Echange-partie 17

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  La nuit était presque complètement tombée au dessus de nos têtes et la moitié des gens étaient déjà chez eux. Nous marchions côte à côte, dans le plus grand des silences, si bien que nos pas rythmaient un écho redondant. Je fixai un peu autour de moi. J'avais le cœur qui palpitait d'excitation. Jamais je n'avais désobéis à ma mère jusqu'à présent et, non pas que c'était forcément la bonne chose à faire mais ... j'avais cette impression d'aventure qui grimpait en moi. C'était idiot je sais, de m'emballer pour si peu mais, cette adrénaline qui montait dans mes veines, j'aimais tellement ça. Gladio m'envoya un regard en coin, mais je ne le remarquais pas. Les lueurs de la ville traçaient le chemin que nous devions suivre. J'appréciais ces moments de calme et de plénitude. C'était comme si tout s'était arrêté, le temps d'un instant, juste pour contempler le monde, l'écouter dans son murmure nocturne. Les néons des magasins restaient allumés dans leur coin, colorant les pavés des trottoirs avec une tâche de lumière fluorescente. Je n'avais que très rarement observé la ville de nuit, et c'était bien un tout autre cadre. Les Pokémons spectres, ceux qui disparaissaient sous la lumière, montraient leurs visages dans les ténèbres de la nuit. Je m'amusais à les reconnaître, cachés dans des ruelles ou derrières des bâtiments. Je marchais assez vite, me calquant sur le rythme de Gladio, pour ne pas le faire attendre. Je le regardai discrètement. Il avait l'air neutre, propre à lui-même, comme si tout l'agaçait. En y réfléchissant bien, je n'étais rentré que très rares fois dans sa chambre de motel. J'avais l'impression d'être un invité de marque pour voir le droit de poser les pieds à l'intérieur. Gladio n'était pas du genre à parler de lui, même pas du tout en fait. Il restait très évasif ou fermé quand on abordé le sujet. Je baissai la tête, je me disais que, au final, je ne connaissais pas grand-chose sur lui. Un frémissement me parcourue les avant-bras. J'aurais dû penser à me changer avant de l'avoir suivi sans réfléchir, je commençais à avoir un petit peu froid, les nuits devenant de plus en plus fraîches ces derniers-temps.

- On est bientôt arrivé, m'informa-t-il, rompant le silence, en réponse à ma chaire de poule.

Je me retournai vers lui, le scrutant avec intérêt. Ses yeux jades firent un tour vers moi. Il fronça les sourcils.

- Quoi ? maugréa-t-il.

- Ah ... rien ... soufflai-je en continuant de regarde devant moi.

Nous quittâmes bientôt la ville et il avait raison, nous n'étions plus très loin de notre destination. En effet, je voyais la structure du motel se dessiner devant nous. Il ne tarda pas avant que nous fûmes postés sur le paillasson, devant la porte. Gladio ouvrit sa sacoche rouge, pendante à sa hanche gauche, cherchant sûrement les clés de sa chambre. Il ne peina pas à mettre la main dessus avant d'ouvrir la porte. Je pénétrais avec appréhension dans l'appartement. Il m'avait dit tellement de fois de ne pas remettre les pieds ici que j'avais l'impression que ça m'était interdit. Il faisait sombre, si bien que je distinguais que la forme des meubles. Gladio me poussa dans le dos, pour que j'avance. Il referma la porte derrière moi, appuyant sur l'interrupteur au passage. La lumière m'éblouit quelque peu, me faisant plisser les paupières.

- Aller avance ! me pressa Gladio en me tapotant le dos.

- Mais ! laisse-moi le temps de m'habituer à la lumière ! grognai-je en marchant jusqu'à son lit.

Il retira sa sacoche en bandoulière à la posa sur le bureau à l'entrée. Quand à moi, je zieutai un peu partout, comme pour mieux cerner l'environnement dans lequel vivait Gladio. Il posa ses mains sur ses hanches et me regardant fureter en tout sens.

- Ça va ? Je ne te dérange pas ?! soupira-t-il, d'un ton néanmoins sec.

Je m'arrêtai soudainement, rouspétant :

Échange - (Remember) [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant