chapitre 50

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Le lendemain, je me réveille sans Johanna à mes côtés. Elle doit être déjà levée. Je décide de rejoindre Hans dans sa chambre.

Il dort encore. Je m'allonge à côté de lui, ce qui le réveille.

- Bonjour. Ça va ?

- Bof. Je voudrais te parler de quelque chose.

Je lui raconte alors ce que j'ai commencée à faire. Les recherches de mon père.

- Je ne sais pas, Anika. Tu risques d'être déçu...

- Ce serais génial s'il était vivant. Mais ce que je recherche, c'est de savoir ce qu'il lui est arrivé. S'il est mort ou non. C'est tout ce que je demande.

- Si tu es déterminée, je t'aiderai. Promis.

Je lui saute dans les bras et le remercie. Je souris comme une enfant, qui vient de recevoir un beau cadeau.

- Laisse moi dormir, maintenant.

- Hors de questions petite marmotte ! Il fait jour dehors. Lève toi !

J'ouvre ses volets, ce qui le fait râler. Je rigole et descends prendre mon petit déjeuner.
En bas, Johanna n'est pas là.

- Où est Johanna ?

- Je l'ai emmenée à l'école, pourquoi ?

- Non... Heu pardon, merci beaucoup. Je suis trop nul, je ne me suis pas réveiller pour l'emmener... J'ai complétement oubliée.

- Mais non, ça ne m'a pas gênée. C'est normal que tu ai du mal. Tu es encore jeune, mais tu vas y arriver.

Je souris et l'a remercie encore.
Hans se lève dix minutes plus tard. Il est déjà coiffé et habillé.

- Hans, déjà levé ? Dit Geneviève.

- Oui, grâce à Anika.

Elle rigole.
Après avoir mangée, je pars faire un tour de vélo pendant qu'Hans reste avec sa mère. Il lui reste quatre jours de congés : jeudi, vendredi, samedi et le dimanche, il ne travaille pas. Je dois retrouver mon père au plus vite avec l'aide d'Hans. Dans quatre jours, ce sera compliquée. Je n'ai pas vraiment envie de le chercher seule.

Je cherche toute la matinée dans des hôtels, chez tout les voisins de notre ancien immeuble, je fais un petit tour dans la forêt, je sonne même chez des inconnus. Mais rien. Apparemment, je vais devoir chercher plus loin que dans cette ville...

Après le repas, Hans m'accompagne dans les recherches. Il me suggère de retourner là où je vivais avant. Je n'y avait pas pensée.
Je toque et une personne âgé m'ouvre.

- Bonjour. Heu... Voilà, je m'appelle Anika, et j'habitais ici avant, avec mon père. Et je le cherche, je ne sais pas où il est. L'avez vous vu ?

- Non, pas dernièrement. Mais il a déposé plusieurs mots ici. Pour Anika et Johanna. Je vais vous les donner.

Je la remercie et repars.
En rentrant, je lis le premier mot.

Anika, si tu lis ce mot, c'est que tu es en vie. Écoute moi. Je suis vivant et j'espère que tu me trouveras. Je suis D'abord allEr à Amsterdam. Puis je suis aLlé à         

Maintenant, va à la ville indiqué. Ensuite, lis le deuxième mot. Tu es ma Fille, je T'aime.

Il manque une partie. Il n'y a pas de nom de ville. C'est sûrement volontaire, les nazis aurait pu intercepter le mot. Mon père l'a peut être écrit durant la guerre. Mais... Comment je vais faire pour savoir où il est ? Je réfléchis longtemps, sans rien trouver.
Je montre le mot à Hans.

- C'est embêtant. À moins que... Regarde, il y a des lettres écrite en majuscule. Même s'il n'y a pas de point.

Il prend un papier et un crayon et recopie les lettres en majuscule, seulement celle qui ne se trouve pas après un point.

DELFT.

- Ça ne veut strictement rien dire, je dis.

- Attends... Delft est une ville, Anika. Ton père est sûrement là bas !

- Ce... Tu crois ? C'est loin ?

- Non, c'est à une heure en voiture. On pourrait y aller en train. Tu sais quoi ? Reste là. Je vais aller à la gare me renseigner.

- Merci Hans ! Merci beaucoup.

Il me sourit et repart.
Je passe prendre Johanna à l'école et retourne chez moi.
Hans arrive 20 minutes plus tard.

- Il y a un train qui part de la gare et va à celle de Delft demain à 9h30. J'ai pris deux billets. Ma mère gardera Johanna.

Je lui saute au cou et le remercie encore. J'explique à Johanna que je dois partir. Je n'ai pas le choix. Mais elle sera très bien gardée chez Geneviève. Elle pleure un peu, et a peur que je ne reviennes pas, ou dans plusieurs années. Je lui promets que je ferais au plus vite, et que c'est différent cette fois. Ce n'est pas la guerre.
Elle est vite rassurée et nous préparons des affaires.

Le lendemain, je dépose Johanna à l'école, ses affaires chez Geneviève, et nous allons à la gare.
Le trajet doit durer une heure dix.

- J'ai très envie de lire les autres mots...

- Attends un peu. On a qu'une heure de route.

- Je suis trop impatiente ! Ça peut faire quoi si je l'ouvre maintenant ?

- Va y si tu veux.

J'ouvre le mot. Seul 7 mots sont écrits.

Gauche. Avance. Droite. Panneau. Voir itinéraire bleu.

- C'est tout ? Je fais comment moi, avec ça ?

- Attends d'être arrivé, Anika.

- Ça ne va pas être facile. On a que trois jours pour le retrouver !

- Calme toi et repose toi un peu. À notre arrivée, on ira déposer nos affaires à la chambre que j'ai loué. C'est à deux pas de la gare. Puis on cherchera.

Comme prévue, nous déposons nos affaires et repartons. Je ne prends pas la peine de regarder la chambre. Je salue à peine ceux qui nous l'a louée. Je suis trop impatiente.

- Hans, je pense qu'on devrait retourner à la gare.

- OK.

On y retourne et je tente de comprendre. Gauche, avance, droite... C'est... C'est un itinéraire ! Je cours et retourne la où c'est arrêté le train. Je tourne à gauche et j'avance. Je regarde régulièrement ma droite, et j'aperçois un panneau. J'avance jusqu'à lui. Hans me rejoins.

- Suivre l'itinéraire bleu... Il y en a bien un, qui mène... Il mène au centre de la ville. Mais... Non, mon père ne peut pas y être.

- Allons y, on verra bien.

En arrivant à la ville, je pense qu'il me reste encore un mot. Je le regarde.

Anika, ma fille pardonne moi de ne pas être claire. Pas le temps. Peur de me faire prendre. Suis à la montagne, en bas. Dans la grotte. Près de la grande ville.

Je soupire et demande plusieurs fois ma route, et arrive en effet à une petite grotte. J'y entre et vois une lettre, toute abimée. Je l'ouvre.

Anika, ma fille.
J'ai un peu de temps devant moi pour t'écrire. Je voulais à tout pris te retrouver mais on m'a appris ta disparition. La guerre n'est pas encore totalement fini (pour ceux qui ne le savent pas, le camp d'Auschwitz à été détruit un tout peu avant la fin de la guerre) et on me recherche. Je vais t'écrire des itinéraires pour que tu puisses me retrouver. Dès que je vais quelques part, je te l'écrirais. J'ai porté les trois premiers mots à nos acheteurs d'appartement. Maintenant, c'est à toi de jouer. Je vais avancer dans cette grotte. Je verrais où ça me mène. Suis moi. Si je vais ailleurs, sois sur que tu trouvera un mot.
Je...

Je ne parviens pas à lire la suite. La lettre est trop sale et les lettres sont effacées par la pluie. Je regarde Hans.

- On continue ?

- Oui, je réponds. Je suis prête. On continue.

Je m'appelle Anika [Fini]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant