— Chris, tu es prêt ?
C'était encore Keith qui me harcelait depuis ce matin. Cette soirée le foutait réellement à cran. Je le voyais s'agiter depuis qu'il avait ouvert les yeux, c'est-à-dire depuis au moins 6 am. Son brouhaha m'avait même empêché de récupérer de notre vol. Avec les correspondances, nous avions eu pour près de trois heures d'avion ; j'étais éreinté. Nous étions arrivés au Maryland en fin d'après-midi, et avions tout juste eu le temps de rejoindre notre chambre d'hôtel à l'Embassy Suites by Hilton avant de nous endormir comme des masses sur le lit de la suite.
Helen avait insisté pour nous prendre une chambre ; elle refusait l'idée que je puisse dormir chez Keith, et ma seule condition avait été que Keith et moi partagions une suite. Je pensais que lui proposer ça l'en aurait dissuadé mais j'avais oublié combien Helen était friquée, et prête à se plier à presque toutes mes exigences.
— Chris !
Putain ta gueule Keith. Je ne répondis plus depuis au moins trois heures au risque de craquer. J'avais passé, dans la chambre, une heure à dormir, trente minutes à me préparer et le reste du temps à l'éviter. À vrai dire, tout ce que je ressentais était de la curiosité, j'étais curieux de voir dans quel environnement Keith avait grandi et ce qui arrivait tant à lui mettre les nerfs en pelote.
Je ne l'étais cependant pas assez pour supporter son stress sans l'envie de le laisser s'y rendre seul. Rien ne valait plus que me tranquillité, j'étais prêt à l'attendre ici toute une soirée, ou pire, rentrer sans lui.
Keith s'en doutait certainement mais ayant atteint sa limite, il cria mon nom en faisant irruption dans la chambre. Et lorsqu'il me trouva, allongé sur le lit en train de fumer et de dessiner pour passer le temps : il vit rouge.
— Putain de merde, Chris ! Je t'appelle depuis un moment déjà et toi, tu es tranquillement posé sur les draps à...
Il ne s'arrêtait plus. Je me levai et me précipitai vers lui, laissant tous ce que j'avais sur moi ou près de moi être entrainés dans mon élan et tomber lourdement sur le sol. Je posai ma main libre sur sa nuque et le fis taire en collant mes lèvres aux siennes. Je l'embrassai furieusement, aspirant dans ma fièvre un couinement plaintif. D'abord crispé de nervosité, Keith se détendit rapidement à mon contact et me rendit mon baiser.
— Chris, on-
— Mon ange, s'il te plaît... Ferme ta gueule, soufflai-je de façon hachée, ma paume collée sur sa bouche.Je fermai les yeux et profitai de ce silence qui m'avait manqué depuis plusieurs heures. J'embrassai tendrement son front.
— Tu as tout ce qu'il te faut ?
— ... Oui, souffla-t-il d'une petite voix.J'embrassai cette fois sa joue puis son nez, ce qui le fit glousser.
— Alors on y va ?
Il hocha la tête et je déposai un dernier baiser sur sa bouche. Nous nous dirigeâmes vers la voiture que j'avais loué la veille, main dans la main ; aujourd'hui, j'étais prêt à être à son entière disposition, à lui la moindre once d'attention dont il aurait besoin. Pour ma paix. Et car je sentais qu'il en avait grandement besoin.
— Chris ?
— Hm ?
— Tu es sexy en costume.Je m'arrêtai subitement et me tournai vers Keith qui me dévorait littéralement des yeux. Je ne m'y connaissais pas vraiment en costard, je m'étais toujours reposé sur l'expertise d'Helen pour ce genre de chose. Cette fois, elle avait opté pour un costume bordeaux cintré à la taille avec un pantalon de la même couleur, impeccablement ajusté, une chemise blanche, et une cravate noire que je rêvais déjà de retirer. J'observai Keith habillé de son costume trois pièces gris sombre, ses cheveux blancs parfaitement coiffés en arrière.
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Be Yourself (Chris)
عاطفيةChristopher Stone, prénommé Chris, est un étudiant d'art à première vue banale, si ce n'est pour son impulsivité. Il aime faire la fête, boire, et a une énorme passion pour le tatouage. Lorsque son nouveau (co)locataire, Keith Adams, débarque, Chris...