Be Yourself (Chris)

Chapitre 26

Les premiers rayons matinaux vinrent doucement réchauffer ma peau dénudée. Mais je ne pus en profiter ; Keith dormait encore et me serrait avec toute la force dont il disposait. Je ne serais pas surpris qu'un de ses cauchemars en fut la cause. J'aurais cependant préféré ne pas en subir les conséquences... Je ne pouvais toutefois pas lui en vouloir, pas quand je savais que mes nuits étaient au moins aussi perturbées que les siennes.

Je me dégageai de sa tentative d'homicide, et tentai de le sortir de son sommeil agité. En vain. Keith n'émit aucun signe de réveil mais son cauchemar sembla tout de même s'arrêter ; son étreinte se desserra et je pus enfin me libérer. Je m'assis sur le bord du lit et passai mes paumes sur mon visage. Me lever avant 11 am. un samedi n'était pas une première mais restait un calvaire à chaque fois. Mon bâillement fut interrompu par des doigts effleurant le bas de mon dos. Je me tournai pour trouver Keith tapoter à l'aveugle la place que j'occupais un peu plus tôt.

Ses sourcils se froncèrent quand il se rendit compte tâtonner un endroit vide. Je souris devant ses paupières qui papillonnèrent avant de s'ouvrir sur son regard troublé. Ses yeux se plissèrent sous la lumière du soleil jusqu'à ce que je bloque les rayons de ma main.

— Hey, murmurai-je.
— Hey, répondit-il de sa voix rauque, encore chargée de sommeil.

Je contemplai mon petit ange étendu sur mes draps gris. Une vague de chaleur parcourut mon corps devant mon insouciant récent partenaire. Le voir aussi tranquillement allongé me fit presque oublier la force avec laquelle il me maintenait un peu plus tôt. Je retournai finalement dans le lit et me glissai au-dessus de lui ; j'embrassai sa peau exposée, longeant son dos jusqu'au creux de ses reins.

Keith émit d'abord un léger gémissement plaintif, contrarié d'être dérangé dans son sommeil, avant de laisser échapper un doux pouffement. Ce simple son étira mes commissures dans un grand sourire.

— Tu ne devais pas aller au studio de tatouage aujourd'hui ? marmonna-t-il.
— Si... Mais étrangement je n'en ai plus envie... répondis-je en remontant jusqu'à sa nuque.
— Est-ce que cela aurait à voir avec ce qui est en train de taper contre mes fesses ?

Je souris en coin en pensant à mon érection matinale.

— ... Peut-être bien ?
— Tu es insatiable, Chris... C'est à peine si j'ai dormi cette nuit !
— Je n'y peux rien, mon ange. Tu es magnifique.

Mes doigts caressèrent son flanc avant de terminer leur course sur sa cuisse. Je déposai un baiser juste derrière son oreille et l'entendis gémir discrètement.

— Ta flatterie ne me fera ouvrir les jambes, Chris, haleta-t-il.
— ... Je peux toujours me contenter de ta bouche, mon ange.
— Casse-toi, gloussa-t-il en attrapant mon coussin pour me le lancer maladroitement à la figure.

Je me joignis à son hilarité puis déposai mes lèvres sur sa tempe avant de définitivement quitter le lit.

— T'es con, l'entendis-je marmonner, amusé, alors que je filai sous la douche.

Ma toilette fut rapide. Quand je sortis de la salle de bain, ma chambre était vide ; Keith avait enfilé un jogging, un t-shirt et était parti s'affaler sur le canapé du salon.

— Tu es passé dans ta chambre ?

Il hocha mollement la tête.

— Comment tu le sais ? souffla-t-il, les yeux clos, encore endormi.
— Tu portes tes vêtements ? lui fis-je remarquer.

Il ouvrit un œil pour zieuter brièvement sa tenue avant de refermer ses yeux.

— Je me suis dit que j'allais éviter de te rajouter de la lessive, se justifia-t-il.
— Qu'est-ce que tu en as à foutre ? C'est moi qui me tape les deux à chaque fois ! ris-je.