Pokémon Donjon Mystère: Explorateurs du Temps

Chapitre Vingt-Deux - Faiblesses

Alakazam resta à l'entrée de la porte tandis que Dracaufeu se vit escaladé par Givrali et Zorua, heureux de retrouver les deux compagnons du pokémon psychique. Ils étaient cinq désormais, prêts à accomplir de grandes choses. Et par grandes choses, Alakazam avait bien dans l'idée de terminer ses expériences. Il fit un signe à ses quatre subordonnés. Tous les quatre s'assirent sagement, à l'écoute. Tous respectaient le secouriste de légende qu'était Alakazam et en particulier Givrali qui avait toujours été éprise d'admiration pour lui. En effet, Alakazam et sa mémoire infinie avait déjà réalisé l'objectif de Givrali : découvrir les plus beaux endroits du monde. Elle aurait pu se reconvertir dans l'exploration mais Alakazam était la preuve vivante qu'être secouriste n'empêchait pas d'explorer. Et puis ses amis étaient secouristes, elle n'allait pas les quitter.
-Ahem... Les amis, je vais vous expliquer ce que nous faisons ici.
-Nous t'écoutons, confirma Tyranocif calmement.
-Vous l'aurez remarqué, il y a une petite pousse d'herbe sous vos pattes. C'est moi qui l'aie animé. En fait, j'ai remarqué que j'étais assez fort pour annuler les effets de Dialga. Cela signifie que -
-Tu pourras sauver tous ceux qui sont transformés en pierre ! s'écria Givrali.
-Eh, doucement. Rien n'est sûr. C'est très difficile à réaliser tu sais. Ça me demande énormément d'énergie, je ne suis pas sûr d'y arriver et en plus je ne pourrai jamais libérer tout le monde. Tu es bien trop optimiste. Si je n'en ai parlé à personne c'est parce que je ne suis pas sûr d'être assez fort pour sauver la vie des autres. Et puis... C'est risqué. Si je n'arrive pas à extirper en totalité la puissance de Dialga dans un corps, alors ce corps disparaît puisqu'il est coincé entre activité et intemporalité. En bref, si je n'arrive pas à purger totalement un pokémon, alors il mourra.
-Je vois... murmura Dracaufeu. Tu as besoin d'être sûr d'y arriver alors tu veux t'entrainer et tester ta force jusqu'à être persuadé d'en être capable.
-C'est exactement ça. Le seul soucis, voyez-vous, c'est que nous serons vite repérés par nos ennemis. Aucun doute sur le fait qu'ils viennent nous attaquer.
-Alors pourquoi n'avons-nous pas amener tout le monde ici ?! protesta Zorua, furieux. Nous t'aurions protégé sans aucun soucis !
-Comme je l'ai dit, je ne suis pas sûr de réussir. Et puis, si nous venions tous ici pour tenter de finir mes expériences, alors l'Arbre de Vie aurait été sans défense et nous aurions fini par mourir, faute de rétablissement.
-Ouais... Pas bête... concéda le petit pokémon.
-Qu'allons-nous faire pendant que tu travailles ? demanda Tyranocif.
-Durant les semaines qui vont suivre, je veux qu'en permanence l'un d'entre vous reste avec moi pour me protéger et que les autres partent à la recherche de survivants. Il reste soixante sept pokémons en vie et nous devons pouvoir les compter parmi nous ! J'ai en possession de quoi communiquer avec les autres à l'Arbre de Vie. Nous enverrons les survivants que nous trouverons là-bas. Si nous sommes nombreux ici, on attirera l'attention. Bref, tout est clair ?
-Oui ! firent les quatre pokémons.

Durant la semaine qui suivit, les cinq pokémons travaillèrent d'arrache-pied selon le plan d'Alakazam. La sécurité en premier objectif, la discrétion en première condition. Tout devait être parfait. C'était peut-être leur dernière chance de sauver le monde. Alakazam a-t-il vraiment le pouvoir de vaincre la malédiction de Dialga ? Ça me paraît bien étrange... pensait Givrali. Mais elle lui faisait confiance. Alakazam était le héros d'autrefois et il avait les compétences de reprendre son titre. Alors pendant la durée d'une semaine complète, ils avaient cherché des survivants, se faisant le plus petits possible. Malheureusement, pas âme qui vive. Peut-être que les Ténéfix avait bien ratissé les Terres des Plantes de tout être vivant. Chaque jour, une nouvelle personne s'occupait de la protection des travaux du pokémon-psychique. En réalité, c'était un devoir de dissimulation et non de protection. Si ils se faisaient attaquer, qui d'autre qu'Alakazam pouvait défendre ses travaux mieux que lui ? En fait, les pokémons qui l'assistaient devaient entre autre faire disparaître toute trace de vie, tous les échecs d'Alakazam, absolument tout ce qu'ils avaient changé depuis leur arrivée.
Et puis enfin, au huitième jour, vers l'heure de crépuscule, Alakazam avait trouvé. Ou tout du moins, il était sorti de la hutte de pierre en disant solennellement aux pokémons qui se reposaient à l'entré qu'il était prêt à tenter sur un pokémon.
-Tu es sûr d'être prêt ? demanda Tyranocif, sage.
-Oui, ne t'en fais pas. Il faut bien se lancer à un moment tout de même. Et puis j'en ai informé Grimpal. Il est d'accord avec moi, il faut qu'on y parvienne le plus vite possible.
-Mais il ne faudrait pas se précipiter, continua le pokémon titanesque, sceptique.
-Je le sais bien.
-Et alors ?! Comment vont-ils de leur côté ?! interrogèrent vivement Givrali et Zorua.
-Au moment où je les ai appelé, Grimpal venait de revenir avec Pikachu et Galifeu. Pikachu avait été maudit mais il s'en est sorti.
-C'est génial ! s'écria Givrali, folle de joie. C'est Draco qui doit être aux anges !
-Et ce n'est pas tout. Célébi et Massko sont revenus.
-Parfait ! s'exprima Zorua. Nous sommes à nouveau au complet et nous accueillons de nouveaux renforts. Primal Dialga n'a qu'à bien se tenir ! Quand nous lui rendrons visite, ce ne sera pas pour négocier quoi que ce soit !
-Bien dit ! lança férocement Dracaufeu.
-Bon, c'est parti. Rejoignons le lac de Barbicha. Le pokémon sur lequel je vais expérimenter mes pouvoirs est là-bas.
Alakazam s'aventura sur la berge du lac. Quelques masures entouraient le lac renommé pour être la demeure du doyen Barbicha. C'était le vieux pokémon plein d'expérience et qui s'amusait à raconter les légendes aux enfants et à conter ses aventures pour faire saliver les futurs aventuriers. Situé au nord de la Place Pokémon, il était souvent envahi d'un public avec une demande énorme en histoires magiques. Mais cette engouement ne déplaisait pas le moins du monde à Barbicha. Tout ça, c'était du temps où tout allait bien. C'était d'ailleurs étonnant que Barbicha ait choisi de survivre à l'apocalypse et à se battre. Il le fait sûrement pour avoir une nouvelle histoire merveilleuse à raconter. Sous ses airs de papy gâteau, il a la même valeur que Roucarnage. Il est aussi incroyable que Massko. J'ai hâte de le voir se battre, rêva Givrali dans un sourire rêveur. Elle avait passé pas mal de temps avec lui alors que Grimpal et Massko était en exil. Elle qui avait envie d'aventures à l'époque, Barbicha l'avait comblée. Ce grand lac lui rappelait donc de tendres souvenirs.
Maintenant, sur la surface du lac pétrifié se tenaient quelques cadavres éviscérés de pokémons n'ayant pas réussi à se mettre en sécurité. Ils s'étaient sûrement faits faucher par les chasseurs de Dialga. C'était un spectacle douloureux à voir mais les secouristes vivaient depuis quinze ans avec ces atroces visions. C'est comme ça, nous n'y pouvons rien. Des statues terrifiées étaient réparties deçà et là dans une proportionnalité effrayante. Beaucoup avaient semblés fuir vers le centre du village. Alakazam s'arrêta et ferma les yeux. Il fit apparaître une statue qu'il avait pris soin de dissimuler loin des regards des secouristes. Givrali et Zorua furent estomaqués de voir qu'il s'agissait de Sablaireau. Alors que les larmes commençaient à monter et que les reproches commençaient à être formulées, Alakazam leur dit avec toute la compassion qu'il avait pu réunir : "Je suis désolé. Je ne voulais pas que vous le sachiez. Mais un jour, il aurait fallu vous le dire. Je préférerais que ce soit Sablaireau vivant qui revienne parmi nous, pas... ça. Alors le voilà, c'est Sablaireau. Je vais essayer de le guérir. Ecartez-vous je vous en prie."