All About Destiny (Version Non Corrigee)

Chapitre 14 : Nov. 27, 2015 (3/5)

Belmont, MA - 26 Novembre

Pas de réveil ! Pas de cri ! Quel bonheur ! Je perçois à côté de moi la respiration endormie d'Henry. Sans bruit, je me tourne et le contemple dans son sommeil. Je lui vole cet instant d'intimité et suis en extase. Ses traits de visage sont relâchés et paisibles, sa petite moue le rajeunit et il laisse, de temps en temps, échapper un soupir d'aise. Je refreine fortement mon envie de le cajoler mais, quelques secondes plus tard, je n'y tiens plus et je dépose un baiser sur sa tempe, puis je descends le long de sa mâchoire. Les poils de sa barbe me chatouillent et je remue le nez pour ne pas éternuer. J'observe ses lèvres : fines et douces, chaudes et délicates. J'inspire et l'embrasse furtivement. Je réitère mon geste jusqu'à ce qu'il bouge lentement et souris en clignant des yeux.

- Bonjour, grommelle la voix rauque, tu peux me réveiller comme ça tous les matins si tu veux. Bien dormi ?

- Salut beau gosse ! Oui, et toi ? Tu n'as pas pris la couverture, c'est un bon point !

Je suis d'humeur taquine mais je lui laisse le temps de, je cite, « se connecter avec le jour ». Je me cale contre lui, la tête sur son torse, et ferme les yeux pour me réveiller quelques heures plus tard ! Cette fois, je réveille Henry plus énergiquement.

- On s'est rendormis ! Tu veux un petit-déj ? je demande

- Je vais prendre juste un café, quelle heure est-il ?

- Presque midi !

Il pouffe de rire en prenant de nouveau dans ses bras et me chatouille vivement. Je me débats comme un beau diable, le suppliant de me libérer et il éclate de rire quand je manque de tomber du lit. Epuisée, je reprends mon souffle et croise son regard espiègle. Mon compagnon est joueur ce matin ! Il feint de me poursuivre alors je m'enfuis en criant, dévalant les escaliers. Dans le calme de la cuisine, je lève les yeux au ciel et pouffe de rire. Que c'est bon d'être avec lui! Je m'active aux fourneaux, ou plutôt de réchauffer les plats achetés chez le traiteur la veille pour notre repas de fête. Henry est sous la douche et je profite pour peaufiner les derniers détails de notre premier Thanksgiving. Je trouve une planche en bois dans les placards et m'applique à faire une jolie présentation avec les crackers, les tranches de fromage et de charcuterie et j'ajoute çà et là des amandes et cranberries séchées. Je dispose élégamment deux fins chandeliers, les verres et la bouteille de vin blanc français que je gardais pour une occasion spéciale. Aujourd'hui, je désire la partager sincèrement avec l'homme que j'aime. J'entends d'ailleurs ce dernier descendre les escaliers et je le rejoins dans la cuisine au moment même où il y entre. En voyant ma tenue, il reste bouche bée, puis il m'observe de haut en bas : une robe moulante noire en laine, des bottes mi-mollet marrons avec des chaussettes qui dépassent légèrement sur le haut. Il s'avance vers moi, ébahie et m'embrasse sur le haut de mon crâne.

- Tu es très belle Amanda, souffle-t-il, vraiment très belle.

Je souris et le regarde à mon tour : il n'est pas mal non plus dans sa chemise à carreaux bleue marine et ses cheveux plaqués en arrière avec du gel. Je le dévisage et je sais qu'on va passer une bonne journée. Comme une enfant, je sautille alors pour lui montrer ce que j'avais préparé en son absence. Il n'a pas de mot mais je décèle dans son attitude un bonheur immense de se trouver ici avec moi, de découvrir cette table qui nous attend et les autres mets que nous avons prévus.

- Quand as-tu fait tout ça ? s'étonne-t-il

- Pendant que tu te douchais, je réponds fièrement, je voulais faire quelque chose de spécial, pas juste le repas.

- C'est génial Amanda, merci !

Henry est ému, la lueur de ses yeux reflètent une extrême douceur et une immense joie qui me transporte dans un autre monde. Je ne suis plus à Belmont mais dans la profondeur de son âme. Il m'attrape par la hanche et m'approche de lui. Je frissonne tant notre jeu de regard est intense. D'un doigt, il effleure mon visage, passe sa main dans mes cheveux.