chapitre 13

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Les jours défilent. Pauline et Johanna sont vite devenues amies malgré la différence d'âge. Pauline adore faire "la grande" et apprendre des choses à ma petite sœur. Quand à Johanna, elle a enfin acceptée l'endroit où l'on vit. Elle semble oublier peu à peu notre père. Elle ne pleure presque plus, et apprend des mots grâce à Pauline.
Je m'en suis vite voulu d'avoir pensée qu'Hanna était irresponsable et je comprends pourquoi elle n'a pas fais le ménage plus tôt : à 14 ans, ce n'est pas facile de s'occuper de trois enfants en bas âge. Je l'aide donc beaucoup et on s'en sors beaucoup mieux à deux.
Les provisions de Hans furent toutes manger en moins de 3 semaines. Mais on ne l'a toujours pas vu. Je prends alors la décision de retourner au village acheter de quoi manger.
J'enfile un pull, un bonnet et pars en compagnie de Johanna.Ça nous permettra de passer un petit moment toutes les deux.

Je pars donc avec ma petite sœur. J'ai encore quelques bijoux heureusement. Mais on ne tiendra pas longtemps. Si on reste là encore cinq ou six mois, je vais devoir trouver un petit boulot.

Dans le village, j'aperçois la guestapo, à quelques mètres seulement du magasin. Je passe derrière, et entre dans le magasin. Mais ce n'est pas le même homme que d'habitude.

- Bonjour, dis je. Vous... Enfin, vous êtes nouveau ?

- Oui. Mon collègue est à l'hôpital.

Il me dévisage et semble regarder mon étoile jaune.

- Fais tes achats, je reviens dans une minute.

Il sort de la boutique et je le vois se diriger vers la guestapo.
Je sors en toute vitesse par avec Johanna dans les bras. Je fais le tour et me cache derrière la boutique. Je cours, sans savoir où aller. Je ne vais pas très vite avec Johanna dans les bras. J'entends les hommes de la guestapo derrière moi.

- Elle n'a pas pu aller bien loin. Vous êtes sûre qu'elle était juive ?

J'aperçois la forêt. J'y vais. En quelques minutes, j'aperçois la petite maison. J'entre, essoufflée.

- La guestapo. Elle m'a vu.

Je réfléchis une minute et pose Johanna par terre. Je chuchote à son oreille :

- On se reverra bientôt. Hanna veillera sur toi.

Je dépose tout mes bijoux par terre et sors par la fenêtre.

Je m'éloigne de la maison pour ne pas que la guestapo l'a trouve. J'aperçois deux hommes nazis.

- Merde, où elle est ?

- Ce n'est peut-être même pas une juif ! Il nous a sûrement menti !On va pas y passer la journée.

J'espère qu'ils vont s'en aller.

Soudain, j'entends un bruit. Derrière moi se tient une biche. Je suis tellement surprise que je trébuche et tombe. Ma cheville percute une pierre.

- Elle est là !

Je me relève et part en courant. Ma cheville me fais mal, et j'ai du mal à courir. Les hommes me rattrapent rapidement.

- Tu pensais nous échapper, hein ?

Un des deux hommes m'attrape violement par le bras et m'enlève mon manteau. Il aperçoit l'étoile jaune sur ma poitrine. Il me tire jusqu'à leur voiture.
Il me force à monter.

- Que faites vous ? dit une femme. Ce n'est qu'une gosse !

- Tu veux la rejoindre ?

La femme recule.

Dans la voiture se trouve un homme, une femme et une fillette de 5 ans, pas plus.

- comment tu t'appelles ? me demande la fillette.

- Anika. Et toi ?

- Marie-Anne.

Je pense aussitôt à ma meilleure amie. Je me mets à pleurer sans me contrôler.

- Allons, ça va aller.

La femme me tend un mouchoir.
Marie-Anne me regarde et se mets à pleurer également. Je sèche vite mes larmes.

- Ne pleure pas. Ça va aller. Tu as quel âge ?

- Six ans. Bientôt sept.

Elle est si pale, si petite, si fragile... Elle a sept ans et en parait à peine quatre ou cinq. La pauvre... Ses cheveux blonds lui descendent jusqu'au bas du dos. Ses yeux sont vert et sa peau, si pâle...
Elle ne ressemble pas à la jeune femme, qui elle est brune aux yeux marrons. L'homme dort dans un coin du véhicule. Je ne perçois pas son visage, j'entends seulement sa respiration bruyante.
Un nazi tape sur la voiture. Je sursaute.

- La ferme maintenant !On y va. Hans !Bouge toi !

- J'arrive.

Hans... Hans !Cela pourrais être LE Hans ?Celui qui nous a sauvée la vie ? Je tends l'oreille.

- Hans, t'est vraiment un bon à rien ! Grouille toi !

- Ouais c'est bon, je suis là.

C'est bien sa voix. Je pense alors à  l'appeler mais ça aurait été louche. Je me contente de rester assise et d'attendre.
Je ne sais pas où l'on va, mais j'ai très peur.

Je m'appelle Anika [Fini]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant