XXXIX [corrigé]

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Les fêtes de Noël sont enfin terminées et je dois avouer que j'en suis plutôt ravie. Disons que je ne suis pas vraiment très "famille". A vrai dire, c'est plutôt un mauvais moment. On est constamment entouré par des membres de sa famille, que l'on n'a pas vu depuis des lustres, mais avec lesquels on doit faire semblant de bien s'entendre, sans oublier les innombrables enfants qui courent dans tous les sens, impatients d'avoir leurs cadeaux. Je suis sûr que vous vous imaginez très bien le tableau.

Alors j'ai pris sur moi pendant ces quelques jours pour sourire et faire semblant.

Faire semblant : ce que je fais le mieux...

Chez moi, les fêtes de famille sont de grandes réunions où se mélangent des hypocrites, et cela depuis toujours. Tout le monde se sourit, tout le monde est content, malheureusement, ce n'est quand apparence.

Navrant...

La seule personne ravie d'être là, c'est ma grand-mère. C'est à elle qu'on doit ces retrouvailles quelques fois dans l'année (le reste du temps, on fait en sorte de s'éviter). Depuis la mort de mon grand-père, elle vit seule dans son énorme manoir dans la banlieue chic de Paris. Du temps où nous vivions encore dans le 16ème arrondissement, j'allais très souvent la voir pour passer du temps en sa compagnie. C'était mon journal intime. Je pouvais tout lui raconter, elle était toujours de bon conseil. Ma grand-mère était la seule à qui j'ai bien voulu adresser la parole après ce qui a conduit à notre déménagement. D'ailleurs, ça m'a fendu le cœur de devoir la quitter.

Aujourd'hui elle vit seule. Mes cousins viennent rarement la voir alors qu'il n'habitent qu'à quelques kilomètres de chez elle. Elle ne le dit pas, mais je sais qu'elle s'ennuie toute seule. Bien sûr, elle voit souvent ses amies, mais ce n'est pas la même chose. C'est pour cela que je fais l'effort de venir à ces fêtes familiales : pour lui faire plaisir.

"-Au revoir mamie, lui dis-je avant de l'enlacer.

-Au revoir ma chérie.

-J'espère qu'on se verra bientôt !

-Je l'espère aussi. Je viendrai peut-être à Lyon pour vous voir.

-Avec plaisir, répondit ma mère.

-Bon maman, on ne vas pas tarder si on ne veut pas avoir de bouchon à l'entrée de Paris, lança mon père.

-Dans ce cas, je ne vous retiens pas plus longtemps."

Je l'enlace une dernière fois avant de monter à l'arrière de la voiture de location.

Pendant le trajet qui nous mène à l'aéroport, je songe à l'arrivée de Bastien à Lyon.

Vivement demain !

*

Je tombe comme une masse dans mon lit. Notre avion a eu deux heures de retard à cause d'un maudit orage. Nous rentrons à peine de l'aéroport. Mes parents sont partis se coucher et je crois bien que je ne vais pas tarder à faire de même, d'autant plus que mon réveil pour demain sonne à 8h00 et qu'il est 23h00 passées.

Je me glisse dans mon lit et prends mon portable pour aller sur les réseaux. Je regarde distraitement mon fil d'actualité quand je tombe sur une publication de Maël. Je ne peux alors m'empêcher d'aller voir son profil et de regarder sa récente activité. Je vois qu'il a suivit plusieurs filles et liké leurs photos.

Et puis subitement, j'éteins mon portable et le jette sur ma table de chevet. Après tout je m'en fous, il fait ce qu'il veut. Je ne vois même pas pourquoi je suis allée voir son profil. Je suis vraiment une idiote !

Je me couche donc légèrement sur les nerfs. Je ne comprends pas ce qu'il m'arrive. Il y quelques semaines, je n'avais qu'une seule envie, le tuer et voilà qu'il a suffit d'un tout petit baiser insignifiant pour qu'il ronge mes pensées.

Eyes Shut [Corrigé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant