Chapitre 19

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Anna s'adossa à la chaise avec un gros soupir. Il lui restait deux lettres, et ensuite, elle avait fini le courrier. Pour la journée, du moins. Elle attrapa le premier parchemin, qui portait le sceau royal de Corona, et l'ouvrit. Elle alla tout d'abord directement à la signature, constata qu'il s'agissait de sa cousine, et revint au début.

Chère Anna,

J'espère que tu vas bien. C'est vraiment dommage que les lettres mettent tant de temps à parcourir la distance Arendelle-Corona... J'ai l'impression que ça fait des siècles que tu ne m'as pas écrit.

Pour répondre donc à ce que tu m'avais demandé la dernière fois, Eugène ne vous rendra plus visite avant un moment. Je crois que ses instincts de voleur ne se sont pas encore tout à fait calmés, comme tu pourras en attester... (Il avait tenté de voler la couronne d'Elsa, et avait failli finir congelé, je me trompe ?) Je pense que, pour éviter un éventuel incident diplomatique, il vaut mieux qu'il reste à Corona encore quelques temps. Père a déjà réussi à lui faire comprendre que les ressources du royaume ne sont pas censées s'accumuler en un seul endroit, mais être partagées entre ses habitants.

Mais je t'assure qu'il progresse !

Aussi, la princesse Jasmine et son mari, Aladdin, sont venus nous rendre visite. Tu t'en doutes, entre anciens voleurs, ils se sont tout de suite très bien entendus. Voire un peu trop à mon goût. Ils viendront peut-être faire un tour chez vous aussi – après tout, ils ont un tapis volant ! – très bientôt.

Je voulais aussi te dire, Mère est malade. C'est la deuxième fois, mais je crains que cette fois-ci, on n'ait pas de fleur magique tombée du soleil pour la sauver. Pascal veille jour et nuit auprès d'elle. Je crains pour ce qui pourrait arriver si elle venait à nous quitter.

De ce fait, je voulais te demander si tu accepterais de prendre mes filles comme pupilles pour quelques temps. J'aimerais qu'elles voient du pays et apprennent à connaître les branches un peu éloignées de notre famille. Parles-en avec ta sœur, réfléchis-y tranquillement.

Au fait, comment va Elsa ? Dis-lui bonjour de ma part. Et j'espère que ça s'est arrangé, votre affaire avec le prince de Weselton... ? (Pitié, dis-moi au moins qu'il est mignon !)

Je t'embrasse très fort,

Raiponce

Anna termina de lire la lettre avec un grand sourire. Les commentaires de Raiponce lui avaient manqué. Chaque lettre mettait deux semaines à parvenir à destination, ce qui, même si ce n'était pas énorme, freinait terriblement la communication. Aussi, quatre à cinq semaines s'écoulaient d'habitude entre deux réponses. Elle prit sa plume, en mordilla le bout quelques secondes, puis entama :

Chère Raiponce,

Je vois qu'Eugène n'a en fait pas changé du tout, au premier abord...

En même temps, ai-je envie de te dire, je suis mariée à un montagnard. Sa passion principale reste encore aujourd'hui les glaçons. Cubiques, ronds, rectangulaires... Et Sven. Et Olaf. Ces trois-là forment vraiment un groupe inséparable. Et figure-toi que maintenant, Olaf assiste à certaines réunions du conseil. Il a décrété que ce n'était pas grave qu'il n'ait pas de cerveau, du moment qu'il savait se servir de sa tête. Kristoff a bien essayé de lui faire comprendre que les deux étaient indissociables, mais peine perdue... Notre bonhomme de neige veut faire une carrière de politicien.

Si tu avais vu la tête des ministres quand il est entré dans la salle la première fois et s'est assis sur l'une des chaises ! C'était à tomber par terre, j'étais pliée de rire !

Les Ténèbres dans nos Cœurs / Partie 2 : Beyond all known realmsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant