chapitre 44

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C'est elle. Ses cheveux, plus longs et plus brillants, tombent en cascade dans son dos. Je ne vois pas son visage, et elle ne m'a pas remarquée. En m'approchant un peu, j'aperçois dans ses mains un livre.
Je m'avance​ juste à côté d'elle et je mets ma main sur son épaule. Elle sursaute et se retourne.

- Bonjour Liesel.

- Anika ?

Elle pose son livre et se lève. Puis elle me prend dans ses bras.

- Tu m'as tellement manquée ! J'avais peur qu'il te sois arrivée quelque chose ! Je m'en suis voulu de t'avoir laisser partir comme ça... Vraiment vraiment désolée...

- Ne t'en fais pas. Ça va, je vais bien.

On s'installe sur un canapé dans la bibliothèque et on parle durant longtemps. Je lui raconte toute mon histoire. Mon voyage, mon retour et tout ce qui a suivie. Elle m'explique que, quelques temps après mon départ, une nuit, une bombe a explosée et a tout ravagée dans sa rue et les rues voisines. Elle fait partie des 15 personnes ayant survécue.
15 personnes restantes dans ses trois rues. Et ses parents adoptifs n'en font pas parti. Et son ami Rudy non plus. En me disant ça, elle a les larmes aux yeux. Je la rassure et la serre dans mes bras. Je lui annonce que j'ai également perdue des gens. Mon père est toujours porté disparu, même si je refuse de penser à sa mort. Mon petit ami est mort, le cousin de ma meilleure amie aussi. Le père, et le petit frère d'une ami à moi, Hanna, sont morts. Elle m'écoute pendant que je lui dis tout ça. Mais elle aussi a perdue son première amour. Mais aussi ses deux parents biologiques et adoptifs, ainsi que son petit frère. Liesel a tout perdue. Elle vit chez cette dame, madame Kougler. Elle est très gentille selon elle. Mais son mari n'est pas aimable.

- Il râle tout le temps, dit elle. Je suis très reconnaissante qu'ils m'accueillent, mais lui, je crois qu'il n'est pas très ravi de m'avoir.

- Il ne sait peut-être pas comment s'y prendre.

- Ils ont perdu leur fils. Peu être est il toujours malheureux... Mais sa femme m'accepte, et m'acceuille chaleureusement.

- Tu sais Liesel, les gens ne réagissent pas tous de la même manière. Elle a peut-être réussi à l'oublier, et pas lui. Où alors elle tente de l'oublier grâce à toi, tandis que lui veut l'oublier en rompant tout contact avec les enfants. Chacun sa manière.

- Ce n'était pas un enfant ! Et moi non plus d'ailleurs... J'ai eu 16 ans tu sais.

- Oui, excuse moi, je dis en rigolant. Tu es devenue grande !

- Tout comme toi ! Tu es belle, tu es grande...

- Merci.

- Tu restes ici longtemps ?

- Je suis venue en vélo, juste pour te voir. Mais je ne veux pas déranger. Je vais trouver autre part où dormir. Où je rentre tout simplement dès ce soir...

- Non, pas déjà ! Aller, reste ici ! Je peux demander à Madame Kougler si tu peux rester.

- Ce ne sera pas nécessaire.

Je sursaute et me retourne. Elle est juste derrière nous, un livre à la main.

- Je viens d'arriver, explique t'elle. J'ai juste entendue que Liesel allait me demander si tu pouvais rester quelques temps ? La réponse est oui, bien sûr. Mais, je pense que mon mari ne tolérera pas plus que quelques jours.

- Ne vous en faite pas, dis je. C'est déjà très gentil de m'accepter. Dans 3 ou 4 jours, je repartirais.

Elle sourit, range son livre puis repart.
Liesel me saute dans les bras et ne cesse de répéter " tu vois, je te l'avais dit ! Elle est trop sympa ! Je l'adore ! Merci merci merci !"
Au bout de 4 fois, je rigole en lui demandant d'arrêter.

- Stop, j'ai compris !

Elle s'excuse, et on rigole ensemble.

On passe le reste de la soirée dans la bibliothèque, à discuter. Madame Kougler nous apporte à manger à condition que nous ne salissons rien, surtout pas les livres. On l'a remercie et on s'attaque aux scones, aux sandwich au thon  et aux bonbons traditionnelle (vous pouvez aller sur internet pour voir à quoi il ressemble. Ce sont des vieux bonbons produits entre le 15e et le 19e siècle, qui sont fait avec des substances naturels. Il n'ont ni colorants chimique ni arôme artificielle.  Ils peuvent être à la violette(couleur violette) au citron (couleur jaune)... Ils sont en forme de triangle et son coupés assez grossièrement. Voilà ;-) )
Je n'en avais jamais mangée, et je les trouve excellent.

Je peux dormir avec Liesel, qui a un lit deux places. Avant d'aller nous coucher, je remercie plusieurs fois monsieur et madame Kougler. Elle me sourit et réponds que c'est naturel. Lui me regarde sans répondre. Liesel n'a pas exagérée... Peut-être qu'il n'aime simplement pas les juifs.

En montant en haut, je trouve les chambres... Assez luxueuse. La maison est très grande, les chambres également. Celle de Liesel contient un bureau, un très grand lit, une étagère rempli de livre, une armoire avec quelques peluches posées dessus, et un meuble four-tout. Liesel y a mis de la peinture, quelques feuilles, des crayons de couleurs, et une petite boîte qui contient le peu de bijoux qu'elle a. Elle a un bracelet, et un collier ainsi que deux bagues, toutes deux offertes par Madame Kougler.
La salle de bain est également très spacieuse et contient à la fois une douche et une baignoire. Je n'ai jamais vu une salle de bain aussi grande. Liesel me dit que c'est la plus grande de la maison. Une autre plus petite, qui ne contient qu'une douche et un robinet, est en bas, près de la bibliothèque.
Cette immense salle de bain a aussi deux robinets ainsi que des WC.

Après s'être changée et brossée les dents, on se couche. Liesel me prête un pyjama, chose que je n'avais pas prévue. Je la remercie.

Son lit est très, très confortable. Et très grand.

- Ceux de Geneviève, celle chez qui je vis, le sont aussi. Mais là... Je crois que je n'ai jamais été sur un lit aussi... Aussi grand et aussi moelleux !

- Je sais, ça fait bizarre au début. On est habituées à vivre dans la pauvreté, et nous voilà dans une maison luxueuse... Monsieur Kougler est maire. Il a la maison la plus grande de la ville. Mais il a dû investir dans les réparations sans trop monter les taxes et les impôts à cause de la pauvreté de la plupart. On a dû vendre quelques livres ancien, on doit réduire ce que l'on mange -mais l'on mangeait tellement avant que les portions que l'on doit prendre me semble tout à fait normal - et prendre des douches moins longues. Et aussi faire attention à l'électricité. Mais ça reste tout de même si luxueux.

- Tu te plaîs ici ?

- Je ne sais pas... Enfin oui, c'est super mais... Vivre dans le luxe comme ça, je trouve ça bizarre. Quand je serais plus vieille, enfin plus âgée, dans quelques années, je pense me prendre une petite maison, pas trop petite ni trop grande. Et je pense me rapprocher de l'endroit où tu vis... Ici je n'ai aucun ami. Les gens sont pour la plupart méchant. Tout comme les enfants. Les gentils n'ont pas été épargnée... Quand je t'entends parler de tout ceux qui t'aime, tes amis, ton petit ami... Et bien je t'envie. Je suis presque jalouse.

- Tu n'as pas à l'être. J'ai vécue des moments très dure... Mais tu sais, si tu venais vivre près de chez nous, tu seras accueillie à bras ouvert. Tu es tellement gentille... Tout le monde t'aimera, j'en suis sûre.

- Merci. Merci beaucoup. Mais je suis encore mineure...

On se tait quelques secondes.

- Liesel ?

- ....

Elle c'est déjà endormie...
5 minutes plus tard, je m'endors également.

Je m'appelle Anika [Fini]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant