Remember-partie 16

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- Entre ! me tapota gentiment ma mère dans le dos.

Je passais la porte, un peu anxieuse. La maison n'était pas très grande, mais elle avait un certain charme local. J'effleurais les meubles, comme pour m'imprégner du lieu. C'était très joliment décoré et je dénotais là le talent de ma mère pour la décoration d'intérieure. Tandis que je scrutai minutieusement les pourtours de la maison, ma mère déposa un sachet sur la table. Je m'en approchai, décelant une bonne odeur.

- Ça sent bon ! m'exclamai-je en inspirant, qu'est-ce que c'est ?

- Des malasadas, dit-elle en m'en tendant une.

Ça ressemblait un gros beignet, visiblement fourré à la fraise, du moins de l'odeur qui s'en dégageait.

- Ce sont des spécialités locales, poursuivit-elle en s'emparant d'une autre, ton ami Tili en était très friand !

- Tili ? demandai-je en arquant un sourcil.

Encore un ami que ma mémoire avait laissé de côté ? Les yeux de ma mère prirent un air plus triste.

- C'est le premier ami que tu t'es faîtes quand nous sommes arrivées, expliqua-t-elle.

- Oh ... je vois, fis-je en détournant simplement le regard.

Je serrai la malasada entre mes doigts. Pourquoi je n'arrivais pas à me souvenir d'eux ? J'en pris une bouchée. En effet, c'était très délicieux, ce qui m'incita à en reprendre une autre. Je restais néanmoins soucieuse.

- Maman, commençai-je.

- Hum ? répondit-elle en partant s'asseoir sur le canapé, la bouche pleine.

- Est-ce que ... Gladio et moi, étions proches ? balbutiai-je en serrant le beignet gras.

Le visage de ma mère se tourna immédiatement vers moi. Elle avait l'air surprise que je pose la question. Je partis m'installer à côté d'elle. Elle pivota légèrement dans ma direction.

- En fait ... je ne sais que ce que tu voulais bien me dire, avoua-t-elle en secouant la tête.

- C'est-à-dire ? insistai-je, intéressée.

- Je sais que vous vous voyiez presque tous les jours mais tu ne me parlais presque pas de lui, en tout cas, c'est sûr que vous étiez très proches.

J'écoutais ses paroles sans l'interrompre.

- Et puis, tu l'avais déjà aidé dans le passé, avec cette histoire d'ultra-brèche.

Le mot « ultra-brèche » me fit tiquer. Ma salive fut de plus en plus dure avaler. Je me saisis le ventre, comme si je ressentais une immense douleur. Ma mère me saisit par les épaules.

- Sarah ?! Ma chérie ? Ça va ? s'inquiéta-t-elle.

Mon souffle fut court, saccadé. J'avais envie de vomir. Qu'est-ce qu'il me prend tout à coup ? Soudain, la douleur passa et ma respiration revient. Cette épreuve m'avait complètement chamboulé.

- Ça va ... ça va ... soufflai-je en expirant fortement.

- J'appelle un médecin, se précipita ma mère vers le téléphone.

Je la saisis par le poignet.

- Non ... c'est bon, maman, la rassurai-je.

Elle me regarda avec un air horrifié. Jamais je n'avais vu ma mère dans un tel état. Elle paraissait à bout de nerfs, et je pouvais la comprendre. Je passais ma main sur mon front, trempé de sueur. Quelle onde de choc !

Échange - (Remember) [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant