chapitre 17

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Le jour suivant, Nicolas décide de travailler. Il doit nettoyer les toilettes toute la journée. Je continue à m'occuper des enfants.
Ils ont beaucoup maigris. Mais le pire, c'est Élise. Elle est maigre, mais aussi très sale et très fatiguée.

Un jour, je ne la trouve pas dans la chambre.

Finalement, elle est allongée sur le lit, recroquevillée.
Je m'approche d'elle. Elle tremble. Je touche son front et me rends compte qu'elle est brulante de fièvre.

- Non, Élise...

Je pleure et lui frotte le dos.

- Tu peux te lever ?

- Oui.

Je l'aide et on sort pour aller à l'hôpital du camp.
Elle s'arrête au bout de quelques mètres et vomi. J'attends puis décide de la porter. C'est très dur et j'ai peu de force mais heureusement l'hôpital est à deux pas. Je la dépose sur un lit.

- Elle a des frissons, elle a vomi et à de la fièvre. Je.. j'ai peur qu'elle ai le typhus...

- Retourne dans la baraque. Je m'occupe d'elle, ne t'en fait pas, me dit une femme.

Elle me regarde et me dit finalement de m'allonger sur un lit. Elle prend ma tension.

- Je suis pas malade, occupez vous plutôt d'Élise !

- Tu es mal en point. Je vais t'apporter de l'eau et un bouillon de soupe. Si tu continues ainsi, tu ne vas pas tenir. Tu es faible, il faudrait que tu travailles pour bouger et gagner de l'argent afin de pouvoir mieux manger.

- Mais qui va garder les enfants ?

- Ils se garderont eux même. Tu ne vas pas tenir. La petite va être transportée dans un autre hôpital plus compétant. Elle est trop malade. Entre nous, chuchote t'elle, je ne sais pas si elle va y arriver.

Je me lève et m'approche d'Élise. Je lui prend la main.

- Ça va aller, d'accord ?Je te le promets. Tu vas t'en sortir. Après cette guerre, on se retrouvera, et on vivra heureuse. On retrouvera ta maman. Je t'aime de tout mon cœur.

- décris moi ma maman.

Ses yeux sont presque entièrement fermés. Je sais qu'elle n'aura pas le temps d'être transportée. Je m'empêche de pleurer.

- Elle était... Elle est belle. Très belle. Ses cheveux sont blonds, et ses yeux sont identiques aux tiens. Et elle t'aimait. Elle t'aimera toujours.

- Anika ?

- Oui mon cœur ?

- Elle ne reviendra pas ? Ma maman.

- Non, je réponds après un court silence. Je suis désolée.

- Je savais. Je le savais.

- Elle... Peut-être que... Je sais pas. Elle est peut-être dans un autre camp. Tu finira peu être par la retrouver. Mais je suis sûr qu'elle t'aimait énormément, tout comme moi.

- Je sais. Depuis toujours je sais. Tu t'occupe bien de moi. Je t'aime. Tu es devenue comme ma sœur.

Je serre sa main dans la mienne.

- Tu vas y arriver. Tu vas t'en sortir. Tu es comme ma sœur, toi aussi. Ma petite sœur...

À partir de ce moment là, je me mets à penser à Johanna. Je me dis que ça aurait pu être elle, ici, sur se lit d'hôpital, dans ce camp de concentration.
Une larme coule sur ma joue sans que je ne puisse l'a retenir.

- Je crois... Je pense pas. J'ai mal. J'ai plus de force.

Je respire doucement.

- Respire. Ça va aller. Si tu as trop mal, tu peux partir. Si tu sens que tu as assez de force pour... Pour continuer alors...

Je renifle et pleure encore.

- Arrête de pleurer. Chante moi une chanson. S'il te plaît.

Elle ferme les yeux et serre ma main à son tour.

- Je chante mal, dis je avec un sourire forcée. Je vais te le faire en poème.

Je respire et réfléchis un peu. Je me rappelle d'un poème que j'ai appris l'année dernière en classe.

Le ciel pour certains
Détiens le secret de la vie.
C'est dans une main
Que d'autre crois lire un destin.
Moi je ne retiens
Qu'un seul moyen
Pour prédire au coeur, le bonheur.
Il est entre nous, simple et doux.

Les fleurs sont des mots d'amour
Des mots plus tendre qu'un poème
Qui font comprendre sans discours
Les doux secret d'un coeur trop lourd.

Je m'arrête quand sa main s'échappe de la mienne et tombe lourdement sur le lit. L'infirmière ne m'a pas quittée du regard. Elle pleure.

- Tu récites bien. Je vois que tu l'aimes. Et elle t'aimait aussi.

- je sais.

Je me lève, et sans rien ajouter, je sors de la salle, puis m'effondre au sol, en larmes.

Je m'appelle Anika [Fini]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant