LUCIUS
De l'air frais ! Enfin ! Bon sang, il étouffait dans cette salle de bal surchauffée. Oh, bien sûr, il aimait un bon feu de cheminée, comme son père et comme tous ses ancêtres, mais il ne pouvait pas rester au milieu de ces brasiers sans sentir sa peau chauffer et se dessécher. Il préférait l'eau et la glace de toute façon. Il avait toujours un peu honte de se servir de sa magie pour rafraîchir quelque chose alors que les deux familles desquelles il était issu prônaient la carbonisation.
D'ailleurs, en parlant de chauffer, ses pieds étaient douloureux, comme placés sur des charbons ardents. Il n'aimait pas danser mais il ne pouvait pas refuser les invitation de TOUT le monde. Alors bien sûr, il s'était retrouvé à tenir dans ses bras des fils et des filles de Ducs, de Barons et même de Vicomtes. Et, à force de danser, il avait mal aux pieds. De toute façon, la soirée était bien avancée et il n'aurait plus à parader pour obtenir l'approbation des nobles. Il était pressenti pour dominer le trio de tête alors il ne comptait pas trop se forcer.
Il s'assit sur le rebord de la fontaine et retira ses chaussures. Ses pieds étaient rouges et saignaient un peu. Raaah ! Sa gouvernante lui avait fait porter ces chaussures inconfortables pour qu'il soit élégant mais Lucius s'en fichait bien d'être élégant. Il voulait avoir la classe, comme son père, ou bien être tellement intelligent qu'on boirait ses paroles comme du petit lait, comme son autre père. Mais voilà, il avait seize ans, il était un prince bien impuissant, qui n'avait même pas passé son test de majorité et, à son grand désarroi, personne ne le prenait au sérieux. Personne en dehors de sa famille ne voyait au delà du prince né par la magie, miracle des Dieux, grand espoir de la nation.
Sauf Charlette Condé. Il aimait bien Charlette, elle était intéressante et elle lisait des ouvrages qui n'étaient pas conseillés aux Dames, même si elle ne l'avouait qu'à demi-mot. Et puis, elle détonnait dans la masse des jeunes filles de la Cour. Bon, Isobel aussi mais elle était sa cousine alors elle avait gagné son amour inconditionnel dès qu'elle était rentrée dans la famille.
La toute nouvelle trouvaille d'Oncle Taesch était intéressante, même si la façon dont elle agissait avec lui le mettait un peu mal à l'aise. Elle rougissait, minaudait, flirtait, bien malgré elle. Et bien malgré lui. Mais il n'était pas intéressé par elle, malheureusement. Il aurait pu mais elle était bien trop intelligente, noble et bien élevée pour être son genre. Ses petits et petites-amis avaient jusqu'à présent toujours été des roturiers, des brigands ou des gardes du palais. Il avait même fricoté avec un pirate une fois, mais ça ne s'était pas fait finalement entre eux. C'était peut-être à cause de la menace de mort de son père.
Quoiqu'il en soit, il devrait mettre fin à ce début de passion avant que les choses ne s'enveniment. Il avait vraiment envie d'être son ami et il ne voulait pas que cela soit gênant avec elle. Il voulait qu'elle devienne une amie proche.
Il plongea ses pieds dans l'eau et la rafraîchit à l'aide d'un sort. Comme l'avait dit Charlette, il pouvait faire de la magie sans runes, mais il avait quand même besoin de les invoquer dans son esprit. Pour un effet comme celui-ci, il avait juste besoin d'y penser mais pour certaines choses, il devait les crier de toute sa force.
Il se souvenait amèrement de cette fois où il avait invoqué Hagalaz en hurlant, en pleine panique, lors d'une tentative d'assassinat. L'arbre devant sa fenêtre avait grossi jusqu'à passer par la fenêtre et empaler l'homme menaçant avec une branche. Il avait changé de chambre par la suite.
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Lady Condé [ Ruthless Ravenwell - 1 ]
Vampirgeschichten" Dans trois jours, elle dirait adieu à cette grande maison dans laquelle elle avait grandi, à Tia et Tamera et même au cerisier qu'elle avait eu le droit de planter pour son onzième anniversaire." L'Orphelinat des Cerisiers est l'établissement...