Échange - (Remember) [EN PAUSE]

Remember-partie 20

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 Le lendemain, Tili m'avait proposé de venir manger des malasadas avec lui, en souvenir du bon vieux temps. J'avais accepté avec joie, cela faisait un bon bout de temps que nous avions pas passé au moins une journée ensemble ; ces sorties m'avaient manqué. Quelle nostalgie.

Attablés à une table près d'une fenêtre, comme à notre ancienne habitude, je sirotai tranquillement mon jus d'orange alors que Tili s'empiffrait déjà de toutes les malasadas qu'il avait commandé. Il avait pris au moins une de chaque pour, je cite « on ne peut pas savoir laquelle est la meilleure si on ne les a pas toutes goûtées ! ». Cette phrase ne pouvait n'être prononcée que par un gourmand dans son genre. Amusée et surtout rêveuse, je tournai ma paille dans mon verre. On ne pouvait pas faire grand-chose d'autre que de rester dans le restaurant, le temps d'aujourd'hui n'était pas vraiment au beau fixe. En regardant les gouttes de pluie glisser le long de la vitre, j'apercevais les gens courir dans l'enceinte des magasins pour s'abriter. Les Pokémons se faisaient timides, à part quelques téméraires qui appréciaient l'averse. Le climat d'Alola était réputé sec et chaud, mais il n'était pas rare de croiser la route d'un orage en fin de semaine, gonfler par toute cette chaleur. Quel temps pourri pour une sortie, mais bon sang ce que j'aimais les orages. Pourtant, ce n'était pas vraiment le centre de mon attention aujourd'hui. Les nuages de pluies ne paraissaient même pas obscurcir ma journée. Je pensais encore à Gladio, quelque part au beau milieu de l'océan, auprès de sa mère. J'espérais que leur entrevue c'était assez bien passée, mais connaissant le personnage, j'en doutais. Ça avait dû lui remuer de mauvais souvenirs. Je soupirai en avalant une deuxième gorgée de mon jus de fruit.

- Y a pas à dire ! s'exclama Tili en finissant la quatrième malasada, c'est celle à la fraise la meilleure !

Voyant que j'étais ailleurs, les yeux fixant au dehors, il claqua des doigts pour me ramener dans le restaurant.

- Hé oh ! dit-il en s'agitant.

- Hein ? Quoi ? éclatai-je de ma bulle.

- T'es dans la lune ? T'as même pas touché à ta malasada.

Je baissai les yeux vers la table ; en effet, le beignet était encore intact.

- Ah ... oui, fis-je en me frottant la nuque.

Tili ria en me voyant si perdue dans mes pensées.

- T'es silencieuse depuis qu'on est là, qu'est-ce qui t'obnubile autant ? pouffa-t-il.

Mes joues rosirent quelques secondes. Je gloussai à mon tour, nerveuse.

- Mais rien !

- Si si ! assura-t-il, la dernière fois que je t'ai vu comme ça, c'était avant que tu ne partes pour la ligue !

Je me surpris à sourire.

- Ce n'est pas pour la même chose, chuchotai-je à moi-même.

- Alors c'est pour quoi ? me questionna-t-il.

Il avait entendu mes messes basses, quelle perspicacité ! J'essayai de garder mon calme même si mes joues me trahissaient déjà. Je me mis à sourire ; un sourire incontrôlé et complètement béat. Tili arqua un sourcil devant mon expression inhabituelle.

- Ouh la, nargua-t-il, mais qu'est-ce qu'on a fait à mon amie ?!

- Mais je suis normale ! me défendis-je.

Il posa sa malasada et se pencha vers moi, le menton sur les mains. Il prit un air suspicieux.

- Non, tu l'es pas, remarqua-t-il, narquois.