chapitre 54

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Le lendemain matin, dès mon réveil, je me dépêche de me préparer pour aller voir mon père. Liesel est déjà en bas.

- Salut ! Alors, bien dormie ?

- Oui, merci. J'ai vraiment hâte de le revoir !

Elle sourit.

- Mange un peu d'abord.

Après un petit déjeuner, on part toutes les deux à pied voir mon père.
À ma plus grande joie, il est déjà réveillée.

- Papa ! Comment tu te sens ?

- Bien. Grâce à toi, ma fille. Tu m'as redonné goût à la vie. Je t'ai entendue, tu sais. Et attendue. Merci de m'avoir retrouvé.

- Tu me manquais trop. Tu sais, dis je en pleurant, j'ai suivi tout ce que tu m'a dis sur tes lettres. Pendant toute la semaine, je n'ai pas cessée de te chercher. Pas un jour, je n'ai arrêtée de me battre.

- Je sais ma fille. Je sais. Alors, parle moi de toi. De... Nicolas, de tes amis.

- Le pauvre Nicolas... Il est mort. Mais j'ai surmontée cette tristesse grâce à Hans. Je l'aime beaucoup. Il est toujours là pour moi. Et Marie et Pierre vont bien. Et Johanna aussi. Elle vient de rentrer en maternelle, sa troisième année ! Elle sait un peu lire, et sait écrire son prénom. Les institutrices veulent la faire passer en classe supérieure. Je me suis fait de très bonnes amies. Mais elles sont parti vivre loin... Aujourd'hui, je dors chez Liesel. Elle m'acceuille pendant que tu te rétablis. Quand est ce que tu sors ?

- Dans 4 jours, si je peux trouver un endroit ou dormir.

- On rentrera à notre village ! J'ai un appartement à Amsterdam.

- Un appartement ? Mais... Comment fais tu ?

- J'ai 18 ans tu sais. Je travaille dans une librairie depuis quelques mois.

- C'est vrai, tu es une grande maintenant. Et comment y aller ?

- Je...

- Mademoiselle, vous devez laisser monsieur se reposer.

- On en reparle demain, d'accord ? Repose toi.

Je dépose un baiser sur son front et pars.

- Liesel, dis je une fois dehors. Comment vais je rentrer avec mon père ?

- On te conduira. Monsieur Kougler a une voiture.

- D'accord. Je payerais un peu d'essence. Promis.

- Ne t'en fais pas, ils ont les moyens. Même si Monsieur Kougler est radin.

- Et très râleur, dis je en rigolant.

- Oui, dit elle. Un jour, il a râlé après moi parce que je passais trop de temps dans la salle de bain, et j'utilisais beaucoup d'eau. Il faisait une tête à se rouler par terre, je te jure !

On rigole toutes les deux.

- Anika, je peux te poser une question ? Comment fais tu pour... Enfin, comment as tu oublié Nicolas ?

- C'est simple. Je ne l'ai pas oublié, Liesel. Une part de moi est toujours amoureuse de lui. Mais petit à petit, la douleur s'efface. Et grâce à Hans, c'est encore plus facile de la surmonter. Tu verras, tu y arriveras. On n'oublie pas un proche qui a disparu. Mais on apprend à vivre avec, même si ça peut prendre du temps.

- Merci beaucoup.

- Avec plaisir.

Elle ne me le dis pas mais je sais qu'elle pense à Rudy. Je ne lui pose pas plus de question.

À notre retour, j'écris une lettre à Hans.

Hans, ici, tout va bien.
Mon père c'est réveillé et sort dans 4 jours. Je rentrerais avec lui.
Tu me manques énormément. On se reverra vite, promis. Madame Kougler me ramènera, ne t'en fais pas pour ça.
Je t'aime.
À très vite.
Anika.

Je la poste le lendemain.
Je retourne voir mon père tous les jours. Je lui parle de tout ce qu'il s'est passé dans ma vie. Sans oublier un détail. Dans la semaine, je peux lui raconter presque tout.

Le lendemain, j'accompagne Liesel, qui parle à Madame Kougler de son choix de repartir avec nous.

- C'est une bonne idée. Mais j'avoue que tu vas nous manquer... Mais tu n'as pas l'âge de la majorité.

- Mais vous ne m'avez pas adoptée officiellement. Je serais recueillie chez Anika, qui elle, est majeur. Et son père sera là aussi. J'ai l'âge de travailler.

- Bien. On louera une camionnette de déménagement pour tes habits, et tes meubles de chambre. Ta commode, ainsi que ton lit et ton matelas. Mais on gardera le reste.

- Merci. Merci beaucoup.

Madame Kougler a acceptée de nous ramener. Mon père est assis devant, et Liesel et moi derrière. Nous sommes suivis par la camionnette de déménagement.

Je parle pendant près de deux heures à mon père, avant de m'endormir.

On arrive dans l'après midi, devant chez Geneviève. Hans ouvre la porte avant même que je sorte de la voiture.
Je cours vers lui et le prends dans mes bras. Il me caresse les cheveux.

- Ne part plus comme ça... Tu m'as manqué...

Il échange ensuite une poignée de main avec mon père et Geneviève.

- Ravi de te rencontrer, Liesel. Anika m'a beaucoup parlée de toi. Entrez tous, vous êtes les bienvenues.

- Je suis pressée, dit madame Kougler. Mon mari m'attends, et je dois aider Liesel à déménager. Mais je reviendrais, promis. Merci de votre accueil.

Je pars avec Liesel et Madame Kougler dans la camionnette, pendant que mon père reste avec Hans afin de voir Johanna.

Madame Kougler nous aide à tout monter à l'étage. On installe tout dans la chambre de Johanna.

- Je dormirais avec mon père. Il faudra lui acheter un matelas... En tout cas, merci de votre aide.

Elle me souris et m'embrasse. Puis, embrasse Liesel et l'a serre dans ses bras un long, très long moment. Puis, elle part.

On retourne voir mon père, Hans, Geneviève et Johanna, que nous n'avons pas encore vu.

Mon père et Hans semblent très bien s'entendre, et Geneviève est avec Johanna. En me voyant, elle me saute dans les bras.

- C'est qui, dit elle en pointant Liesel du doigt.

- Une amie. Elle va dormir dans ta chambre avec toi pendant quelques temps. OK ? Ou alors tu pourras dormir avec papa. C'est comme tu veux.

- Je ne le connais pas moi.

- Alors tu dormiras avec Liesel. Elle est très gentille, tu verras.

Elle lui sourit. Tout va pour le mieux. Tout le monde s'entend bien, et ça me rend heureuse. Même si Johanna ne se rappelle pas de notre propre père... Mais je sais qu'elle va vite l'adorer.

Je m'éclipse pour aller un peu dehors. Après avoir informé Geneviève, je me dirige vers le parc.

Je m'appelle Anika [Fini]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant