Échange - (Remember) [EN PAUSE]

Remember-partie 15

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Je n'avais pas passé une nuit particulièrement réparatrice. En vérité, elle n'avait ni été bonne, ni mauvaise, juste ... neutre ... J'avais tout simplement eu du mal à trouver le sommeil, à force de passer la journée immobile dans mon lit d'hôpital, la fatigue ne venait pas. J'avais passé toute cette nuit à ressasser les récents événements et comment tout c'état retrouvé chamboulé. Ça m'avait réellement angoissé durant une bonne partie de la nuit avant que je ne tente de démêler les informations.

Toujours autant perturbée, je lisais quelques livres que m'avaient amené ma mère et que, selon elle, j'avais soi-disant déjà lu. Je peinais à y croire tant je redécouvrais l'histoire pages par pages. Plongée dans ma lecture, j'en avais presque oublié le but de cette journée. Je déposais l'ouvrage en m'en souvenant, saisissant mon téléphone à la place. Je ne m'en servais que pour mettre un nom sur les visages de ceux qui étaient « mes amis ». Cela faisait au moins un jour entier que je les scrutai avec attention, comme si un souvenir égaré allait refaire surface d'un seul coup. Soudain, tandis que je faisais défiler les photos, on frappa à al porte. Je lançais un « entrez » rapide, jetant un œil vers la porte. Ma mère était revenue du réfectoire, m'apportant mon repas. Je soupirai :

- J'aurais pu aller me le chercher toute seule.

- Non, c'est mieux comme ça, assura-t-elle en installant le plateau sur une table au-dessus du lit.

Je bougonnai avant de reporter mon regard vers elle.

- Tu sais, j'ai fait des progrès dans ma rééducation, je suis capable de marcher seule, affirmai-je, décidée à déambuler un peu partout.

- Je sais bien ma chérie ... souffla ma mère en me frottant tendrement la tête, mais tu titubes encore un peu.

- Mais je ne tombe pas ! grommelai-je en croisant les bras sur ma poitrine.

Elle secoua la tête, gloussant nerveusement.

- Tu veux sortir c'est ça ? déduisit-elle sans que j'eusse besoin de le dire.

- Oui ... avouai-je timidement.

Elle devinait souvent le fond de mes pensées, et la façon dont je tournais les phrases à mon avantage. Voyant qu'elle semblait dubitative, je décidais d'entamer mon repas, toujours en la regardant du coin de l'œil.

- Tu veux aller chez Gladio pour récupérer tes Pokémons, récapitula-t-elle.

- Je veux surtout comprendre, fis-je en posant mes couverts.

Elle sembla attristée, caressant ma joue, le visage peiné.

- Je comprends ma chérie, je comprends ... souffla-t-elle affectueusement, si tu marches bien cette après-midi, tu pourras sortir.

Mon visage s'éclaira d'un sourire satisfait. Je la serrai dans mes bras en la couvrant de remerciements, lui rappelant à quel point c'était important pour moi.

A la fin de mon cours de rééducation de ce début d'après-midi, j'avais presque complètement retrouvé la motricité de mes jambes. Il m'arrivait encore de perdre un petit peu l'équilibre mais c'était moins fréquent que les jours précédents.

- Eh bien il semblerait que tu puisses sortir aujourd'hui, me confirma l'infermière, souriante.

- C'est vrai ?! clamai-je, sautillant presque, je peux vraiment ?!

- Oui ! Seulement tu dois encore faire attention !

Son dernier conseil me parut tellement dérisoire que j'avais déjà entrepris de descendre les escaliers jusqu'au hall d'entrée. Je descendais les marches quatre à quatre, folle de joie à l'idée de pouvoir enfin sentir l'air de dehors et de profiter du temps, ailleurs que par le biais de ma fenêtre. Je déboulai comme une furie dans le rez-de-chaussée, poussant de l'épaule les gens sur mon passage. La grande double-porte vitrée m'appelait, m'incitant à la pousser. Mon excitation grandissait alors que je saisissais la poignée. Soudain, je me crispai. Une légère vague d'appréhension grimpa en moi. Avais-je réellement envie de découvrir des fragments de ma vie passée ? J'inspirai un grand coup.