Echange-partie 8

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Lorsque nos chamailleries nous avaient enfin lassées, nous fixions le plafond, un peu perdus dans notre imaginaire. Gladio avait passé ses bras sous sa tête, paraissant sans expression pour le moment. Quand à moi, j'étais un peu mélancolique. J'avais beau essayer de ne pas y penser c'était plus fort que moi. Apparemment, j'aimais me torturer l'esprit. Le silence était apaisant, et seuls les chants harmonieux des Pokémons au dehors rythmaient un peu ce ton monotone. Je ne bougeai pas et j'entendais seulement les respirations de nos deux amis endormis. Finalement, un clapotis rebondit sur la toiture, puis une centaine d'autres la suivirent. Je me redressai subitement en fixant les fenêtres avec de grands yeux.

- Il pleut ! clamai-je en chuchotant, bondissant du lit.

- Qu'est-ce que tu fais ? ronchonna Gladio en se relevant quelque peu.

Je ne pris pas le temps de lui répondre que je trottinais déjà vers le petit balcon. Gladio soupira mais il me suivit quand même. J'étais accoudée sur la rambarde et observais avec attention chaque goutte qui tombait devant moi. Gladio se posa contre un mur, croisant les bras sur sa poitrine.

- J'aime bien quand il pleut, avouai-je en m'étirant sous la brise fraîche.

- ... moi aussi ... ajouta-t-il, ça m'a toujours détendu ...

- Et puis, par une chaleur pareille, ça fait du bien !

- ... pas faux ...

Il se contentait de répondre au minimum à mes affirmations. Tandis que je semblais profiter du moment, il me regarda fixement, assez sérieux.

- Sarah ? commença-t-il.

- Oui ? fis-je en pointant mes yeux vers lui.

- Il y a quelque chose qui te tracasse, n'est-ce pas ?

Mon sourire s'effaça, Gladio avait touché juste. Décidément je ne pouvais rien lui cacher.

- Je suis une si mauvaise menteuse ? ricanai-je nerveusement.

Il ne répondit pas, mais il continua de me toiser longuement. Je ne savais pas que je pouvais avoir un regard si oppressant sur moi-même. Je baissai la tête, sans dire un mot. Je me décidai finalement à parler :

- Eh bien ... tout ça ... c'est de ma faute n'est-ce pas ?

Gladio secoua la tête, toujours dans sa mine sérieuse :

- Pourquoi ça le serait ?

- Parce que c'est moi qui ai pris cette fichue pierre ! vociférai-je en donnant un coup de pieds dans un petit caillou qui avait atterris ici.

Gladio détourna le regard. A vrai dire il s'en voulait un peu. Si j'avais ce genre d'idée c'est parce que lui m'en avait la remarque lorsque c'était survenu. Il ne disait pas toujours ce qu'il pensait sous la colère et maintenant il regrettait son caractère. Je finis par m'asseoir par terre, dépitée et déçue.

- Je ne veux pas tout gâcher ... tout était si bien avant ...

- Ne sois pas ridicule ! tonna-t-il en s'essayant à côté de moi.

- Mais tu le vois bien non ?! Regarde ! fis-je en tentant mes mains devant lui, c'est ton corps pas le mien !

Il me détailla longuement. J'avais jeté un froid dans la conversation. Je le regardai dans les yeux aussi. J'étais en colère contre moi-même ... ce que c'était frustrant ... Gladio soupira longuement.

- Ecoute ... moi non plus je ne sais pas comment résoudre ce problème ...

Je l'écoutais dans le vide, sa voix était plus un écho qu'autre chose. Il me fixa gravement.

Échange - (Remember) [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant