Nous marchons dans les rues d'Acropolis, dès à présent, en direction de l'immeuble de l'Armée. Paradoxalement, celui-ci est d'une blancheur éclatante sous les faisceaux de lumière. Comme un bourgeon qui sort de la branche d'un arbre, il s'élève du sol en une ligne parfaite et se termine par un toit bombé et allongé partant vers l'est. Comme le fil de la couette que je n'arrêtais pas de regarder quand j'accueillais mon chagrin pour Tania. Je me rends compte que je ne l'ai toujours pas fait totalement. C'est encore trop frais pour moi.
Je chasse ses pensées et continue de marcher, droite et aussi autoritaire qu'un soldat peut l'être.
Nous traversons les rues sans nous soucier des passants. Les seules choses qui m'interpellent, c'est la relation que les gens ont avec leurs robots de compagnie. Ils en ont chacun un minimum, même les enfants. Et leurs vêtements ! Habituellement, je vois des gens pauvres avec des vêtements poisseux, déchirés, puis rafistolés avec n'importe quel morceau de tissu que l'on peut trouver pour couvrir le corps entier. Ici, c'est l'inverse. C'est souvent sombre, tout en fourrure ou en plastique, cela dépend de la mode du moment. Aussi avant-gardiste et luxueux que l'architecture de la ville elle-même.
Plus nous avançons vers le centre – l'immeuble de l'Armée– plus les immeubles deviennent hauts et prestigieux. Ça me répugne. Et je me prends à être nostalgique du rapport avec la nature que les villes du Sud ont. Ici, tout est sombre et lugubre. Les rues ne sont pas très éclairées, contrairement aux immeubles en hauteur, ce qui laisse un arrière-goût noirci aux yeux. Vite que l'on en finisse. Que l'on récupère Cole et que l'on s'en aille d'ici.
Enfin face à l'immeuble de l'Armée, je revois ces fontaines et ces grands bassins d'eau, illuminés de toutes les couleurs (les seules que contient la ville). Des gens traversent les petits chemins blancs au-dessus de l'eau sans faire attention à nous. Mais devant l'entrée de l'immeuble, il n'y a personne. Comme si un périmètre de sécurité de vingt mètres avait été mis en place autour du bâtiment.
C'est tout un système électronique pour pénétrer à l'intérieur. Je sors la carte du garde et Kasey fait de même. Nous nous regardons et on pouffe de rire car on a pensé à la même chose.
Enfin un moment de détente dans cette situation sur-tensionnelle.
Il met sa carte en face du détecteur et la lumière au-dessus de la porte passe du rouge au vert instantanément. Les portes se séparent en deux en coulissant vers l'intérieur des murs. Nous pénétrons dans l'immeuble gigantesque et nous posons un premier pied en terrain hostile.
Une grande entrée vide. Seulement un escalier en colimaçon, collé au mur, qui monte sans fin. Cet immeuble fait plus de trente étages. Il va nous falloir un moment pour tout monter. La prison est juste en-dessous et s'étend sur dix étages avec plusieurs zones allant de A à C. Plus de 4 000 détenus sont enfermés là-haut. C'est tellement sécurisé que jamais personne ne s'en est échappé, comme l'a si bien dit Gio. Et aux premiers étages, il y a les dortoirs des soldats et les bureaux de recherches.
Kasey passe devant et monte les premières marches. Nous avançons doucement jusqu'au premier. Une unique porte se tient là. Dessus, il y a marqué « Réception 1 ».
Nous continuons de monter encore quelques étages et, au septième, la première porte qui n'affiche pas le mot « Réception » nous fait face. Dessus, il y a marqué quelque chose qui m'intrigue.
Création 321 : Léviathan
Je pose ma main sur la poignée et Kasey m'arrête.
_ Qu'est-ce que tu fais ? Stop !
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NAM
Science-FictionLes trois tomes de NAM, version finale (pas finie d'être corrigée, désolée s'il y a des fautes :) )