Remember-partie 4

511 27 70
                                    

***

J'ouvris avec lassitude la porte de ma chambre. Elle était comme je l'avais laissé, plongée dans l'obscurité. Je pensais que je devrais peut-être ouvrir la fenêtre pour rendre cette pièce un peu moins lugubre. Je le fis immédiatement après avoir fermée la porte derrière moi. L'air s'engouffra dans ma chambre an balançant les rideaux au passage. Je revoyais Sarah à la fenêtre, observer les étoiles. Je m'approchai de la bordure de la fenêtre. Ce jour-là ... elle m'avait volé mon premier baisé ... et moi ... je me laissai tomber par terre, la culpabilité émergeant de nouveau. Je ne pourrais peut-être jamais lui donner ma réponse. Une larme tomba de mon œil. Je me recroquevillai sur moi, assis contre le mur. Je posai ma main sur ma bouche, pour masquer mes pleurs.

- Sarah ... bredouillai-je, caché dans les plis de mes bras, tu me manques tellement ...

Soudain, la porte s'ouvrit. Je n'avais même pas la force de regarder qui c'était, j'étais perdu. Lilie entra dans ma chambre, un sac de course à la main.

- Gladio, je t'ai ramené quelque chose, dit-elle tout sourire avant de s'interrompre brusquement.

Je ne pouvais même pas la regarder en face. Je devais pleurer bruyamment car elle en lâcha son sac. Elle accourut vers moi, s'accroupissant à ma hauteur.

- Gladio ! Qu'est-ce qu'il t'arrive ?! paniqua-t-elle.

Je réussis à relever la tête, même si je devais faire peine à voir. Elle sursauta en me voyant. Mon visage était dévasté par les larmes. Je l'attirai vers moi, pour la prendre dans mes bras. A cet instant, j'avais besoin de quelqu'un, surtout de ma petite sœur. Je me fichais bien de ce qu'elle pouvait penser de moi, j'avais besoin d'elle. Elle ne bougeait pas, sans doute parce qu'elle ne savait pas quoi faire. Je pleurais encore plus fort une fois contre elle. J'avais probablement l'air pathétique mais il fallait que j'extirpe tout ça de moi. Elle me serra dans le dos, à moitié assise par terre. Je ne parlais pas, mes larmes coulaient toutes seules et je n'avais aucun contrôle là-dessus. Elle me frotta le dos. D'habitude, c'était moi qui prenais soin d'elle. Si elle pleurait, c'était à moi de la consoler. Mais aujourd'hui, c'était totalement différent.

- Si tu savais comme elle me manque, réussis-je à articuler entre mes pleures.

- Elle me manque aussi ... commença à larmoyer ma sœur.

Je la serrai encore plus fort. J'avais besoin de la sentir ici, avec moi, je ne voulais plus être seul. Elle finit par s'asseoir à côté de moi. J'étais toujours enroulé sur moi-même, la tête enfouit dans mes bras. Elle sécha les larmes qui avaient germé au creux de ses yeux. Elle essaya de détendre l'atmosphère en me racontant des anecdotes sur Sarah :

- Tu sais, peut-être que tu ne le savais pas mais, quand Sarah passait la journée avec moi, elle me parlait souvent de toi !

Je me retournai vers elle, les yeux un peu rouges. Je passai mon bras sur mes yeux, pour les essuyer. Je prêtai attention à ce qu'elle avait commencé à me raconter. Je l'incitai à continuer du regard. Voyant que j'avais arrêté de pleurer, un petit sourire se forma sur son visage.

- Oui, par exemple, un jour, on allait faire les boutiques et on parlait de tout et de rien et là, elle m'a dit que tu l'avais viré de chez toi !

- Encore cette histoire ? bougonnai-je, ma voix tremblant encore un peu.

- Elle ne m'en a pas dit plus, dit-elle, me regardant avec intérêt.

Ce regard, si je le traduisais bien, voulait dire « raconte-moi la suite s'il te plaît ». Je soupirai avant de me redresser un peu.

Échange - (Remember) [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant