chapitre 10

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La porte tombe à terre et deux soldats entrent dans notre maison. Je reconnais le soldat qui m'avait poussé à terre l'année dernière. Il dû me reconnaître car il me lance un regard interrogateur.

- Êtes vous tous les trois juifs ?Lance t il.

- Non, répond mon père. Je suis le seul juif.

- Vos papier.

- Toi, sors de là, dis l'allemand que je connais.

Il prend mon poignet et me vire de la pièce. Je cours chercher Johanna et sors de notre appartement. Je pars me cacher dans le sous sol.

Une dizaine de minutes plus tard, j'entends des pas dans l'escalier. Je m'approche doucement, sans pour autant quitter la pièce. J'aperçois mon père se faire emmener par un des soldats. Mais où est l'autre, celui qui me connait ?

Soudain, je sens des mains se resserrer autour de ma bouche. J'essaie de crier, de me débattre. Mais mes efforts sont vains, il est plus fort que moi.

- Chut, c'est moi. Ne t'en fait pas. Je ne t'emmènerai pas. Écoute, j'ai peu de temps. Toi et ta sœur, vous pouvez survivre. Vous y arrivez en allant à cette adresse.

Il me lâche et me donne un bout de papier avec une adresse écrite dessus.

- C'est à trois heures de marche.

- Pourquoi faites vous ça ?

- Parce que j'ai à peine 19 ans, que je n'ai pas envie d'être là et dès que je peux sauver des personnes je le fais, encore plus si c'est des enfants. Je n'ai pas choisi de faire parti de la gestapo. Si j'avais été seul, j'aurais épargné ton père. Mais je ne suis pas seul et si je l'avais fait, on m'aurait démasqué. Je suis obligé d'emmener quelques personnes pour que personne ne trouve ça louche. Je dois y aller. Au revoir et fais attention à toi.

Une demi-heure plus tard, encore secouée par les évènements et réalisant que je ne reverrais sans doute jamais mon père, je commence à pleurer, bientôt rejoins par ma petite sœur.

- Papa, dit elle. Papa !Papa papa papa !

- Chut ! Je sèche mes larmes et me calme. Johanna, on ne verra pas papa tout de suite. Tu le reverra dans très longtemps. En attendant, je resterais avec toi. On va aller dans une maison ou il y aura plein d'enfants, tu verras. En attendant, on dormira ici. Vient, je vais chercher des couvertures et de quoi manger.

Je la prend par la main et je monte avec elle. Je récupère des couvertures, du pain, des pommes et de l'eau. Je prends également de quoi écrire pour laisser une lettre à Marie et à Nicolas.

Je me lance :

Marie, pardonne moi s'il te plaît.
Je me rends compte que vous aviez raison. Mon idée de partir de l'école était nul. Je le sais. Mais maintenant que mon père a été emmené par la gestapo, je vais devoir partir avec ma petite sœur. C'est réel cette fois. Je t'en pris, pardonne moi de t'avoir fait tant de peine et de ne pas être venue te dire en revoir. Mais ça aurait été trop dur de te quitter. Alors je préfère t'écrire, comme je le ferais pour Nicolas. Je t'aime de tout mon cœur, et, lorsque cette guerre sera finit, on se reverra et on sera à nouveau les meilleures amies du monde.

Je t'embrasse fort.
Anika.

Je plis la feuille en deux et en prend une neuve. J'écris maintenant pour Nicolas.

Nicolas, excuse moi de te l'annoncer par écrit. Mais je vais devoir partir. Mon père a été emmené et je dois protéger ma petite sœur. Écrire devient dur ;j'ai déjà écrit à Marie et je commence à pleurer.
Lis sa lettre. Tu auras plus d'informations.
En tout cas, sache que je t'aime très, très fort et qu'on se reverra vite. On grandira ensemble, on aura des enfants et on mourra ensemble, promis.
Je t'aime. Tu es mon unique amour.

Ta Anika qui t'aime.

Voilà. Je les déposerais demain dans leur boîte au lettre avant de partir à cette mystérieuse adresse. Je ne sais pas ce qui nous attend là bas, mais j'espère ne pas me tromper :j'aimerais vraiment qu'il y ai des enfants pour que Johanna puisse enfin s'amuser.

Je m'endors sur ces dernières pensées, ma sœur dans mes bras.

Je m'appelle Anika [Fini]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant