chapitre 40

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À mon retour, je monte dans ma chambre. Johanna n'est pas là. Je ne l'ai pas vu en bas. Ni elle, ni Hanna, ni Pauline et Lucie. Je pense qu'elles sont allée voir Jack. Seule Margot est là, mais elle dort encore. J'en profite pour rester un peu seule et me reposer avant d'aller voir Marie.
Je m'allonge dans mon lit, sur le dos.
Je pense à ce qu'Hans m'a dit. Puis, je pense à plusieurs choses qui se sont passées entre lui et moi depuis mon retour.

Il m'a souvent fait des compliments et m'a dit que je suis quelqu'un de super. Après notre dispute, il c'est excusé à deux reprises alors qu'Hanna m'a dit qu'il ne s'excusait jamais. Quand je lui ai dis qu'il était un "super ami" il m'a regardé sans rien répondre, comme si ma réponse le dérangeait. Et durant mon absence, il c'est très bien occupé de ma petite sœur. Et depuis qu'on est là, il veut me protéger et me colle beaucoup. Il a toujours été là pour moi. J'ai été stupide. Je ne l'ai jamais remarquée... Mais je ne suis pas prête à entamer une relation. Je veux attendre. Que la douleur diminue, et de découvrir une certaine part de moi. De découvrir si oui on non, je suis amoureuse de lui.

Après avoir mangée avec Hans et Geneviève, je part voir Marie.
Hans promets de s'occuper de Margot pendant mon absence. J'ai décidée de le laisser gérer le rendez vous avec les éventuelles futur parents de Margot. Après tout, il est assez responsable pour choisir. Mais je lui fais promettre de ne pas laisser partir Margot aujourd'hui : si ils sont des bons parents et qu'ils l'adoptent, je veux lui dire en revoir.

À mon arrivée chez Marie, je sonne plusieurs fois avant qu'on m'ouvre.
Je ne tombe pas sur Marie mais sur sa mère, que je n'avais pas vu depuis mon retour ici. Elle me reconnais aussitôt et m'invite à entrer. Moi, en revanche, j'ai du mal à la reconnaître. Elle qui était toujours bien coiffée, a les cheveux tout emmêlés. Ils ont d'ailleurs perdu leur couleur et devienne blanc et gris. Elle semble plus vieille, plus fatiguée qu'avant. En même temps, je ne l'ai pas vu depuis 5 ans environ.

- Entre Anika. Marie est dans sa chambre.

- Je peux aller la voir ?

- Oui. Mais avant, je dois te prévenir. Son cousin est mort. Nous l'avons appris hier... Elle est très malheureuse. Je le suis aussi bien sur mais... Elle et lui avait une vrai complicité.

- Elle ne m'en avait jamais parlé.

- Marie parle peu de la famille tu sais. Tu devrais aller la voir. Elle ne mange plus et ne me parle plus depuis hier. Elle refuses de me voir. Tu pourrais... J'espère que tu pourras la réconforter.

- Je vais faire de mon mieux. Promis.

Je frappe discrètement à sa porte.

- Marie ? C'est Anika. Je peux entrer ?

Elle ne réponds pas. J'ouvre un peu la porte et passe ma tête entre l'entrebâillement de la porte.
Je la vois, allongée sur son lit, la tête enfouie dans son oreiller.

- Marie...

Je m'approche d'elle et m'assieds sur son lit. Je pose ma main sur son épaule. Elle sursaute et tourne sa tête vers moi. Elle a les yeux rouges, et je vois qu'elle a beaucoup pleurée. Elle se redresse et ouvre la bouche. Elle veut parler mais aucun mot ne sorte de sa bouche.

- Dis rien. Ne t'en fais pas. Je sais ce que ça fait.

Je la serre dans mes bras. Elle pose sa tête sur mon épaule et reste ainsi plusieurs minutes.

- Merci. C'est ce qu'il me fallait.

- Ta mère m'a dit que tu ne mangeais pas. C'est vrai ?

- J'ai juste sauter deux repas...

- Tu as bu un peu ?

- Non...

- Je reviens. Reste là.

Je pars lui remplir un verre d'eau, et pique une pomme et quelques fraises.

- Tiens, dis je en retournant dans sa chambre. Mange et bois.

Elle m'obéis sans contester, à mon grand soulagement.

- Merci. Alors, tu as eu des nouvelles de... De quelqu'un ?

- Oui, de Pierre. Il va bien. Il sort de l'hôpital aujourd'hui, mais il n'a nul part ou aller. Je voulais savoir si il pouvais dormir chez toi une nuit où deux, le temps qu'on lui trouve un endroit. Ses parents sont mort. Et Geneviève accueil déjà six personnes sans compter son fils.

- Si ma mère est d'accord, il n'y a aucun problème. Il y a un matelas dans le bureau.

- Merci ! Je vais aller le chercher. On peut revenir chez toi après ? Je demande à ta mère en partant.

- D'accord. Alors à toute à l'heure, dit elle en souriant faiblement.

La mère de Marie accepte sans hésiter. Elle a pu trouver un travail et avait pour l'instant assez d'argent pour trois, mais ils ne mangeraient pas énormément, juste à leur faim. Je la remercie. Elle accepte même que Pierre puisse rester un mois ou deux, même plus si il peut gagner un salaire et participer financièrement pour le loyer et la nourriture.

Je pars donc vers l'hôpital. Je me rappelle de l'incident d'il y a 2 jours. Je décide donc de faire demi tour pour aller demander à Hans de m'accompagner.

- Hans ? Je peux te demander un service ?

- Bien sûr.

- Je vais chercher Pierre à l'hôpital. Mais après ce qu'il c'est passé la dernière fois, je préférerais que tu m'accompagne. Tu veux bien ?

- Oui, OK.

Il ne semble pas très enchanté.

- Si ça t'embête, dit le.

- Non ça va.

On ne parle pas pendant longtemps. Un moment, je l'entends soupirer.

- Écoute, si tu veux rentrer, va y. Dit le si ça t'ennuie de m'accompagner !

- Non, non.

- Alors pourquoi tu râles ?

- J'en sais rien Anika. J'ai... Par rapport à ce que je t'ai dis...

- Je suis désolée mais je ne suis pas encore prête. Je pensais que tu comprendrais.

- Je sais. Désolé. Je comprends et je respecte ton choix.

- Alors arrête un peu de râler, je dis en souriant. Aller ! Je ne t'ai pas repoussée, Hans. Je ne suis pas prête, c'est tout.

Il sourit à son tour.

- J'ai tellement hâte de le revoir... Tu vas voir, Pierre est formidable.

- Je n'en doute pas !

- Alors, le couple pour Margot ?

- Ils m'ont l'air très bien. On doit les revoir la semaine prochaine.

- Je serais là.

Nous arrivons bientôt à l'hôpital. C'est le moment. J'ai hâte de le revoir, et j'ai hâte qu'il puisse enfin sortir...

Mais avant d'arriver, un homme nous aborde. Je ne le reconnais pas tout de suite.

- Vous êtes la jeune fille que j'ai pris en stop !

- Je... Vous êtes le papa de Margot ?

- Oui, oui c'est moi. Ma petite Margot... Elle me manque tellement. Ça fait 3 jours que je vous cherche partout ici, à Amsterdam. Je me suis souvenue que c'est là que vous vouliez vous rendre lorsque que je vous ai pris. Où est Margot ?

- Elle est chez la mère de Hans.

Je lui raconte rapidement nos aventures à Margot et à moi. Je lui dis que c'est grâce à Hans et sa mère que nous sommes en vie. Je lui dis aussi que nous nous apprêtions à faire adopter Margot, parce qu'elle ne se souvenait plus de lui. Il a l'air triste mais est compréensif, il c'est que c'était pour son bien.

Il nous accompagne donc à l'hôpital, et viendra avec nous chez Geneviève pour chercher Margot.

Je m'appelle Anika [Fini]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant