Echange-partie 19

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Quelques minutes plus tard, j'étais dans mon lit, recroquevillée sous ma couverture. Je n'arrivais pas à me reposer après ce qui c'était passée ou plus tôt ... après ce que j'avais fait. Mes joues rougirent instantanément. Je plaçai mes mains devant mon visage, comme si ça pouvait arrêter mon état. Bon sang, ce que j'avais honte ! Comment avais-je pu faire ça ? Je roulai sous ma couverture tout en me tenant les pommettes. Mes battements cardiaques devinrent lourds et presque étouffants. Je me mordis la lèvre inférieure. Gladio ... ce nom, rien que de penser à lui me tenait aux tripes. Mais qu'est-ce qui se passe avec moi ? Je secouai la tête, essayant vainement d'oublier ce moment gênant. Mais c'était peine perdue. Surtout que c'était moi qui avait ... qui avait ... j'étais vraiment en train de perdre le nord ! Je m'enfouissais dans mes oreillers. Je soufflai lourdement, mes pulsions me tiraillant de toutes parts. Je touchai mon front, comme pour me convaincre de l'irrationnel. Non, évidemment je n'étais pas malade, ou du moins pas dans son sens véritable. Ses lèvres avaient été si ... douces ... S'en était presque étonnant. Je me mis à toucher les miennes, par réflexe sûrement. Pourquoi l'avais-je embrassé ? Je tentais de m'apaiser lorsque mon téléphone vibra fortement. Un appel. Sans réfléchir, et plutôt par un geste mécanique, je décrochais.

- Allo ? demandai-je.

- Sarah ? répondit une voix trop familière à mon goût.

Je retirais en un geste mon portable de mon oreille. Je restai tétanisée. Cette voix, comment la louper ? C'était Gladio. Mon visage entier vira au rouge pivoine. Je raccrochai immédiatement, n'ayant de toutes façons pas écoutés la moindre des choses qu'il avait commencé à dire. Je n'avais pas envie de parler avec lui, surtout pas après ça. Je m'assis dans mon lit, posant mon téléphone à mes pieds. Je le fixai comme s'il avait la peste. Je pris mon coussin et l'aplatis contre mon corps, le serrant avec force, comme un souffre-douleur. J'avais subitement chaud, si chaud que s'en était presque horriblement lourd. L'appareil se mit à vibrer de nouveau avec un long vrombissement. L'écran s'alluma pour que je puisse distinguer le nom de l'appel entrant. « Gladio » apparut. Je déglutis et retins ma respiration. Je n'osais pas toucher au téléphone mais ... une part de moi avait envie de mettre tout ça au clair avec lui. Cependant, je n'en avais pas la force. Je laissais mon portable sonner, jusqu'à ce qu'il s'arrête. Je relâchai la pression un moment, pensant que c'était fini mais je fus vite rattrapée par un troisième appel. Je me crispai d'un seul coup. Allait-il arrêté de me harceler à la fin ?! Enfin, je ne pouvais pas lui en vouloir ... je pensais bien ne pas l'avoir laissé totalement indifférent, alors il cherchait sûrement des réponses à ses questions. Je m'en voulais un peu d'un côté ... J'avançai une main tremblotante vers mon portable. Qu'est-ce que je devais faire ?! D'un geste rapide, je coupai la communication et éteignis définitivement l'appareil. Je soufflai de soulagement. Flamiaou, que j'avais fait sortir de sa poké ball, me regardait avec un air blasé. Je me retournai vers lui.

- Quoi ? demandai-je en le fixant avec anxiété.

Il fit mine de rouler les yeux avant de poursuivre sa toilette. Je me laissai retomber mollement sur mon matelas, forçant sur ma conscience pour oublier cela. Je ne savais même pas comment je ferais demain ! Je me roulai une nouvelle fois sur mes draps. Je finis par dégringoler au sol, maugréant sur mon sort. Flamiaou se mit à ricaner, faisant frétiller ses longues moustaches de feu. Je me frottai la tête, espérant que ma mère ne m'ait pas entendu tomber de mon lit. J'aurais eu l'air maligne après ! J'observai le matin se lever doucement au travers de mes rideaux. Cela me fit remarquer que j'étais encore très fatiguée, et que j'aurais sûrement une sale mine à mon réveil. Je passais ma main dans mes cheveux, tentant de me rassurer moi-même. Avec peine et le peu de forces qu'il me restait, je grimpai difficilement dans mon lit. Je rabattis la couette jusqu'à mon visage et fermai les yeux, assez fortement pour me conforter dans l'idée que je devais dormir. Je supposais que c'était peine perdue. Mais bon ... qui ne tente rien n'a rien !

Échange - (Remember) [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant