Échange - (Remember) [EN PAUSE]

Echange-partie 18

  J'étais bien au chaud, sous un drap assez épais. La chaleur autour de moi était un peu chaude, mais ça ne me dérangeait pas, du moins pas complètement. J'étais recroquevillé sur moi-même, les jambes pliées contre mon bassin. Mes mains fermées se reposaient devant mon visage endormi, paisiblement. J'avais l'impression d'être dans un cocon, que rien ne pouvait m'atteindre tant que je ne me réveillais pas. Le parfum que dégageait se pull me faisait en effet fulgurant. Même s'il était déjà omniprésent ici, il était encore plus imbibé dans ce vêtement. Ça me rassurait en fait ... enfin c'étaient les seuls mots que j'arrivais à mettre sur mes sensations. Seulement, un mouvement me fit éclater de ma bulle. J'ouvris lentement les paupières, même si elles étaient un peu engourdies par le sommeil. Il faisait noir et j'eus beaucoup de mal à trouver des repères fiables. Je détendis mes bras lentement, essayant de toucher ce qui se trouvait devant moi. Je sentis le matelas moelleux puis, en tâtonnant un peu plus loin, je touchais quelque chose du bout des doigts. Il y avait une longue inspiration et un mouvement calme et régulier sous mes doigts. Je touchai en fait le torse de Gladio sans m'en rendre compte. Mais c'était assez réconfortant ... Depuis combien temps m'étais-je endormie ? Je me frottai les yeux, sans pour autant me réveiller complètement. J'arrêtai mes mouvements pour me concentrer sur un son. En effet, j'entendais la respiration de Gladio. Elle était lente mais tenant sur le même rythme. C'était assez rare de voir Gladio dormir aussi paisiblement. Je battis des cils pour m'habituer à la nuit. Maintenant, je pouvais voir sa silhouette dormir, étendu juste à côté de moi. Pour une fois, il semblait vraiment calme. Je le contemplais doucement, tandis qu'il dormait dans le plus grand des calmes. Je posais ma paume sur sa joue, juste sous sa mèche, afin de voir complètement son visage. Ses deux yeux, d'habitudes si odieux envers qui que se soit, étaient à présent clos et paisibles. Je caressais sa pommette avec mon pouce, couchée à côté de lui. Il émit un faible geignement, comme s'il l'avait senti. Je retirais aussitôt ma main, prise de court. Mes pulsations venaient de s'accélérer d'un seul coup, alors qu'il n'y avait pas de quoi s'affolait. Soudain, je le vis ouvrir lentement ses yeux. Je me retournai immédiatement, me mettant dos à lui, faisant semblant de dormir. Je n'avais pas prévu qu'il se réveille moi ! Il bougea, je pouvais le deviner grâce aux sons des draps froissés et à la pression sur le lit. Je retins ma respiration. Pourvu qu'il se rendorme vite !

- Sarah ? m'appela-t-il en chuchotant.

Je me crispai et ne répondis pas, tentant de jouer mon rôle avec perfection. Cependant, Gladio ne semblait pas trop apprécier le jeu et il me pinça la joue.

- Je sais très bien que tu ne dors pas feignasse ! gronda-t-il.

Je bondis de la couette en me frottant la joue.

- Non mais t'es un grand malade ! clamai-je en lui lançant mon oreiller sur la tête.

Il l'arrêta sans trop de mal, me fixant méchamment.

- Dis donc c'est toi qui m'as réveillé ! maugréa-t-il.

- Moi ? boudais-je, l'air énervée.

- Oui, je ne sais pas ce que tu as fait mais tu m'as frôlé ou touché, dit-il, comme si ce n'était pas clair dans son esprit.

Il était en train de dire qu'il était à demi conscient quand je lui caressais la joue ?! Malheur ! Je me mis à rougir mais je fis mine de ne pas comprendre, même si ce n'était pas très crédible. Il me regardait, dubitatif.

- Je ... j'ai dû te donner un coup sans m'en rendre compte, mentis-je en croisant les bras.

- Mouais ... dit-il avec lassitude, en attendant il faut qu'on se lève !

Je le fixai, perplexe. Comment ça on devait se lever ? Mais il était quelle heure ? Il souleva la couverture et mis deux pieds hors du lit, s'étirant rapidement.