Echange-partie 5

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  Nous étions suffisamment loin de chez moi pour pouvoir reprendre notre souffle correctement. Je m'essuyai le front avec vigueur, un peu essoufflée. Gladio, à côté de moi, était dans le même état, mais il gardait tout de même sa stature de "bad boy" si on peut dire. Je vérifiai dans ma poche si je n'avais pas perdu cette maudite pierre, il ne manquerait plus que ça tiens ! Je sentis sa forme ronde sous mes doigts en j'en fus rassurée. Je soupirai tandis que Gladio secoua la tête, exaspéré.

- Ce qu'il ne faut pas faire, franchement ! grommela-t-il en posant sa main sur son front.

- Arrête un peu de te plaindre, soufflai-je tout en m'étirant, ça ne va pas changer les choses !

- Tss, avec toi on a l'impression que rien ne t'atteint, s'en est frustrant, dit-il, un peu dubitatif.

- C'est normal, assurai-je en lui faisant volte-face.

Il arqua un sourcil, renvoyant ses cheveux, les miens en sommes, en arrière, de part leurs longueurs exubérantes. Il me toisa un instant, sans rien dire, attendant simplement que je développe. Je souris comme j'en avais l'habitude.

- Je suis avec toi après tout, rien ne me fait plus plaisir que ça ! souriais-je en le regardant sincèrement.

Il sembla ailleurs pendant un moment. Ce fut court puisqu'il tira mes joues en grognant :

- Ah ! Combien de fois t'ai-je dit de ne pas sourire avec mon visage ! cria-t-il, l'air en colère mais les joues un peu roses.

- Mais ! me plaignis-je, lâche-moi, je fais ce que je veux !

- C'est toujours ton seul argument ? me nargua-t-il en me laissant enfin.

- On va dire que je n'ai que ça, oui, fis-je en gonflant les joues.

Si je ne le connaissais pas, j'aurais juré qu'il était en train de s'amuser. Ça me fit du bien, mais je préférais me taire, inutile de remuer le couteau dans la plaie après tout ! Je fis remonter le sac sur mon épaule et commença à prendre le chemin vers la maison de Tili, ou du moins celle de son grand-père. Avoir un grand-père comme doyen de l'île offrait de grandes possibilités tout de même !

La chaleur était vraiment accablante ! Tant et si bien que je crus que mes pieds ne me tiendraient plus. Je m'étais déjà énervée à ce propos un peu plus tôt dans la journée mais pourquoi est-ce que Gladio s'habillait comme ça en été ? En noir en plus ! Je me ventilai avec ma main pour essayer de prendre un peu d'air dans ces temps secs et brûlants. Gladio prit le sac que je tenais, me libérant d'un poids. Evidemment, il ne dit rien, agissant comme il le faisait d'habitude, dans ce genre "sombre et torturé qui ne demande jamais rien". Je souris néanmoins face à son attitude. Je pressai le pas, pour le rattraper, parce que oui, il m'avait devancé. Nous ne disions rien. Enfin, moi je voulais bien parler, mais je savais que je risquais de l'ennuyer et puis, Gladio n'était pas un très grand bavard non plus. Je traînais un peu des pieds, mais sans plus, tapant dans des cailloux. Le chemin jusqu'à Lili'i ne m'avait jamais parut aussi long ! Et puis, voir mon propre visage à côté de moi avec cet air si ... si ... vide et méprisant, me faisait vraiment bizarre. Pour une fois, être moi me manquait un peu.

- Dis Gladio ... débutai-je, sans vraiment savoir où j'allais vraiment avec mes paroles.

- Hum ? répondit-il sans vraiment y prêter attention.

- Tu crois qu'il y a une chance qu'on redevienne comme avant ?

- Ah ! poussa-t-il avec un ton narquois.

Je fronçai les sourcils, un peu déboussolée. Il se moquait de moi là ? Je le vis ricaner sans pour autant me regarder dans les yeux.

- Je croyais que tu étais sûre de toi tout à l'heure ? Qu'est-ce qu'il y a ? Tu as perdu ta motivation ? dit-il, légèrement grinçant mais réaliste.

Échange - (Remember) [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant