All About Destiny (Version Non Corrigee)

Chapitre 10 : Et si... ? (4/4)

South Beach, FL - 21 Février

Nous sommes allongées à la plage mais il faut un peu frisquet. Le soleil n'est pas franc aujourd'hui et joue à cache-cache avec les nuages. C'est toujours mieux que les monts de neige de Boston que je retrouverai dès demain. Pour l'heure, nous profitons des quelques rayons que le soleil nous offre.

- Je ne peux pas croire que tu ne l'aies pas embrassé Mandy, fait soudainement Marina à voix basse à mon attention

- Il est en couple ! Tu en as la raison, je répète pour la dixième fois au moins depuis le réveil

- Et alors ? s'insurge-t-elle, si ce que tu me dis est vrai, tu aurais dû tenter, pour ne pas regretter, poursuit-elle avec conviction

- Vu mon état, j'aurai pu mettre ça sur le compte de l'alcool, je m'esclaffe

- Carrément...

- Mais c'était la meilleure chose à faire, je ne me voyais pas lui faire ça, et me faire ça, j'explique, je n'aurai pas été capable de me regarder dans un miroir

- Je comprends, avoue-t-elle, c'est pas facile de se lancer, se dire que tu embrasses un homme qui n'est pas seul. Tu l'as connu célibataire et là...

- C'est différent mais notre relation n'a pas changé, je commente, on s'entend toujours aussi bien, c'est presque irréel

- Je suis vraiment contente pour toi Amanda, admet-elle qui se tourne vers moi et dont les grands yeux cachés derrière les lunettes de soleil brillent d'amitié, je ne t'ai jamais vu autant sourire que depuis hier, ce mec te rend belle et heureuse

- Hm... je grogne

- Mais comme tu dis... continue-t-elle, il n'est pas libre, tu n'as rien fait pour le faire changer d'avis, et j'ai peur de te retrouver lundi... En pleurs

- Il y a des chances en effet, je confesse sentant l'émotion me gagner

- Tu le revois aujourd'hui ?

- Oui, on passe la fin de journée ensemble et il me conduit à l'aéroport

- C'est sympa, il arrive quand ?

- Aucune idée, il doit dormir encore je pense, on est rentrés à 5h30 hier

- Ah quand même ! s'exclame-t-elle

- Assure-toi qu'il vienne, avec les filles on va louer des vélos et se balader un peu

- Toi sur un vélo ? je me moque gentiment

- Ferme là Amanda ! ronchonne-t-elle essayant de masquer son sourire

Je la taquine encore quelques minutes, puis, l'une des filles souhaite prendre des photos. On se lève, on pose, on sourit, Marina et moi courrons vers l'océan, sautons dans les vaguelettes pour tenter de capturer des moments rigolos et originaux. Cette fille est unique ! Elle est pour moi comme Christina à Meredith dans Grey's Anatomy ! On immortalise en un selfie notre bref passage ensemble à Miami. La photo est à notre image : loufoque ! On grimace à cause du soleil tout en riant. De retour sur nos serviettes, je sors mon téléphone de mon sac. Toujours aucune nouvelle d'Henry et l'heure tourne.

- Envoie-moi de suite la photo s'il te plait Marina, j'exige presque, je te connais, tu vas encore oublier !

- Fais-le toi-même ! me répond-elle en m'envoyant son téléphone qui tombe sur le sable à côté de moi

Je la remercie d'un clin d'œil et procède aux différentes manipulations. Bien sûr, au passage, je regarde ses autres photos, elle ne m'en voudra pas de toute façon, elle fait pareil avec mon appareil très régulièrement. J'observe le groupe que Marina s'est constituée pour ses vacances : une anglaise très fêtarde et deux autres au pairs françaises. Elles s'amusent et j'en suis ravie pour mon amie qui attendait de vivre Miami de la meilleure façon qui soit : fêtes, boîtes de nuit et alcool ! Je regarde l'heure une fois de plus et, au fond de moi, une nervosité naît et s'accroit au fur et à mesure que les minutes défilent. Je suis sûre, après notre soirée de la veille, qu'Henry ne m'aurait pas oubliée. Il est presque midi maintenant et nous étions sensés déjeuner au restaurant ensemble. Et s'il avait eu un empêchement important ? Du genre, petite amie hystérique ? Machinalement, je cherche un moyen express de me rendre à l'aéroport en cas de désistement inopiné de sa part. L'idée de partir sans lui dire au revoir me rendrait effroyablement triste et je préfère chasser cette idée de ma tête avant que les larmes ne me montent aux yeux. Et je tape un message.