Échange - (Remember) [EN PAUSE]

Remember-partie 17

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  La soirée qui avait suivi cette discussion avait été un peu plus paisible. Allongée sur mon lit, je ressassais les évènements de la journée. Comment penser à autre chose ? J'aplatis mon oreiller sur mon visage, afin d'étouffer mes propres pensées. Je gigotais les pieds. Ce que je pouvais détester le fait de ne rien contrôler du tout ! Gladio me faisait de la peine et je ne pouvais m'empêcher d'avoir peur pour lui, comme si j'en étais responsable. Je soufflai longuement, retirant le coussin de mon visage. Flamiaou jouait avec les mèches de mes cheveux, s'entortillant dedans. Il avait l'air de s'amuser lui au moins.

- Tu vas finir par me tirer les cheveux ! grommelai-je alors que c'était déjà le cas.

Le félin miaulait férocement comme s'il se battait contre un autre Pokémon ; il lui en fallait peu décidément ! Je me redressai lentement, faisant tomber le petit Pokémon. J'avançai avec un pas las jusqu'à la fenêtre. La nuit était déjà tombée. Je grimpais sur mon bureau et ouvris la fenêtre, pour laisser rentrer l'air frais. D'ici, je pouvais voir la mer. Quelle vue magnifique. Je me tenais les genoux, cachant ma tête entre mes bras. Mais ... ce n'était pas chez moi ici ... j'habitais à Kanto ! La seule impression qui dominait les autres était de me croire en vacances. Je ne savais plus qui j'étais et ça me terrorisait. Soudain, un petit caillou rebondit contre l'autre vitre que je n'avais pas ouverte. Je fronçais les sourcils avant de me pencher au dehors. Gladio était juste en-dessous de ma fenêtre. Je plissai les yeux.

- Mais qu'est-ce que tu fais là ? demandai-je.

- Je voulais te voir, dit-il sèchement.

- Ce n'est pas une raison pour venir à 22 h 00 !

- Ce n'est pas si tard ! renchérit-il en roulant des yeux.

Quel culot ! Gladio secoua sa mèche blonde, laissant un instant voire son œil droit. Il avait des yeux du beauté saisissante. Je battais des cils. J'avais du mal à croire que lui et moi étions de très bons amis, il avait juste l'air d'un adolescent torturé, et je me souvenais que ce n'était pas tellement mon style de fréquentation.

- Tu voulais me voir pourquoi ? poursuivis-je, en étendant mes jambes sur le bureau.

- J'ai besoin d'une raison ? s'enquit-il de me répondre.

Je ne savais si c'était une moquerie ou un fait. J'arquai un sourcil avant de prendre un air plus doux.

- Tu te sens mieux ? demandai-je en espérant une réponse positive.

Il haussa les épaules, détournant le regard.

- Depuis qu'on se parle, oui ... ajouta-t-il.

Je souris doucement.

- Tant mieux, soufflai-je.

Je me penchais un peu plus sur la fenêtre, pour pouvoir mieux lui parler. Je fus prise d'une sensation étrange. Je me stoppai nette. Un long frisson parcourut mon échine. Gladio arqua un sourcil.

- Sarah ? m'interrogea-t-il.

Mes yeux repointèrent vers les siens. Ce genre d'impression ... comme si j'avais déjà vécu une scène semblable. Je serrais le bois de ma fenêtre sous mes doigts. Un sentiment de chaleur m'envahit et je me mis à rougir sans raison. Je touchais mon visage. Mais qu'est-ce qui m'arrive ?!

- Est-ce que ... il s'est passé quelque chose ici ? hasardai-je alors que le garçon ne voyait pas où je voulais en venir.

- C'est-à-dire ? essaya-t-il de creuser la question.

J'avais du mal à penser correctement tant la sensation était forte. J'avais l'impression que mon cœur allait exploser ! C'était bien la première fois que je ressentais un truc pareil !