chapitre 43

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Le lendemain matin, nous partons marcher avec Hans. On marche longtemps, main dans la main.
J'en profite pour lui parler de mon idée d'aller rendre visite à Liesel.

- C'est une bonne idée. Tu vas partir longtemps ?

- Je ne sais pas. Deux semaines sûrement. Le temps d'y aller, de passer du temps avec elle et de revenir.

- Tu vas me manquer...

- Toi aussi. Tu penses que je pourrais prendre un vélo ? J'y arriverais plus vite. Et je pourrais traverser les villes sans passer par les forêts, montagne et autre endroit désert.

- Bien sûr. Mais il faudra regonfler les pneus. Et je te ferais à manger pour le voyage. Et je te donnerais de l'argent pour que tu puisses acheter de la nourriture.

- Hans, j'ai un travail tu sais. Ça va aller.

- J'insiste, ça me fais plaisir.

- Hans, non. Je...

Il me coupe en m'embrassant.

- Anika, j'insiste.

- Bon, OK. Mais à mon retour, je t'invite.

- Oui ? Tu m'invites où ?

- Ah, à toi de deviner. Je ne te le dirais pas. Tu auras la surprise.

- Je n'aime pas les surprises.

- Tant pis pour toi. Et tu pourras t'occuper de Johanna ? À moins que ça t'embête de t'occuper d'une gamine, dis je en cachant mon petit sourire.

- Attend, tu es rancunière ? Je me m'excuser à nouveau si tu veux.

- Et bien, j'aimerais que tu te mettes à genoux et que tu t'excuses, dis je en souriant.

Il rigole et se mets à genoux.

- Ma chère Anika, je vous pris de m'excuser pour mon comportement idiot et immature.

Je rigole et lui dis de se relever.

- Ne cesse jamais de rire, dit il. Ton rire est magnifique.

- C'est grâce à toi que je rigole. Tu m'as l'air différent depuis... Depuis qu'on sort ensemble en faite. Tu es plus... Plus marrant, plus heureux.

- C'est grâce à toi. Je suis vraiment amoureux de toi Anika. Tu ne te rends pas compte comme c'était dur de vivre avec toi sans pouvoir t'embrasser et te tenir la main, en étant amoureux.

Je ne réponds rien et me contente de l'embrasser délicatement.

- On peut rentrer ? Je demande. Je voudrais me reposer un peu pour partir le plus vite possible.

- Demain. Tu pourras partir demain en fin de matinée. Mais je veux que tu me promettes d'être prudente.

- Oui, je te le promets.

- Promis promis ?

- Oui ! Je ne suis plus une enfant Hans.

- Je sais. Tu ne l'as jamais réellement été pour moi. Depuis que je te connais tu t'es montrée tellement mature. Enfin, à par quand tu es venue m'agresser.

- J'avais presque oubliée ce jour là... Tu étais en train de poser un panneau "interdit aux juifs."

- Je suis... Tellement désolée. Quand je penses à tout ce que j'ai fais...

- Mais tu as retrouvé le droit chemin. Tu as même été jusqu'à sauver des juifs. Au début, j'avoue que je te détestait. Mais tu as changé. Et tu as toujours été quelqu'un de bien. J'en suis sûre.

- Non. C'est ça le problème. Au début, j'étais... Quelqu'un d'horrible. J'ai été horrible avec certaines personnes. J'ai même tué 2 juifs. Je...

- Hans, tais toi. Je ne veux pas entendre ses histoires. Ça appartient au passé. Et je veux vivre au présent. Je ne veux pas penser à celui que tu étais avant. Tout comme je ne veux pas que tu penses à ce que moi j'étais. Une jeune fille, un peu immature, amoureuse de Nicolas... Ne pensons plus au passée.

- Tu penses encore à lui ?

- Honnêtement, oui. Je pense qu'au fond, une part de moi... L'aimera toujours. Mais je t'aime Hans, vraiment.

- Je sais.

Le lendemain, je me lève assez tôt pour me préparer. Je me douche, me fais une queue de cheval, enfile un pantalon et un pull gris. Puis je descends manger un croissant et boire un verre de jus de fruit.
Hans se lève peu de temps après et m'avais déjà préparé mon sac. Il m'a mis à l'intérieur : une bouteille d'eau, trois sandwichs, un tupperware avec une salade de pâtes, des couverts en plastique, un pull, un jeans, trois croissant, le nécessaire de toilettes, de l'argent, une carte et une petite couverture. Tout ça rentre dans un sac que je vais accrocher à l'arrière du vélo. Je le remercie. Je vais dans ma chambre et rajoute dans mon sac des sous vêtements, une jupe et une paire de collants. Puis Hans m'accompagne dehors.

- Hans, pour Johanna, C'est les vacances, elle n'a donc pas école. Et j'ai 4 semaines de congés payés. J'en ai posé 2 et demi.

- Ne t'en fais pas, je m'en occupe.

On s'embrasse longuement, je monte sur le vélo et m'en vais.
Il ne fait pas froid. C'était agréable de faire du vélo sous cette température. Nous sommes encore en été, et l'automne est dans moins d'un mois. Pour l'instant, la température est assez élevé.

Je roule pendant 3 heures avant de m'arrêter manger.

Puis je reprends la route jusqu'à la nuit tombée. Je m'installe dans une montagne, à l'entrée d'une petite grotte. Je prends un pull que je roule en boule en guise d'oreiller, et prends la couverture et je m'enveloppe dedans. Je m'endors rapidement malgré l'inconfort du sol.

Le lendemain, je suis vite réveillée par la lumière du jour. Je repars donc.

Les jours qui suivent se ressemblent. J'arrive dans le village de Liesel en trois jours et demi, en faisant peu de pause. Je dois maintenant trouver Liesel.
La ville a changée. Tout a disparu, ça semble vide... J'ai très peur tout à coup. Je pose mon vélo près d'un arbre sans même l'attacher.
Je me précipite dans la ville et découvre un lieu désert et des maisons en ruine. J'ai une boule au ventre et me mets à avoir très peur pour Liesel. J'avance un peu et aperçois quelques personnes. Je m'approche de l'une d'elles.

- Excusez moi, que c'est il passé ici ?

- Une bombe a éclatée il y a sept mois. Ici, nous n'avons pas fini de tout rénover. Mais avancez un peu au cœur de la ville. Vous verrez, elle a été refaite.

- Merci.

Je marche environ 10 minutes et plus j'avance, moins les maisons sont abîmées. Je demande à plusieurs personnes s'il connaissent Liesel, mais personne ne me répond.

J'arrive devant sa maison. Enfin, ce qu'il en reste : tout est en ruine et elle n'est pas encore refaite. Je commence à paniquer. J'appelle Liesel et je l'a chercher partout. Elle ne peux pas être morte...

Je tombe sur une dame, au cheveux gris et long. Elle me fixe, et me demande : « Tu cherches Liesel ?»
Je lui réponds que oui, et elle m'invite à la suivre. Depuis l'accident, Liesel vit chez elle. Malheureusement, ses parents adoptifs n'ont pas survécus. J'ai un pincement au cœur en l'apprenant. Eux qui avait été si gentil...

On marche jusqu'à une grande maison qui, visiblement, n'a pas été touchée par la bombe. Elle me dit de monter et d'aller dans la première pièce que je vois, donc la bibliothèque. Liesel est souvent là.

J'obéis et à mon entrée dans la pièce, j'aperçois, à ma gauche, une personne de dos, assise par terre en tailleur. Ses cheveux ondulés et blond sont longs et touchent presque le sol. Elle est concentrée sur le livre qu'elle lit.

Liesel.

Je m'appelle Anika [Fini]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant