Be Yourself (Chris)

Chapitre 27

Je ne comprenais pas pourquoi il avait l'air de m'en vouloir.

— Tu me poses réellement la question, Keith ? m'énervai-je. Tu as embrassé ce connard !
— Je ne l'ai pas embrassé ! Il l'a fait ! Et s'est excusé pour ça !
— C'est du pareil au même, Keith ! Qu'est-ce que j'en ai à foutre !

Ses yeux s'écarquillèrent.

— Chris, tu l'as frappé ! Tu l'as fait saigner pour un simple baiser !

Keith fulminait, son visage était rouge de colère.

— Vous vous êtes embrassés, Keith...

J'avais beau être énervé, son humeur me décontenança trop pour que je m'exprime. Je ne sus soudainement plus comment réagir. Avais-je eu réellement tort de m'en porter de la sorte... Mais à la simple idée de les savoir aussi proches, mon agacement reprit de plus bel.

— Et alors ?! Nous n'étions même pas encore ensemble à ce moment-là, Chris ! Tu passais tes journées, fourré entre les cuisses de la première paire de jambes qui te faisait de l'œil ! Et je n'ai jamais songé à m'attaquer à ces filles !
— Tu sais que ça n'a rien à voir, me défendis-je.
— Pardon ?! s'exclama-t-il en me fusillant du regard.
— Tu m'as très bien entendu. Keith, ce n'était que du sexe ! Ce type a des sentiments pour toi... Et le pire est que ça t'affecte ! T'es incapable de lui tourner le dos, de l'ignorer !

Je lui saisis le poignet.

— Tu sais très bien que je n'en ai rien à faire de ces filles. Keith, putain je...

Je déglutis, incapable de finir ma phrase. J'ignorais ce que je m'apprêtais à lui dire. Après tout, je ne savais même pas ce que je ressentais.

— Tu... Tu comptes pour moi, repris-je. Et je suis certain de ne pas vouloir te perdre. Si jamais tu venais à te tourner vers quelqu'un d'autre...

Ma poigne se resserra doucement tandis que Keith me scrutait, les sourcils froncés. Il soupira alors profondément et me tira vers lui, avant de poser une main sur ma nuque. Son pouce me caressa juste sous mon oreille. Je vis son regard s'adoucir et ses épaules se détendre.

— Chris, tu ne peux pas t'attaquer à tous ceux à qui je parle à cause de ça.
— Pas tous ceux à qui tu parles, juste ceux qui te draguent... marmonnai-je.
— Non plus, Chris, sourit-il.

Je lâchais un grognement de frustration, ce qui le fit doucement rire.

— Ce n'est pas parce que quelqu'un éprouve quoi que ce soit pour moi que je me jetterais dans ses bras, Chris, me rassura-t-il.

Je le savais. Mais je savais aussi que ses sentiments pour moi l'aveuglaient. Qu'il suffirait d'une infime once de raison pour qu'il se rende à quel point je ne lui correspondais pas. Quand bien même l'avoir à mes côtés était tout ce que je désirais à l'heure actuelle, cette volonté n'était pas assez forte pour cacher l'immense bordel que j'étais.

Mes bras enserraient sa taille si fort que mes muscles étaient bandés à l'extrême. Ma tête se cala dans le creux de son cou tandis que je humais son odeur.

— Ne me quitte pas, mon ange...

Keith me prit dans ses bras à son tour et soupira tendrement près de mon oreille :

— Jamais avant que tu ne le fasses, Chris.

Je souris discrètement contre sa peau. Même si je savais avoir été pardonné, j'ignorais cependant s'il serait plus coulant les prochaines fois à venir. Parce qu'il y en aurait. Je pouvais déjà le sentir.

Il s'éloigna de quelques centimètres et ses mains glissèrent sur le bas de mon ventre. Dès l'instant où ses doigts effleurèrent le pansement, ses sourcils se froncèrent. Il releva doucement mon t-shirt, et je pouvais le voir appréhender ce qu'il trouverait là-dessus. Ses épaules se détendirent lorsqu'il vit le film entouré mon bassin.