Lady Condé [ Ruthless Ravenwell - 1 ]

08 - Green Nocturne

CHARLIE

Charlie se réveilla le jour du bal, complètement affolée. Quelle heure était-il ? Est-ce qu'elle avait loupé le début des festivités ? Elle se redressa et chercha sa bougie sur sa table de chevet, à tâtons. Mais avant même de l'avoir trouvée, elle soupira de soulagement. Le soleil brillait toujours au dehors, même si sa lumière semblait amoindrie. Il devait être en train de se coucher. Elle s'était réveillée en avance !

Rassurée, elle prit le temps de se calmer un peu avant de sortir de sa couche. Elle commença par se débarrasser de ses couvertures, soudain fiévreuse. Elle ne savait pas vraiment pourquoi elle s'était réveillée avec une telle panique. Peut-être était-ce le bal qui la stressait ? Hm, de qui se moquait-elle ? Bien sûr que c'était le bal ! Elle avait une peur panique à l'idée même de tout rater. Et si ... si elle devenait une paria ? Son père aurait misé sur le mauvais cheval et il n'aurait plus qu'à le revendre.

Il ne ferait pas cela n'est-ce pas ? Elle n'était pas sa fille depuis un mois mais ils avaient noué des liens ... des liens précieux. Elle se sentait proche de lui, comme une enfant avec son père. Elle n'avait pas envie d'abandonner leur relation. S'il la rejetait ... elle n'aurait plus envie de rien.

Son cœur battait encore la chamade quand elle décida de se lever. Le carrelage noir et blanc était froid sous ses pieds, aussi chercha-t-elle ses chaussons des yeux, avant d'abandonner. Ils avaient dû être emportés à la lessive par sa dame de compagnie. Cette dernière avait démissionné après l'épisode de la bibliothèque et Taesch ne lui avait pas encore trouvé de remplaçante. Personne n'acceptait de servir la jeune fille des Condé, apparemment à cause de quelque chose que le Prince Consort aurait dit à la Cour.

Quelques coups retentirent à sa porte et elle autorisa la personne derrière le battant à entrer. Ce devait être le majordome. Clair et Taesch ne frappaient jamais et personne d'autre ne pouvait être éveillé à cette heure là. Le soleil n'était même pas encore couché ! Est-ce qu'il venait pour l'aider à s'habiller pour le bal ? Elle était impatiente d'enfiler la magnifique robe que son père avait commandé pour elle mais elle ne voulait pas qu'un homme voit son corps. Une Dame digne de ce nom ne laisserait même pas un homme voir ses chevilles. Elle rougit violemment en se souvenant que Lucius et Elijah von Dast avaient vu bien plus que cela, deux nuit plus tôt.

Théodose entra et fit une petite courbette élégante avant de sourire doucement. Il était toujours élégant et bien habillé, comme s'il sortait de son lit déjà comme cela. Charlie se demandait parfois s'il était vraiment un être vivant.

"Votre nouvelle dame de compagnie est arrivée. Dois-je la faire entrer ?"

Charlette écarquilla les yeux et se redressa pleinement. Sa curiosité était piquée au vif et elle ne pouvait pas s'empêcher d'imaginer une vieille dame aigrie qui aurait quitté sa retraite pour faire une fleur à son père. Taesch Condé était l'un des hommes les plus influents de la ville et quand il souhaitait obtenir quelque chose, il y arrivait généralement. Charlie hocha la tête et se rassit sur son lit, patiente, posant les mains sur ses genoux. Elle ne devait pas donner une mauvaise première impression à sa nouvelle dame de chambre !

Le majordome fit une nouvelle courbette et se retira. Quelques secondes plus tard, une femme franchissait le seuil de sa porte.Charlie sursauta en la reconnaissant. Ces cheveux châtains, cet éclat assassin dans les yeux, cette tenue à la limite de l'indécence ...