Je me retrouve encore dans cette pièce grise et sans porte. Je passe mon temps à taper sur les murs jusqu'à m'en faire saigner les mains pour trouver une sortie. Mais rien à faire. Je ne peux pas m'enfuir. C'est comme être enfermée dans une boite à taille humaine. Je grogne et appelle à l'aide. Pas de réponse.
Un bruit sourd venant d'en haut retentit, telle une alarme. Le mur derrière moi s'élève du sol en projetant des petites pierres de béton et une fine poussière. Les débris fouettent mes jambes. Je me recule afin de ne pas en recevoir davantage. La pierre dépasse ma taille et la lumière de l'astre au-dessus de moi m'aveugle. Je place ma main devant mon visage et une fois habituée, je sors de la pièce.
Une ville. En ruine. Voilà le décor dans lequel je suis plongée. J'aboutis sur une rue très large, comme une avenue. Longue d'au-moins cinquante mètres. Les murs des immeubles autour de moi sont délabrés, pourris et morts, bordés de voitures laissées à l'abandon. Il n'y a pas de vie, ici. C'est comme si tout bonheur avait disparu. Tout est froid. Sauf l'astre qui réchauffe un passé oublié que l'on prostitue.
Et au bout de celle-ci, une personne se tient au bout. Avec un couteau à la main. Elle se tient droite devant moi, me fixant d'un œil mauvais. Je sens qu'elle me veut du mal. Comme celle dans mon précédent cauchemar.
Je fais un pas vers elle. Puis elle pousse un cri strident et accours vers moi comme une furie. Je regarde autour de moi et aperçoit une barre en fer à deux mètres de mes pieds. Je me précipite et la saisis à deux mains.
Elle arrive de plus en plus vite. Je me remplis de colère et crie de même. Une fois qu'elle est à ma hauteur, je balance toute la force de mes bras dans la barre de fer et envoie voltiger mon ennemie trois mètres en arrière. Elle me regarde et là, je flippe instantanément.
Son visage est faux. Il est tout gris, comme de l'inox, strié de fentes larges de quelques millimètres seulement. Quand elle se rapproche de moi, je vois des rouages à l'intérieur, qui bouge sans arrêt. Et elle m'assène un coup de tête. Je tombe au sol en lâchant la barre de fer, avec un cri de douleur qu'on entendrait à des centaines de mètres à la ronde.
La femme robotisée se penche au-dessus de moi et dit d'une voix trafiquée :
_ Tu vas perdre !
Elle saisit son couteau à deux mains et le monte au-dessus de sa tête avant de l'abattre sur ma poitrine.
*
Je me réveille et me redresse d'un coup, suintante et haletante. Je pose mes mains sur ma poitrine et ne sens rien, sauf la douleur vive qui donne l'impression d'être encore là. Encore un mauvais rêve.
_ Nam, ça va ?
_ Oui, Kasey. Je vais bien. J'ai juste refait un cauchemar, dis-je pantelante.
_ Ça t'arrive souvent ?, me demande-t-il d'une voix douce.
_ Seulement la deuxième fois.
Je me rallonge et supplie Kasey de se rendormir. Ce que je fais moi aussi, quelques minutes plus tard.
*
Tout le monde s'active sur le marché. On arme, on nettoie et on dispose tout dans des caisses que l'on monte à la surface pour préparer la bataille de ce soir.
Je me promène du côté de l'estrade. Je m'assieds dessus en me demandant si tout ça rime à quelque chose. Si ce que l'on fait va changer la donne, ou si ça va juste nous amener au même point : le vol du Pluratium. Je soupire en essayant de penser au mieux. Mes yeux se posent sur mon bandage. Je le retire et remarque que toutes mes blessures, même celle faite au stand de tir ont disparues. Je pose le bandage à côté et soupire.
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NAM
FantascienzaLes trois tomes de NAM, version finale (pas finie d'être corrigée, désolée s'il y a des fautes :) )