Echange-partie 11

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  Je faisais les cents pas dans la pièce, vraiment sur les nerfs. Je fulminai de rage intérieurement. Comme cet homme pouvait dire des choses pareilles ? Je serrai les poings. En plus j'étais toute seule, impossible de sortir de là ! Et où était Gladio ? Ça faisait bien une bonne demi-heure qu'il m'avait laissé toute seule. Je soupirai en baissant la tête. Cette journée n'aurait-elle donc jamais de fin ? Comment Gladio pouvait-il supporter d'être enfermé ainsi ?! Je finis par me rasseoir sur ma chaise, fixant les papiers devant moi. Il y avait beaucoup de financements et des lettres. De la paperasse de bureau quoi ! Je ne pus m'empêcher de les inspecter un peu, par ennuie sûrement et aussi pour faire passer ma rage. Certains s'adressaient à la fondation elle-même et d'autre à Gladio. Apparemment, avec la pile énorme qui gisait sur le bord du meuble, le président ne devait pas souvent y répondre. Je soufflai en voyant ce qui me restait à faire, même je ne voulais pas tellement y toucher. De toute façon qu'est-ce que je pourrais y répondre ? Rien sans doute. En cherchant un peu partout, je tombai sur une feuille qui m'interpella plus que les autres. Je la dénichai des livres posés dessus. Je me mis à la lire intérieurement : « Gladio, merci pour tes encouragements et grâce à toi je suis devenue maître de la ligue ! C'est génial non ?! Maintenant tu peux venir me défier quand tu veux, et tu n'auras plus d'excuses pour m'éviter ! A bientôt » Je ne connaissais que trop bien ces mots, c'était moi qui les avaient rédigés. Il y avait ma signature juste en dessous. Alors comme ça Gladio l'avait gardé ? Petit cachottier. Je ricanai en pensant à la tête qu'il ferait si je lui montrais ma trouvaille. J'allais pour fouiller un peu plus lorsqu'on frappa à la porte. Je me figeai soudainement. Gladio ?! Je criai à la personne qu'elle pouvait entrer. Je fus soulagée en voyant Vicky rentrer.

- Oh Vicky c'est vous, fis-je en soufflant.

- Ca ne c'est pas bien passé avec M. Saubohne ? dit-elle en penchant la tête.

Elle avait sûrement dû le croiser dans les couloirs, en train de fulminer contre moi. Et personnellement j'en étais fière, même si je ne savais pas vraiment si Gladio approuverait cela. Je secouai la tête :

- Non pas vraiment ... soupirai-je en jouant avec mes cheveux, un peu trop encombrant.

- Je m'en serais doutée, dit-elle en se retenant de rire.

- C'est si prévisible ? ricanai-je à mon tour.

- Oui un peu, enfin bref, si je suis ici, c'est pour vous présenter quelqu'un.

J'arquai un sourcil. Comment ça « quelqu'un » ? Je penchai la tête vers la porte, guettant l'arrivée de quelqu'un. Une jeune fille était dans l'encadrement de la porte, tenant dans les mains un bloc-notes. Je regardai Vicky d'un air ennuyé.

- Hum ... c'est qui ? demandai-je, lasse.

- C'est votre stagiaire, affirma-t-elle en soupirant.

- Ma stagiaire ? répétai-je.

- Ce n'était pas mon idée, maugréa-t-elle en roulant des yeux, M. Saubohne à insister pour former une assistante.

- Une assistante ? Mais pour qui ?

- Pour vous en l'occurrence.

Je faillis m'étrangler sur place. C'était déjà assez compliqué comme ça et maintenant je devais me farcir une stagiaire ?! Et qu'est-ce que j'allais bien pouvoir lui dire moi ?! Je ne savais rien du tout de ce métier ! Un peu hésitante, j'essayai de lui faire comprendre mon désarroi :

- C'est bien jolie tout ça mais je n'en ai pas besoin.

- J'ai bien essayé de faire comprendre à M. Saubohne que c'était une mauvaise idée mais il n'a rien voulu entendre, assura-t-elle en secouant la tête.

Échange - (Remember) [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant