Chapitre 11 : Désillusions... (1/2)

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Chestnut Hill, MA – 23 Février

Sara et Kilian fraîchement déposés à l'école, je me rends en vitesse chez Bruce et David pour garder Kathy, condition essentielle pour que Marina puise rentrer de Miami quand elle le désirait. Je suis exténuée et vidée mais je ne regrette en rien cette décision. Le sourire de Bruce quand j'arrive me réchauffe le cœur, de même que la petite qui court vers moi les bras tendus pour que je la porte dans mes bras. Elle me fait un gros bisous collant sur la joue.

- Alors ma chouquinette, Papa ne t'a pas nettoyée la bouche ? je plaisante sarcastique à l'attention de Bruce pendant qu'elle attrape ma capuche et la remonte sur ma tête.

- Je n'ai pas eu le temps avant d'amener Mary à l'école, s'excuse-t-il penaud

- Viens bébé, on va te faire propre un peu !

- Tu sais changer une couche, rassure moi ? me hèle-t-il alors qu'il montait finir de se préparer dans sa chambre

- Bruce, finis de te préparer au lieu de perdre du temps avec tes questions, je lui crie depuis la cuisine, il dit des bêtises ton papa ma chérie !

La petite rigole, insouciante et, grâce à elle, la matinée passe sans que mon esprit ne divague vers Miami et Henry. Marina revient, en retard, et je cours vers l'école lui demandant de venir le soir chez moi. Je sens que je perds pied dans mes émotions.

Je vais craquer ! Les enfants sont infernaux et je préfère ne pas intervenir les laissant se débrouiller dans leurs querelles. J'ai toujours en travers de la gorge leur attitude d'avant les vacances et la discussion houleuse qui suivit avec Ava et Mike. Assise sur le canapé, je pianote sur mon téléphone et les laisse faire, ce qui les surprend un peu. Me voyant sans réaction, ils cessent rapidement et partent lire dans leurs chambres. Mais voilà, une fois seule, je ne fais que penser et une immense tristesse m'envahit de nouveau. Comme la veille à mon retour. Le lendemain n'échappe pas à cette routine. Et c'est le troisième jour que je fonds littéralement en larmes.

Un matin où Marina est à la maison, je lui raconte comment j'ai vécu le fait de l'avoir revu et le vide que je ressens et qui s'accroît en moi depuis que je l'ai quitté. Je ne suis plus qu'une coquille vide. Je lui conte ma solitude sentimentale et le fait que je sens profondément qu'il est l'homme de ma vie. Pourquoi ? Je ne saurai le dire vraiment mais mon cœur vibre pour Henry depuis notre rencontre et je crois aux signes du destin. La vie ne nous a pas mis sur la même route sans raison et, même si je ne suis pas sûre de la nature de notre relation, je reste persuadée que je le perdrais pas. Mais je veux plus qu'une amitié virtuelle et aujourd'hui je ne peux plus contenir mes pleurs. Mon amie ne sait pas comment me remonter le moral et me serre juste dans ses bras. Sans rien ajouter. Elle sait que ça passera quand je l'aurai décidé et qu'il faut que ça sorte.

- Je me laisse encore deux jours dans cet état... je parviens à dire après m'être mouchée, après il faut que j'arrête, que j'aille de l'avant... Je ne pourrais pas l'oublier, j'admets tristement, je le sens, on se reverra, j'en suis certaine.

Ma copine me regarde sans rien dire, me tendant juste un autre mouchoir et bougonnant qu'elle n'aime pas me voir ainsi. Je hausse les épaules impuissante et mes sanglots redoublent.

Chestnut Hill, MA – 1er Mars

C'est mon anniversaire ! Vingt-sept ans ! Et rien ne viendra entacher ma bonne humeur retrouvée. Avec le décalage horaire, j'ai reçu beaucoup de messages de la part de mes amis à l'heure française mais qu'importe ! Bien sûr, ma soirée d'anniversaire n'aurait pas été pareille sans une mésaventure à la sauce Amanda. Le téléphone sonne, me réveillant brusquement, Tifaine grogne, endormie, à mes côtés. Je décroche et marmonne un vague bonjour à une Marina qui crie déjà dans mes oreilles via l'appareil.

All About Destiny  (Version Non Corrigee)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant