De retour à ma cellule, je fais un premier bilan de mon séjour.
Deux gars sans nez, un collier récupéré et une « connaissance » faisant office de chef. Mais je me suis fait une amie. Iori. Ça va, je ne m'en tire pas trop mal !
Je finis ma pomme et la jette dans la petite poubelle sous le lavabo. Je remarque le miroir au-dessus de ce dernier. Je me lève et me poste devant. Je n'aurais peut-être pas dû...
J'ai un œil au beurre noir qui commence à disparaître. La lèvre ouverte. L'arcade sourcilière ouverte également. Un hématome qui vire au pourpre juste en dessous de ma mâchoire, sur le côté. Et un autre bleu, plus petit, sur le côté droit du front, offert avec les compliments de la grille de ma cellule.
Je soulève mon t-shirt et remarque que j'ai plusieurs contusions et ecchymoses sur l'estomac et les hanches. C'est pareil sur les jambes. J'ai même une balafre sur l'épaule. Ils ne m'ont pas loupé, ces salauds !
Une chose est sûre, dès que je sortirai d'ici, je vais mettre la ville à feu et à sang ! En commençant par mon père !
La sonnerie du déjeuner retentit à nouveau et les prisonniers regagnent leur cellule respective. Je retourne sur ma couchette et m'assieds, regardant les gens passer.
Et quelques secondes plus tard, je vois le gardien qui m'a donné mon collier se poster juste à côté de ma porte, arme au poing. Il surveille les hommes qui montent à la section C.
Les portes des cellules se ferment enfin quand tous les prisonniers ont regagné leurs trous. Mais le gardien reste toujours là.
_ Comment vous allez ?
Il vient de parler. Mais à qui ?
_ C'est à moi que vous parlez ?, demandé-je.
_ Oui, Nam. C'est à vous que je parle.
Scotchée, je me lève et m'approche de lui. J'appuie mon dos contre la grille et je lui demande ce qu'il me veut.
_ Vous ne me connaissez pas mais je veux vous aider. On le veut tous.
_ Mais de quoi vous parlez ?
_ Je ne peux pas vous en dire plus, pour le moment. Le plan est en cours de construction.
_ Mais de quoi vous parlez ? Quel plan ?
_ Vous êtes la seule à pouvoir nous sortir de là. Mais vous n'irez pas toute seule dans cet enfer. On vous épaulera.
_ Mais répondez-moi, vous parlez de quoi ?
Il ne me répond pas et s'éloigne de moi, disparaissant dans l'escalier.
C'était quoi cette discussion ? Ma tête fume en cherchant un indice quelconque. Et puis ma conversation avec Gio me revient en tête.
« Il faut que tu arrêtes ton père, sinon il nous taillera en pièce. Il n'y a que toi qui peux nous sauver. »
Comment puis-je arrêter ce fou furieux, si je suis enfermée dans la prison la plus surveillée de la planète ? C'est à s'en arracher les cheveux, cette histoire !
*
Le soir-même, au dîner, je me suis posée à la même table que ce midi. Tout le monde m'a regardé d'un mauvais œil. Et Xavier avait limite de la fumée qui lui sortait par le nez, comme les naseaux d'un Billorg, les bêtes qui vivent dans les montagnes au Sud. Ce sont d'horribles créatures, mélange de dragon et de chat.
Personne n'est venu m'embêter. Et c'est tant mieux pour eux.
J'ai discuté un peu avec Iori sur les règles de vie dans la prison.
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NAM
Ciencia FicciónLes trois tomes de NAM, version finale (pas finie d'être corrigée, désolée s'il y a des fautes :) )