Lady Condé [ Ruthless Ravenwell - 1 ]

19 - Open the Door - Part. 1 - Charlie & Isobel

Oyez, oyez ! Ce chapitre est un peu spécial puisqu'il n'est en fait qu'une moitié de chapitre. Le chapitre 19 est très long - il fait plus du double de mes chapitres habituels - donc j'ai choisi de le poster en deux parties ici. La seconde partie arrivera dans le courant de la semaine prochaine ! En attendant, bonne lecture !

CHARLIE

"Où vas-tu si vite, l'amie?"

Charlie leva les yeux au ciel. Elle avait attendu le point du jour pour venir au manoir Condé, justement pour éviter qu'on ne la dérange. Elle savait que Rozen devait découcher cette journée à cause d'une affaire importante et que Venus ne serait pas là. Ce serait le moment idéal pour fouiller dans les affaires de leur premier suspect. Après tout, Rozen détestait son frère et ne cessait de dire qu'Elijah était faible, il était le candidat idéal.

Mais bien sûr, elle avait dû croiser un garde. Elle le connaissait bien, il été en poste devant la porte de sa chambre pendant le premier mois où elle avait habité ici. Ce temps de quiétude et d'allegresse lui semblait si loin à présent ...

Elle descendit du mur qu'elle avait commencé à escalader et fit face au garde qui portait une veste de fourrure par dessus son uniforme bleu et blanc. Le temps était exécrable en ce moment. L'hiver était déjà bien installé ... et elle espérait que son père n'avait pas froid dans le cachot dans lequel on l'avait jeté. La neige tombait sur Ravenwell et avait recouvert le sol d'un épais tapis blanc, éclatant. Aveuglant.

En rabattant sa capuche en arrière, elle sourit doucement. Le garde écarquilla les yeux quand il la reconnut et fit une révérence maladroite, ses bottes en cuir noir glissant sur la neige et le verglas.

"Oh redressez-vous, John!"

Le garde s'exécuta, raide comme un piquet, et resserra sa veste sur son corps quand un coup de vent violent s'abattit sur eux.

"Mais, mademoiselle, où étiez vous ? Et pourquoi ne passez-vous pas par la grand porte? Votre tante était morte d'inquiétude et votre suivante était furieuse !"

Charlie fit la moue. Elle s'imaginait parfaitement Siobhan en train d'incendier les serviteurs pour qu'ils partent à sa recherche. Mais il valait sans doute mieux qu'elle ne sache pas où elle était. Sa suivante insisterait pour qu'elle fasse face à Venus et tout cela se terminerait bien mal.

La jeune fille secoua la tête. Sa capuche de nouveau sur sa tête, elle expliqua à voix basse au garde qu'elle avait besoin d'entrer sans se faire voir. Le garde sembla perplexe mais il soupira doucement et mit sa main sur son épaule.

"Je ne vous ai pas vue, alors, je suppose."

Resplendissante de joie, la jeune duchesse hocha la tête et le remercia quand il proposa de lui faire la courte échelle. John était un tel gentleman ! Rougissante à l'idée qu'il puisse voir sous sa cape, elle se dépêcha de franchir le mur et se faufila dans les jardins, comme une ombre. Son père lui avait montré comment faire, bien avant son arrestation. Elle était douée pour se cacher.

Elle arriva sans mal au Manoir et grimpa les escaliers quatre à quatre jusqu'aux appartements de son oncle. Elle avait compté sur le fait que la moitié des serviteurs et des gardes aient prit la tangeante depuis l'arrestation de Taesch et elle avait raison. Les couloirs étaient vides ... Et inquiétants.

Sans ôter son chaperon orné de fil doré, elle poussa la porte blanche de la salle de travail de Rozen et se mit tout de suite en quête de preuves. Dans le bureau, elle ne trouva que des papiers officiels, des ordres, des rapports, des textes de loi à ratifier. Sur presque tous les documents relatifs à la trésorerie, Rozen avait noté en rouge vif 'Les caisses sont vides'. Étant donné le faste des réceptions du palais, Charlie en doutait mais elle n'était pas en charge de la comptabilité. Pas encore. Quand Taesch et Rozen seraient morts tous les deux, elle devrait s'occuper de la trésorerie. Venus et Clair n'étaient pas assez bien placés et les Condés ne s'embarassaient pas d'histoire de sexe fort ou faible, comme les Fell, les Von Dast et les Kalingrad.