39 - Now we ...

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CHARLIE

  Oh, Lazarus
How did your debts get paid?  

La jeune fille sentit ses poils se hérisser sur ses bras. Comment osait-il venir les provoquer jusqu'ici, dans la chambre de la fille qui était morte à cause de lui ? Elle s'avança dans son dos mais elle n'eut pas à dire quoique ce soit, il l'avait déjà senti entrer. Charlie était pleine de ruse et de capacités - le piège mécanique en était une démonstration - mais Lazarus était un voleur entraîné qui ne saurait être surpris par une adolescente fatiguée.

"Elle a l'air paisible."

Charlie fronça les sourcils et vint s'asseoir à côté d'elle. Elle ne savait pas qui en était responsable mais on avait recouvert son lit de campanules avant de l'allonger là. Elle adorait les campanules. Elle lui avait raconté un jour comment son père les accrochait au dessus de son lit quand elle avait peur. Il disait que les fleurs la protégeraient, qu'ils servaient d'amulettes anti-monstre. C'était si faux, mais si réconfortant qu'Isobel ne faisait jamais de cauchemars.

"Comment es-tu entré ?"

Lazarus avait l'habitude du château, sans doute, il était un voleur de haut grade. Mais elle doutait bien qu'un de ses contacts n'ait pu lui ouvrir une porte ou le laisser passer.

"Mes renseignements étaient bons, les tours de gardes laissent toujours des failles."

Elle soupira doucement et décida de détourner le regard. Elle ne voulait pas regarder Lazarus, ni Isobel. La chambre de son amie était assez spartiate mais pas aussi rangé que ce qu'on attendrait de la fille d'Yvan von Dast. Une cassette, posée sur la coiffeuse, était restée ouverte et débordait de bijoux, pas vraiment ordonnés. Dans un coin, une pile de linge sale vacillait quand une porte claquait trop fort dans le couloir. La clef de l'armoire était par terre, sans doute tombée de sa serrure. C'était une chambre particulièrement vivante. Et elle appartenait désormais à une morte.

"Je suis venu apporter le sceau de la Guilde des voleurs. C'est la seule façon d'ouvrir la lettre de Greta que vous avez trouvé. Je ne sais pas si vous avez -

- Pas besoin. Nous avons trouvé des preuves et capturé le fils de Greta. Ton père je suppose."

Lazarus en sembla grandement surpris et posa le sceau - une simple petite dague, imprégnée de magie sans doute - sur la table de chevet.

"Il va bien ?"

Encore sensible au sort de son père alors ? Curieux. Charlie prit la main d'Isobel, froide et dure. Lucius avait jeté un sort temporel sur son corps mais rien ne la ferait sembler plus vivante. Son corps ne se décomposerait pas avant qu'elle soit mise en terre, c'était tout. En regardant Lazarus, elle s'efforça de paraître plus digne et noble.

"Il sera interrogé par de grands inquisiteurs puis sera sans doute exécuté, sauf s'il vend le nom et la localisation de cet homme en vert dont tu parlais. S'il existe bien sûr."

Le voleur en sembla ému et se rapprocha. Charlie glissa une main dans les replis de sa chemise. Elle avait encore la dague préférée d'Yvan avec elle - elle la lui avait subtilisé quand ils étaient arrivés au château - et elle n'hésiterait pas à s'en servir sur Lazarus en venait à devenir menaçant. Si quelqu'un d'autre devait mourir aujourd'hui, ce ne serait certainement pas elle.

"Exécuté ? Non! Il n'était qu'un pion pour sa mère et l'homme en vert, il ne mérite pas la lame du bourreau !"

Charlie regarda à nouveau Isobel. Elle n'avait jamais pensé qu'entrer chez les Pygargue tuerait Isobel. C'était un peu de sa faute mais surtout celle de Lazarus, qui leur avait ôté toute chance de réussite.

Lady Condé [ Ruthless Ravenwell - 1 ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant