chapitre 52

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Après avoir récupérée Johanna, nous rentrons toutes les deux à notre appartement. Je veux passer un peu de temps avec elle. On joue au jeu des petits chevaux. Elle me pose de nombreuses questions sur ma journée d'hier. Je lui explique qu'on s'est juste baladée en dehors d'Amsterdam. Je ne lui ai pas dis que je cherche notre père ; elle serait très triste si je ne retrouve pas.

Donc, le lendemain, après l'avoir emmenée à l'école, je ne l'informe pas sur le lieu où je vais aller. Je lui dis juste que c'est Hans qui viendra la chercher à 17 heures, et qu'elle ira un peu à la garderie.

Ensuite, je prends mon vélo et vais jusqu'à la ville indiquée par mon père.
Je cherche toute la journée dans de nombreux hôtels, mais rien. Je frappe chez plusieurs personnes. Une seule disait l'avoir vu.

- Bien sûr ! Entre donc, on va parler. Viens viens.

Il me regardait bizarrement.

- Je préfère rester là.

Il c'est avancé vers moi. J'ai reculée, je l'ai remerciée poliment et je suis partie.

Je m'assieds sur le trottoir, à bout de force.
Je n'aperçois pas la jeune femme qui avance vers moi.

- Vous cherchez quelqu'un ?

Je sursaute. Elle se tient debout, devant moi. Je lui parle de mon père. Je n'ai même pas eu le temps de dire mon prénom qu'elle me dit :
"Viens, Anika. Suis moi."
Je la suis, surprise qu'elle connaisse mon prénom.

On arrive devant une petite maison assez belle. J'entre et elle me propose de m'asseoir.

- Ton père, Henri-Pierre Schneider, est venu passer une semaine chez moi. Il avait besoin d'aide, de repos et de médicaments. Il sortait de l'hôpital et il te cherchait. Il est reparti il y a près d'un mois. Il t'a laissé un mot et n'a rien voulu nous dire. Il nous a simplement dit ton nom.

- Merci.

Elle fouille dans un petit placard, et sors une lettre. Je l'ouvre.

Anika, pardon encore. Je ne voulais pas abuser de cette famille et rester là trop longtemps. Je m'efforce de chercher un endroit où rester. Mais je ne trouves pas. Enfin, je vais parler directement. Je vais tout simplement aller dans la forêt non loin d'ici. Je vais chercher un endroit où aller. Je ne sais pas où. Mais je vais trouver.

Bon. Je dois encore chercher apparemment.

- Merci encore​ madame.

Je repars.

Je m'en vais dans la forêt la plus proche, sans me soucier de l'heure, de la nuit qui va bientôt tomber, et de mon ventre qui cri famine. Non, je ne me soucis de rien de tout ça. Et je vais probablement avoir des problèmes.

Peu de temps après, alors que je suis encore dans la forêt, je me rends compte que j'ai très soif. Le soleil commence à se coucher, mais il fait encore chaud. Je n'ai pas d'eau avec moi. Et je me rends compte que je ne sais pas où je suis.
Je décide d'avancer. Je finirais bien par sortir de là.

Une heure plus tard, je commence à vraiment a être inquiète. Je n'ai rien avec moi pour passer la nuit, et aucun moyen de prévenir Hans. Je commence à pleurer, sans pouvoir me contrôler.

Puis, je respire un bon coup. Je cherche un endroit où me poser. Je m'installe finalement sous un grand arbre. Une petite couverture et un oreiller me manque, ainsi qu'un peu d'eau.
J'entends le bruit d'un ruisseau. La nuit n'est pas encore totalement tombée, je me risque donc d'aller chercher ce fameux ruisseau.

Je le trouve au bout de quelques minutes. Heureuse, je bois de grande gorgées, mais recrache tout aussitôt.
Cette eau... Elle est dégoûtante.

Je retourne sous l'arbre et attends que le jour se lève.

J'ai très peur et n'arrive pas à dormir. J'essaye de me rassurer en me disant que j'ai déjà dormie dans une forêt, même si c'était en d'autres circonstances.
Là, je n'ai rien du tout avec moi.
Je m'allonge pour essayer de dormir. 5 minutes après, je me relève et cours vomir un peu plus loin. J'ai horrible- ment mal au cœur, je me sens mal. L'odeur est horrible. Je m'éloigne et trouve un autre endroit où aller. Mes yeux se sont à peu près habitués à l'obscurité.
Quand je suis assez loin pour ne plus sentir la mauvaise odeur, je m'installe à nouveau sous un arbre, en restant cette fois assise.

Les heures passent, sans que je puisse dormir.
Quand le jour se lève, je me relève et marche un peu. Mais je suis prise de vertige et m'écroule au sol. Je sens que je vais à nouveau vomir. Je tente de me lever et m'appuie à temps contre l'arbre avant de vomir à nouveau.

- J'en ai marre, marre, dis-je en pleurant.

Je soupire, je hurle de toutes me forces.
Je ne sais pas où je suis, j'ai faim, soif, je vomis, je n'ai pas dormie, je suis loin de mes amis, je ne peux pas leur dire où je suis, et enfin je ne sais pas où est mon père. Comment tout cela a pu m'arriver ? Comment je me suis retrouvée là ?
Ça m'énerve tellement... Quand je rentrerais, je ne partirais plus jamais seule à la recherche de mon père. Enfin, si je rentre...
D'ailleurs, tout ça c'est de sa faute. Avec ses lettres et ses pauvres indications ! J'en ai ras le bol.
Mince... Je suis horrible. Ce n'est pas de sa faute. Enfin, pas que...
Bon. Anika, ressaisie toi.

Je me lève et respire un bon coup. J'avance doucement. À ma plus grande joie, j'arrive à m'en sortir et ne vomis pas.
Plus j'avance et plus je me sens mieux. Je peux aller plus vite, et ne vomis plus. Je suis heureuse...
J'arrive près d'une grotte.

- Il y a quelqu'un ?

J'avance. Plus je me rapproche, plus j'entends quelqu'un murmurer : "Anika, Anika..."
C'est... Mon père !
Je cours et le vois, étendu au sol. Du sang séché est sur son front. Il respire. Ses yeux sont fermés. Je m'accroupis près de lui et lui prends la main. Il n'ouvre pas les yeux et continue de dire mon nom.

- Papa ! Papa, je suis là. Papa !

Rien à faire. Je me relève.

- Papa, je reviens vite. Tiens le coup. Je vais chercher de l'aide, ne t'en fait pas. Je t'aime.

Je pars en courant. Je crie, j'appelle à l'aide. Je cours et tente de sortir de cette forêt. Je cris de toute mes forces.
Heureusement, je sors vite de la forêt et arrive dans un village. En avançant un peu, j'ai l'impression de le reconnaître...
Je suis... Près de chez Liesel !
Je la cherche et la trouve, devant chez elle.

- Anika ? Que fais tu là ?

Je lui raconte très vite que j'ai retrouvée mon père et qu'il me faut de l'aide. Elle va chercher sa mère adoptive et celle ci appelle les secours. Puis, nous partons tous à la recherche de la grotte et de mon père.

Je m'appelle Anika [Fini]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant