Je m'appelle Anika [Fini]

chapitre 1

Année 1940 :

- Anika !

J'aperçois mon amie courir vers moi.

- Marie, enfin !

Ça fais au moins dix minutes que j'attends Marie. Enfin, elle s'appelle en réalité Marie-Anne, mais on l'appelle tous Marie. Nous avons cours dans 10 minutes, et tous les matins, Marie et moi allons ensemble à l'école, à pied. Nous fréquentons une école pas très loin de chez nous (nous sommes voisine), l'école "Cheider". C'est la seule école juive que nous connaissons à Amsterdam.
Je pars donc avec mon amie vers le collège.
Nous sommes en janvier, et il fait de plus en plus froid. Je porte un gros manteau ainsi qu'un pull, une paires de collant et une jupe noir assez longue. Heureusement que les collants sont épais... Je n'ai pas beaucoup de vêtements pour m'habiller. À cause de la guerre, certains commerçants nous refuse dans leur magasin parce que nous sommes juifs. De plus, mon père travaille beaucoup et ma mère attend un bébé. Ils n'ont pas le temps de sortir acheter des vêtements. Alors je fais avec.

Nous essayons de rentrer dans la classe sans faire de bruit, mais malheureusement M. Shfitz nous vois.

- Vous êtes en retard ! Aller vite vous asseoir. Je vais commencer le cours.

Je remarque que Grégoire, un élève normalement ponctuel, n'est pas encore là.

- M'sieu, pourquoi il est pas la Grégoire ?

En faite, je pense connaître la réponse. Mais je ne veux pas y croire. Pas y penser.

- C'est comme ça Anika. On y peut rien.

Il marque une pose.

- Bon, reprit-il, reprenons les cours.

À 16h, la sonnerie retentit enfin.

- Pour demain, réviser vos cours de géographie !

- Oui m'sieur !

On se précipite vers la sortie.

- Marie, tu veux venir goûter chez moi ? Ma mère a fait un gâteau.

- Avec du vrai beurre ?

- bien sûr !

La famille de Marie est très pauvre. Alors, de temps en temps, je l'invite à goûter chez moi. On mange une part de gâteau en buvant du thé, on travaille et on s'amuse à se déguiser en imaginant l'avenir.

- Maman, c'est moi ! J'ai invitée Marie !

- Coucou les filles ! Venez à la cuisine. Lavez vous les mains avant de vous asseoir à table.

Notre appartement se trouve au deuxième étage. Nous avons une pièce où se trouve la salle à manger ainsi que le salon. Juste à côté de la table de salle à manger se trouve une autre pièce, la cuisine. Elle n'est pas très grande, et la tapisserie couleur kaki se décolle des murs. Mais elle contient tout ce qu'il nous faut. Puis, dans notre appartement se trouve trois chambres : celle de mes parents, un bureau qui sera bientôt une chambre quand ma petite sœur sera là, et enfin la mienne, qui est au bout du couloir.
Nous avons une petite salle de bain dans laquelle se trouve les toilettes, une douche et un lavabo. Nous avons assez d'eau chaude pour une douche par jour. Alors, le lundi, le jeudi et le dimanche mes parents se douche à l'eau froide et moi à l'eau chaude, le mardi et vendredi c'est mon père et le mercredi et le samedi ma mère qui à de l'eau chaude. Bref, voilà notre petit chez nous.

Je me dirige vers la cuisine. Ma mère nous sers du thé ainsi qu'une part de gâteau. Je remarque qu'elle est plus petite que d'habitude, sûrement pour que le gâteau dur plus longtemps.

- Merci maman !

- Merci beaucoup madame Schneider.

- De rien ma chérie.

Après avoir mangée, je lave les tasses et les assiettes, puis nous partons dans ma chambre. J'aperçois mon père en train de ranger le bureau.

- Salut papa !Tu fais quoi ?

- Coucou ! Je vais aller vendre quelques trucs au marché. Nous avons beaucoup de livre que personne ne lis, et des vêtements que ta mère ne met plus. Et quelques décoration qui vont devenir inutiles.

- Attends, je peux regarder ?

- Va-y.

Je fouille le carton et tombe sur un beau chapeau de paille.

- Je peux l'avoir ?

- Bien sûr, prend le.

Je le remercie et rejoins Marie qui est dans ma chambre.

- Regarde, dis je en mettant le chapeau de paille. Il était à ma mère. Il est beau non ?

- Trop ! Et ce collier de perles est magnifique !

Elle a fouillé dans notre boîte de déguisement et a enfilée un collier de perles blanche en plastique assez long.

- Il est magnifique !

- Tu voudras combien d'enfants ?

- Au moins 4 ! Et toi ?

- Quand la guerre sera fini, je me chercherais un mari. On aura au moins 10 enfants ! Et quand je mourais, je voudrais être entouré de mes enfants et de mes petits enfants.

Nous rigolons. Elle est comme ça Marie. Elle voit toujours le monde d'un oeil positif. Elle rêve d'une grande famille, d'un mari aimant.
Mais lorsque nous passons des heures à nous déguiser et imaginer l'avenir, je ne peux m'empêcher de me demander : est-ce que la guerre va vraiment finir ?