All About Destiny (Version Non Corrigee)

Chapitre 5 : Trop de questions pour aucune réponse (1/2)

Détroit, MI - A l'hôtel - 31 Aout

Le petit-déjeuner est rapide car nous n'avons pas beaucoup de temps. Nous sommes déjà en retard et le chauffeur de la navette nous attend. Je bois mon verre de jus d'orange aussi vite que je peux et me rue sur les muffins zapant ces céréales trop colorées pour être naturels ! Je m'assieds pour manger en vitesse quand je vois Henry venir dans ma direction. Même fatigué, il est magnifique. Je n'arrive pas à me dire que cette nuit est déjà finie. Je n'ai pas d'appétit, mon estomac est vide mais je suis nouée. Je me force un peu. Henry prend place, un café en main et quelques gâteaux, face à moi. Je suis incapable de réfléchir à quoi que ce soit d'autre que mon retour à Boston. L'idée de le quitter est bien trop présente dans mon esprit et c'est bien la première fois que je suis triste de rentrer chez moi. J'adore cette ville mais ce n'est pas la ville où sera Henry. Je sais qu'une fois dans cet avion, on ne se reverra plus. Et cette perspective me dévaste le cœur. Je ne devrais pas ressentir ça. Je devrais profiter de ces derniers moments que j'ai avec lui. Avant qu'on ne se sépare, avant qu'on ne parte, avant la fin.

- Tu veux du lait ? marmonne-t-il

- Oui, je veux bien, merci Henry

- Quelle sorte ? me demande-t-il sérieusement

Qu'insinue-t-il par cette question ? Y a-t-il toujours des pièges comme ça aux USA ? Ce pays a au moins vingt sortes de lait différentes, je ne devrais pas être surprise, plein d'œufs de toutes tailles et couleurs et pas de fromage à part le cheddar. Soit, j'exagère un peu ! Henry attend toujours ma réponse, imperturbable, alors que je le fixe incrédule.

- Je ne sais pas, le lait normal, dis-je embarrassée

- Le normal ? plaisante-t-il, c'est quoi du lait normal ? Ça n'existe pas, tu as du 1%, 2%, entier, au soja, d'amande...

- Choc culturel à propos du lait, j'éclate du rire

Levant les yeux au ciel prétendant être dépité, il part me remplir une tasse et on se dépêche d'engloutir notre petit-déjeuner car il est plus que temps de partir pour l'aéroport. Le chauffeur montre des signes d'impatience et il ne serait pas judicieux de rater un autre vol. Quoi que ? Mais je ne suis pas sûre que si je rate mon avion, Henry restera avec moi cette fois. Il part après moi. Sans échanger un mot, on s'installe dans le bus. Je pense qu'on réalise vraiment tous les deux que c'est la fin de quelque chose de beau.

Détroit Metropolitan Airport, MI - 31 Aout

Il est grand temps de passer la sécurité car la file d'attente est longue. Henry est déjà de l'autre côté alors que je suis encore en train de montrer mon sac à un officier. Le terminal est très large et forme un rectangle dans lequel nous entrons par le milieu.

- Quelle est ta porte ? je lui demande d'une voix tendue

- G20, répond-il en vérifiant son ticket, et toi ?

- G7

- Regardons sur le tableau...

- C'est complètement à l'opposé, regarde, tu es tout à droite, et moi... tout à gauche.

Le moment que je redoutais arrive plus vite que ce que je ne pensais. Je jette un regard sur l'horloge et note que nos embarquements respectifs vont bientôt commencer. Le vide se fait en moi. Si seulement je pouvais arrêter le temps et rester avec lui. Mais il y a la vraie vie et nous devons y retourner après cette agréable parenthèse. Merveilleuse même. Incongrue.

- Ce qu'on peut faire, c'est rester un peu de temps ensemble ici et quand il est l'heure d'embarquer, on se sépare, comme ça, personne n'est trop loin de sa porte, je lui propose pleine d'espoir