chapitre 21

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Je remarque que Liesel se lève la nuit suivante. Et celle d'après.
La journée, je n'ai pas le droit de sortir dehors. Et je suis de toute façon trop fatiguée pour bouger de mon lit. Je reste donc couchée. Je dors, je lis... Heureusement que Liesel m'a prêté​e un livre. Quand j'ai commencée à le lire, j'ai été surprise du niveau de vocabulaire du livre. Il est pour les adultes, et non pour les adolescents. Mais je m'y habitue vite et le termine en deux jours.

La quatrième nuit, je décide de suivre Liesel. Elle descend à la cave. Je reste dans les escaliers et observe ce qui se trouve autour de moi. Il y a des pots de peinture, des pinceaux qui traînent par terre. Et sur un mur se trouve une grande liste avec beaucoup de mots écris dessus à la craie. Je vois Liesel, de dos, écrire un mot et l'éppeler à voix haute.
Je me rapproche et trébuche. Je me rattrape à la rambarde. Liesel sursaute.

- Pardon, dis je. Je ne voulais pas te faire peur. J'ai remarqué que tu... Tu descendais souvent alors...

- Presque toutes les nuits. C'est Heinrich qui m'a appris. Mon... Mon père adoptif. Il m'a appris à lire et à écrire. Viens.

J'avance et observe la liste. Une trentaine de mots y sont inscrit.

- Je lis des livres et j'écris tout les mots que je ne connais pas. Si tu veux, tu peux écrire sur l'autre tableau. Il en a mis un deuxième il y a peu de temps. Je ne pense pas en avoir besoin tout de suite.

- Mh. D'accord.

J'essaye de me remémorer des mots du livre que je viens de terminer. En effet, j'ignore la signification de quelques uns.

- Après la guerre, dis je, j'espère que ces listes seront conservées. Elles seront des monuments !

Elle me regarde, et ajoute le mot "monuments" à sa liste.
Puis, elle rigole.

- T'as raison ! J'espère qu'elles resterons intact même après notre mort !

Je rigole avec elle.

- C'est bon de rire, je dis. Ça ne m'étais pas arrivée depuis longtemps.

- Et moi, je n'ai jamais eu d'amis à par Rudy.

- Qui est Rudy ?

- Un copain de classe. Rien de plus.

- Tu es sûr ?

- Il veut que je l'embrasse mais ce n'est qu'un petit emmerdeur. Je crois qu'il est amoureux de moi.

- Pppfff.

Je lève les yeux au ciel. Elle sourit discrètement. Je crois même l'avoir vu rougir.
On continue un peu puis, vers une heure ou deux, on décide de monter nous coucher.

Le lendemain, à mon réveil, Liesel est déjà parti à l'école. Enfin j'imagine : elle n'est pas dans la chambre en tout cas.

Quelqu'un toque à la porte.

- Tu es réveillé ?Je peux rentrer ?

- Oui, allez y.

Rose avance et m'apporte la même soupe que ces trois derniers jours.

- Pardon, ça manque d'originalité. Nous n'avons pas assez d'argent.

- Ne vous excusez pas ! C'est déjà très généreux de votre part de me recevoir. Liesel est à l'école ?

- Non, c'est dimanche. Elle est allée jouer avec Rudy. Je te dirais bien d'aller avec eux, mais... On ne doit pas te voir.

- Je peux vous poser une question ? Pourquoi Liesel est ici ?Enfin c'est... Ce n'est pas votre fille.

- Sa mère étant communiste, elle mettait sa fille en danger. Elle a voulu nous la confier en échange d'argent. Au départ, j'avoue que je ne souhaitais que l'argent que je recevais pour la garder. Mais maintenant c'est comme ma fille. Je ne le montre pas mais je l'aime. Elle peut être très agaçante parfois, mais elle est brave. C'est une bonne fille. Bon, mange ta soupe. Je repasse dans la matinée. Au faite, Liesel m'a donnée ça pour toi.

Elle me tend un livre.

- Merci Madame.

- Appelle moi Rose.

- Rose. Merci Rose.

Elle sort de la chambre. Je mange un peu, puis je m'attaque au livre.
Il s'appelle "le manuel du fossoyeur".
Sur la première page, Liesel a écrit un mot qui m'étais adressée.
" Ce livre est le premier que j'ai lu. J'y tiens. J'espère que tu apprécieras​ le lire. Prends en bien soin, il est pour toi.
Liesel"

Je trouve ça touchant, surtout de sa part. Ce livre est le premier qu'elle a lu et elle me l'offre... Je sais à quel point les livres compte pour elle. J'ai envie de lui offrir quelque chose, mais quoi ? Je n'ai rien sur moi... Je me promis de lui offrir quelque chose dès que je pourrais.
Je me lance dans la lecture de ce livre.

Le mois passe. Je me suis beaucoup rapprochée de Liesel. Elle est devenue une amie proche. Nous passons beaucoup de temps ensemble. La nuit, nous allons au grenier et je l'a regarde écrire des mots. Mes moments préférées, c'est lorsqu'elle me décris le temps qu'il fait dehors. Elle est tellement forte pour ça.
J'ai fini son livre et en ai lu un autre. Je mange moins : j'ai proposée à Rose de me nourrir qu'une fois par jour. Comme ça, ils en ont plus pour eux. Elle accepte, mais je remarque que mon assiette est un peu plus remplie.

Un jour, je m'ennuyais et j'ai jeté un coup d'œil dehors, et j'ai aperçue Liesel en train de jouer au foot avec des garçons. Je n'avais pas eu de mal à reconnaître Rudy ; cheveux citrons, yeux bleus, jambes maigres. Comme Liesel me l'avais décris.

Donc, après un mois, j'en avait vraiment assez de rester là sans rien faire.

Une nuit, un avion aérien passe au dessus du village. Tout le monde sauf moi ont dû partir dans une maison un peu plus loin, dans la cave. Liesel est très inquiète pour moi.

- Je vais aller dans la cave, ne t'en fais pas, dis je pour la rassurer.

Une vingtaine de minutes plus tard, je prend le risque de m'aventurer dehors un cours instant. Le ciel noir est rempli d'étoiles. Le vent, bien que froid, me fais beaucoup de bien. Je respire un bon coup. Je suis heureuse.
Je ne reste que dix minutes et retourne dans la cave.
J'en sors dès que j'entends Liesel m'appeler.

- Tu peux venir Anika !

- J'arrive !

Je monte me coucher avec elle.

Je m'appelle Anika [Fini]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant