Echange-partie 12

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  Je m'étais finalement posée sur le bord d'une barrière, suffisamment loin de Gladio pour ne plus l'avoir dans mon champ de vision. Je battais des pieds dans le vide, faisant le point sur ce qu'il se passait actuellement. J'étais un peu perdue. Soudain, un son me fit tressauter. C'était mon téléphone dans ma poche. Qui m'avait envoyé un message ? J'y jetai un œil lorsque je vis que c'était Tili. Il me signala que j'avais laissé mes poké balls chez lui. Je fus prise d'un moment de panique. Je bondis de la barrière en fouillant sur moi, comme si elles allaient apparaître par magie. Dans la précipitation j'avais complètement oublié de les prendre ! Quelle dresseuse irresponsable j'étais ! Je demandais à Tili de prendre soins d'eux et de la rassurer, leur dire que tout allait bien ! Je soufflai en me laissant glisser contre la barrière. Depuis que j'avais changé de corps, tout me paraissait compliqué et désordonné ! Je penchai ma tête en arrière, repensant à Gladio. Que faisait-il tout seul ? N'avait-il pas besoin de réconfort de ce genre de situations. Non ... Gladio refusait de se confier aux autres et depuis hier, il s'était un peu plus ouvert à moi qu'avant. Jamais je ne l'avais vu comme ça ! Un Corayon m'observait depuis son rocher, au milieu d'une petite marre. Il se pencha sur le côté pour mieux me regarder. Il semblait curieux. Je le gratifiai d'un sourire qui le fit sautiller. Je me souvenais de cet endroit, c'est ici que Gladio m'avait donné le deuxième Type :0 que la fondation possédait. Il n'avait pas hésité à la confier à moi plutôt qu'à un autre, et ça m'avait beaucoup touchée sur le coup. Plus je restais là, plus la solitude me pesait. C'est étrange quand même, autrefois je me baladais souvent toute seule dans Alola mais depuis que l'accident s'était produit, Gladio était toujours resté avec moi, sûrement pour me surveiller. C'était comme si sa présence me manquait, lui que je ne voyais que très peu depuis qu'il était devenu président. Je recroquevillai mes jambes sur moi-même, attendant que mon ami ne daigne me faire un signe. Mais rien ... au bout d'une heure ça commençait à être lassant. Je décidai d'aller à sa rencontre, comporte ce qu'il pouvait dire. Il pouvait bien me hurler dessus je voulais le voir. J'avançai rapidement dans les dédales qu'étaient cette réserve. Il fallait que je me fasse discrète, que personne ne me voit. Je cherchai Gladio, enfin moi du coup, du regard. Mais lorsque je revins là où nous nous étions quittés, il n'y avait plus personne. J'allais pour l'interpeller mais je me ravisai, ça paraîtrait trop suspect. Je fouillai l'endroit de fond en comble mais je ne trouvai rien. Un stresse grimpa en moi ? Bon sang, il n'avait pas pu aller bien loin ! C'est seulement en regardant le manoir qui se dressait au loin que je me disais que je devrais y jeter un œil.

En arrivant devant l'immense bâtisse je freinai le pas. Cette maison était vraiment imposante et, tout comme l'endroit, un peu oppressante. Je regardai de droit à gauche pour vérifier que personne ne me suivait avant de pousser la double-porte. Je passai doucement à l'intérieur et c'était vraiment éblouissant. Alors c'est ici que Gladio avait grandi ? Je n'avais accès qu'à la porte devant moi. Je m'empressai d'y aller mais, je me stoppai net devant la poignée. Etait-ce une bonne idée de rentrer ? Je tendis l'oreille pour écouter au derrière, mais rien ne me parvint. Je déglutis et pris sur moi. Un en mouvement de poignet, la porte fut ouverte. Je tombai sur la chambre de l'ancienne présidente. Et comme je l'espérais, Gladio se tenait droit devant moi. Il me fit volte-face d'un seul coup. Il n'avait pas l'air d'humeur, mais alors vraiment pas.

- Qu'est-ce que tu fais là ?! hurla-t-il, je ne t'avais pas demandé de me laisser tout seul ?!

Je savais que je ne devais pas crier et parler calmement, pour ne pas le rendre plus dédaigneux qu'il ne l'était déjà.

- Je voulais savoir où tu étais, avouai-je en le fixant droit dans les yeux.

- Tu n'écoutes jamais rien ! me reprocha-t-il sur le même ton.

- Je sais ... soufflai-je en baissant la tête.

- Maintenant va-t-en ! me chassa-t-il en me faisant signe de partir.

Échange - (Remember) [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant