Je m'appelle Anika [Fini]

chapitre 15

PDV Anika :

On roule pendant près de trois heures. Puis on nous force à monter dans un train.

Nous sommes tous les uns sur les autres, certains enfants pleurent, et j'aperçois même un corps d'un homme au sol, il est probablement mort. Une odeur nauséabonde sent dans tout le wagon.
J'ai envie de vomir.
Je tente tant bien que mal de me faire une place.
Je réussi à me mettre dans un coin du wagon, entre une femme et un jeune homme.
Je m'endors debout une heure plus tard.

À mon réveil, je suis assise, avec un manteau sur moi.

- Salut, me dit la jeune femme. Tu vas bien ?

- Oui, je crois. J'ai dormie longtemps ?

- Oui, sûrement plusieurs heures. Tu étais tellement pale que j'avais peur que tu sois en train de... Enfin bref. Tu as quel âge ?

- Pardon, je ne me suis pas présentée. Je m'appelle Anika et j'ai 15 ans. Je...

Le train s'arrête. Je regarde autour de moi. La dame m'aide à me lever.

- Où sommes nous ?

- Sûrement à Bergen Belsen, dit un homme.

On descends du wagon. On se trouve devant un grand camp de concentration. On se range en rang, les femmes et les enfants d'un côté, les hommes de l'autre. C'est le chaos, nous mettons beaucoup de temps à nous ranger.

Puis des soldats relèvent les noms. Certaines personnes sont ramenés dans les wagons, au moins une vingtaine. Certains boitent, d'autres ont l'air malade.

- Mais où vont ils... Dis je pour moi même.

- À Auschwitz, dit un homme qui a du m'entendre. Ils vont dans les chambres à gaz...

- Taisez vous donc, ce n'est qu'une enfant !

- Nom, prénom, âge, me dit un soldat qui venait d'arriver.

- Anika Schneider, 15 ans.

- Bien.

Il me dévisage, et m'ordonne d'aller avec les autres. Je regarde autour de moi et aperçois des hommes et des femmes quelques mètres plus loin.

Environ une heure plus tard, on nous amènent (les femmes et les enfants restant) dans une grande salle qui semblait être la chambre.
De long lits(si on peut appeler sa comme ça) longent les murs. Il n'y a pas de matelas, seulement des planches de bois superposés. Les femmes posent leurs affaires. Enfin, celles qui en ont.
Je n'en ai pas, j'ai seulement plusieurs habits sur moi. Je me débarrasse d'un pull, d'une paire de bas et de ma jupe. Je garde mon pantalon, mon t shirt et mes chaussures.
Puis on nous amène dans les douches. On nous fais enlever tous nos vêtements pour aller dans les douches collectives. On nous hurle dessus pour qu'on se dépêche.
J'aide une petite fille qui est en difficulté. Elle me rappelle ma petite sœur. Elle a les yeux verts comme elle, et les cheveux bruns, un peu plus claire qu'elle. Je l'aide à se laver.

- Tu t'appelles comment ? je lui demande.

- Élise. Tu sais où elle est ma maman ?Elle est partie dans le train avec les autres.

- Je ne sais pas. En attendant, tu vas rester avec moi, d'accord ?

- D'accord.

En réalité, je savais où sa mère était. Enfin, je pense le savoir. Mais elle est trop jeune pour que je lui dise.

Puis on nous amène dans les chambres en nous donnant un verre d'eau et un bout de pain. Je décide de parler avec Élise.

- Écoute, ta maman est parti ailleurs. Mais tu sais, elle va s'en sortir. Elle est parti avec d'autres gens. Mais je vais t'aider, d'accord ?Tu seras pas seule. Quel âge as tu ?

- J'ai... Je... Je crois que j'ai 7 ans. Peut-être 8. Je sais plus. On ne fêtait pas mon anniversaire. J'en ai peut être 9.

- D'accord. Ne t'inquiète pas. Moi c'est Anika. J'ai 15 ans.

- Presque comme ma maman !Elle en a 23. Ou 24.

La pauvre, tomber enceinte si jeune...

- C'est l'heure ! hurle une femme.

Les lumières s'éteignent. Je prends Élisa par la main et on s'installe sur un lit. Ils y en a plusieurs, superposés. Nous dormons toutes les deux en bas. Je la prends dans mes bras en lui promettant que tout irais bien et que je la protégerai.