All About Destiny (Version Non Corrigee)

Prologue : Un départ précipité

Chestnut Hill, MA – 22 aout 2014

Il est tard. Trop tard même ! A quelle heure est le bus ? Je ne me souviens plus, je vais être en retard, je vais le louper !

Vous devez sûrement vous demander qui est cette fille en panique dans sa chambre ? Eh bien, c'est moi, Amanda, 26 ans, fille au pair française fraîchement débarquée à Boston trois mois auparavant. Je m'occupe de deux enfants d'une famille américaine et après ces trois mois pendant lesquels je me suis particulièrement bien adaptée à ma nouvelle vie, vient le temps des premiers voyages. Si je me dépêche ! J'attrape ma valise, vérifie que je n'ai rien oublié, cours à l'étage dire au revoir à ma famille d'accueil qui est, elle, en partance pour le Maine, et enfin je me rue à l'extérieur de la maison et grimpe dans la voiture de mon amie qui m'amène à la station de métro.

Ma ligne de métro me semble être plus lente que d'habitude : Fenway... Kenmore... Plus vite, plus vite ! Hysnes... Copley... Arlington... Boylston... Park Street station ! Enfin ! Je change de ligne rapidement et deux arrêts plus tard, j'arrive à la gare ! Mes yeux cherchent partout autour de moi la moindre indication de la direction à prendre pour les quais des départs des bus.

Une fois dans le grand hall, je prends place dans la longue ligne d'attente. Beaucoup de monde est présent, je ne pensais pas autant à une heure si tardive ! Et bien d'autres arrivent encore. Je donne mon ticket au chauffeur et trouve un siège que je pense assez confortable pour ce long voyage. Dix heures de route vont commencer.

On part enfin et j'essaye de dormir mais c'est impossible : le bus est rempli de passagers et on peut les entendre parler, on peut entendre leurs musiques ou sentir les odeurs de nourriture de quelques-uns. Petit à petit, ils se taisent, le silence se fait et certains s'endorment. Ou ronflent.

Moi ? Mes yeux sont lourds, j'écoute ma musique mais je ne parviens pas à m'endormir. Je somnole. Avec difficulté. Ça aurait été plus aisé si je pouvais baisser mon siège mais je ne peux pas. Ça aurait été plus agréable si la personne devant moi avait accepté de remonter un peu le sien. Juste un petit peu. Mais non, elle prétend dormir et moi je suis comme une sardine.

Nous nous arrêtons à ma grande surprise sur une aire d'autoroute et je prends ce temps pour étirer mes jambes autant que possible. Il est seulement une heure du matin et on est censés arriver à Washington vers huit heures et demi. Le bus avale les kilomètres et les paysages se succèdent dans la nuit. Je m'endors heureuse en pensant à ce premier voyage. Baltimore, Philadelphie... J'essaye d'apercevoir ce que je peux de ces villes lors de nos arrêts. Des passagers descendent, d'autres montent et se cherchent une place dans le bus pour la fin de route. J'abandonne le mien dès que l'occasion se présente pour un meilleur et j'attends. Plus de patience pour moi, je suis bien trop excitée d'arriver.