20 - Special Intermission #4

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"Je dois être le pire père du monde pour que ma fille croie que j'ai pu tenter de tuer mon petit frère."

Penché son bock de bière, Yvan ne cessait de se lamenter. Luscka était écroulé sur la table, Clair avait la tête en arrière et même Eugène avait l'air peiné. Ils s'étaient installé au rez-de-chaussée de leur bar préféré au crépuscule et il devait être plus de minuit. La lune était haute dans le ciel et brillait fort, éblouissant Yvan et ses amis à chaque fois que quelqu'un bougeait un peu les rideaux à côté de leur table.

En haut, le général entendait des gens festoyer joyeusement. Dire que ç'aurait pu être eux sans cette foutue tentative d'assassinat. Maintenant, le mari de Luscka et frère d'Yvan était dans le coma, l'oncle de Clair allait être exécuté et Eugène avait vu ses fonds gelés, comme la plupart de bourgeois de la ville. La loi était claire sur ceci : quand un membre de la famille impériale était entre la vie et la mort, tout commerce non essentiel était proscrit à la capitale. En d'autre termes, le boulanger pouvait faire son beurre mais Eugène, qui vendait des produits de luxe, était coincé.

Les nobles considéraient le commerce comme une chose indigne de leur condition et il était interdit de souiller la lutte pour la vie d'un grand noble en vendant des bijoux et des soieries impunément. Plus qu'un manque de respect, c'était une insulte. Yvan trouvait que cette loi était vraiment merdique. Il n'en avait rien à foutre qu'Eugène ne couvre une pétasse Kalingrad de diamants. Tout ce qu'il souhaitait, c'était qu'Elijah se réveille.

"Oh non, c'est bien moi le pire. Lucius est rempli de bonnes intentions et je lui ai reproché de ne rien faire de bien dans sa vie. Il a déjà presque perdu Elijah et maintenant ... ah ! C'est comme s'il était complètement orphelin."

Luscka était déjà du genre dramatique avant mais c'était de pire en pire. Il semblait se noyer dans les responsabilités, les soins à prodiguer à Elijah et son rôle de père. Il savait de source sûre que Lucius et son père ne s'étaient pas vus depuis des jours. Cette information le peinait incroyablement mais il ne pouvait rien faire. Luscka et Lucius étaient deux enfants capricieux et têtus et rien ne pourrait les faire bouger de leur position. Enfin, il aurait pu demander à Isobel de parler à son cousin ... mais elle l'évitait.

"Vous êtes peut-être les pires pères du monde mais je suis le pire frère ... ou cousin ... peu importe. Ma mère est revenue en fanfare et je n'ai même pas pu l'empêcher de faire fuir Charlette."

Oh, c'était donc pour cela qu'il la voyait beaucoup trop au château ces derniers temps ! Yvan releva la tête en réalisant qu'il avait à présent trois enfants à charge sans même s'en être rendu compte. Si Lucius, Isobel et Charlie vivaient à présent au château, il devait s'occuper d'eux ! S'assurer qu'ils se brossaient bien les dents, qu'ils ne se mettaient pas en danger ... Qu'ils ne soient pas harcelé par des nobles, aussi. La plupart des gens qui fréquentaient la Cour n'étaient que des serpents qui attendaient leur heure pour mordre. Il refusait que ces enfants ne soient blessés.

Il était l'aîné des enfants de l'ancien empereur, aussi avait-il l'habitude de prendre soin des autres. Ses parents étaient vraiment gentils avec leurs enfants mais pas vraiment ... attentionnés. Elijah avait frôlé l'autisme parce qu'il ne recevait pas assez d'attention et même aujourd'hui il avait tendance à paniquer quand on se tenait très près de lui ou que trop de responsabilité pesait sur ses épaules. Pas vraiment facile pour un Empereur.

Yvan avait l'habitude s'occuper des crises de panique d'Elijah, des désastres que provoquaient les jumeaux et même des erreurs diplomatiques de ses parents. C'était sans doute pour cela que quand il avait trouvé une petite fille dans un grand panier devant sa porte à la caserne, il avait décidé d'en faire sa fille. Elle n'avait aucun souvenir de sa vie passée et, à part cette marque de seringue sur sa nuque, ne pouvait lui fournir aucun indice. Élever Isobel avait été un véritable calvaire. Capricieuse et très peu sûre d'elle quand on creusait un peu, hypersensible et prompte à partir au quart de tour, elle était une enfant compliquée. Et pourtant, il avait savouré chaque seconde de leur vie à deux. Il n'aurait pas prit une autre décision s'il devait rejouer sa vie.

Lady Condé [ Ruthless Ravenwell - 1 ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant