Hans et les autres arrivent en fin de journée.
- Anika ! Ça me fais trop plaisir de te voir, me dit Hanna. Ça va mieux ?
- Un peu, grâce à Marie... Et vous ? Avez vous trouvez ceux que vous cherchez ?
Elle demande aux petites de monter puis me parle de Jack, sa mère et son père malheureusement décédé ainsi que de leur visite à l'hôpital.
- Je n'ai rien dit au filles pour notre père...
- Ça va aller. C'est dur, mais ça va aller.
Elle me sourit faiblement.
- Anika, dit Marie, as tu ouvert la lettre ?
- Non pas encore. Je ne me sens pas tout à fait prête.
Elle comprend et hoche la tête. Puis elle doit s'en aller.
Le soir, on mange tous ensemble à table, à notre plus grand plaisir.- Ça nous fais du bien que tu sois là Anika, dit Geneviève. Tiens, manges un peu.
- Merci beaucoup. Au faite, j'ai réfléchis pour Margot. Je me tourne vers elle. Ma chérie, tu te rappelles de ton père, de son prénom ?
- Papa ? Non... J'ai pas de papa et de maman.
Je soupire. C'est peine perdue.
- Bon, je suis d'accord pour la faire adopter.
- Je rencontre le couple demain, dit Hans. Viens avec moi si tu veux. On verra s'ils sont bien ou non.
- D'accord.
Je me sert du riz, des carottes et du pain.
- C'était génial aujourd'hui, dit Pauline. Même qu'après on est allés dans notre parc préféré qui n'est plus interdit aux juifs ! Hans m'a payé un tour de petit chevaux c'était trop bien !
Nous rigolons.
- Ça fait du bien de retrouver ton beau sourire, dit Hans.
Je me sens rougir et le remercie.
- T'as fais quoi aujourd'hui ? me demande Pauline.
- Et bien tu vois, j'étais tranquillement dans mon lit quand une horrible bête est venu m'exposer à la lumière du jour. Elle m'a tirée de sous la couette et m'a obligé à sortir pour marcher. Et cette bête tu sais qui c'est ? Elle s'appelle Marie, et elle vient juste de partir, il y a 20 minutes...
Nous rigolons à nouveau. Finalement, je me dis qu'il avait raison, ce monstre. Je suis entourée de gens superbe, alors je ne dois pas me laisser aller. J'aime et aimerais toujours Nicolas, comme j'aimerais toujours mes parents. Mais ce qui est fait est fait et on ne retourne pas dans le passée. Alors je dois tenter d'accepter ça comme je peux, de vivre des bons moments, même si j'en aurais des mauvais.
La semaine d'après, je prends la lettre de Nicolas, et me décide à la lire.
Ma très chère Anika,
Sache que je t'écris cette lettre avec la seul force qui me reste. La vérité c'est que je suis très malade. Mon dieu, j'écris sans même savoir ; es tu en vie ?
Quelle question... Tu es une battante. Je sais que tu vas y arriver. Mais moi, il est trop tard. Je n'ai plus de force, je me sens à bout. Après ton départ, j'ai prié pour que tu t'en sortes. Mais je suis sûr que tu es en train de lire ma lettre et sûrement de pleurer... Mais s'il te plaît, ne pleure pas. Ne m'en veux pas de t'avoir fait des promesses et de ne pas avoir tenu jusqu'au bout. Mais ça devient trop dur. Combien de temps me reste t'il ? Un jour ? Trois ? Un mois ? Je n'en sais rien et c'est pour ça que je t'écris maintenant. Mon corps me lâche et je m'en voudrais de te quitter sans avoir pu te reparler.
Sache que je t'aimais, je t'aime et t'aimerais toujours. Mais je t'en pris, si tu le peux, vis. Vis peu importe qui est en vie où non, vis même si moi je n'ai pas eu cette chance. Car la vie, on en a qu'une. Si tu peux la continuer, fais le. Fais ce que tu as toujours voulue ; tu vas te trouver quelqu'un de bien et auras plein d'enfants, je le sais. Et sache que si j'avais pu survivre, si par miracle cette guerre se fini dans les trois jours à venir, il n'y aurait que toi avec qui j'aurais pus faire une vie, si on avait pu se retrouver.
Heureusement que, à Bergen Belsen, je suis bien entouré. Les personnes sont vraiment gentilles. Mais quel endroit horrible... Un homme est mort hier. Il avait 34 ans et c'était quelqu'un de bien... Je ne vais pas pouvoir survivre, pas dans ses conditions.
Tu sais tout maintenant. Je t'en prie pardonne moi, et vis. Vis avec ta joie de vivre, montre au autres ton si jolie sourire. Je vais tous faire pour résister mais si je n'y arrive pas, je voulais que tu saches tout, tout ce que je viens d'écrire...
Et s'il te plaît, retrouve ma mère, et si elle est en vie, dit lui que je l'aime, et ma petite sœur aussi. Je les aimes plus que tout. Vous étiez ma famille toutes les trois.Anika, ma Anika, je t'aime et t'aimerais toujours.
Nicolas.Mon dieu. Je n'arrive plus à respirer et je m'étouffe dans mes sanglots. Hans m'entend.
- Anika ça va ?
Il court vers moi et m'aide à me redresser.
- Anika, ça va aller je suis là ! Respire.
Je m'accroche à lui.
- Hans... Il m'aimait... Il est mort ! Il est mort !
- Chut, ça va aller, je suis là... Ça va passer, je te le promets.
J'essaie de me calmer. Ça passe, petit à petit. Mais seulement mes pleurs. Pas la douleur. Car oui, elle est toujours là, cette horrible douleur que je sens au fond de moi. À moi de tout faire pour vivre avec. Je dois y arriver.... Je respire un bon coup et remercie Hans.
- Ça va aller. La lettre est... Elle m'a surprise et... Enfin bref, ça va aller. Je dois m'en remettre mais ça va. Il m'a fait promettre de vivre, d'être joyeuse... Hans, je vais pas y arriver...
- Mais si tu peux ! Tu vas surmonter tous ça, surmonter ta douleur. Fait le pour toi et pour ta sœur ! Et pour moi. Et aussi pour tout les autres. Tu vas y arriver. Tu vas la surmonter cette douleur, comme tu as surmonter tout le reste.
- Merci Hans.
Je décide de me reposer un peu. Demain, je me promets d'aller à la Croix Rouge et demander des nouvelles de Pierre.
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Je m'appelle Anika [Fini]
Historical Fiction2nd guerre mondiale. Je m'appelle Anika Schneider. J'ai 14 ans et j'habite à Amsterdam. Je suis juive, brune aux yeux noisette. Et dehors, c'est la guerre. Ma famille et moi avons peur chaque jour. Peur de nous faire emmener par les nazis et déporté...