Never alone // SM

Chapitre 41

Deux semaines étaient passées depuis la nuit que j'avais passée dehors. J'avais bien évidemment parlé de cela à Shawn, ce qui lui avait fait péter un câble dans sa tête. Il ne m'avait pas engueulé mais il s'en était voulu contre lui-même pour avoir été impuissant en ce qui concernait ma protection. Il avait d'ailleurs demandé à plusieurs de ses hommes d'aller voir dans la maison abandonnée s'il y avait des traces de l'homme qui avait tué celui qui m'avait pourchassé. D'ailleurs, chaque nuit, je revivais cette infâme soirée à travers mes cauchemars. C'était comme si j'étais enfermée dans ces bois pour toujours.

En ce qui concernait Ethan, je n'avais pas eu de nouvelle vision. Ce qui me rassurait un peu. Je ne voulais pas créer une sorte de paranoïa.

Ce jour-là, c'était le grand retour de Shawn au QG. C'était également le moment où nous allions quitter le Colorado pour nous retourner à Los Angeles. Et j'attendais ce moment depuis longtemps. J'allais enfin revoir mon chez moi et peut-être ma mère... Si elle a réussi à payer ses traitements. Ce que j'espérais de tout cœur.

J'étais tranquillement en train de préparer ma valise lorsque soudain, je sentis deux mains se poser sur mes hanches. Puis, quelqu'un vint déposer un bisou dans mon cou.

- Shawn ?

Je me retournai et fis alors face au doux sourire de Shawn. Je le serai dans mes bras. J'étais heureuse de le revoir remis sur pieds. Et maintenant, grâce à son retour, j'allais pouvoir profiter de la température Californienne ainsi que des vagues. Car en effet, je comptais bien reprendre le surf. J'avais besoin de me changer les idées et il n'y avait que l'Océan qui pouvait m'aider.

- Prête à retourner chez toi ?

- On ne peut plus prête.

- Très bien. Avant de partir, j'aimerai que tu viennes avec moi.

Je lui demandais où il avait l'intention de m'emmener, mais il me répondit que c'était un secret. Il me prit la main et je lui suivis au travers du QG. On pouvait voir que tout le monde s'était mis à la tâche pour vider l'endroit et charger les camions et les voitures.

Shawn prit plusieurs armes avant de nous faire sortir. Je ne comprenais pas ce qu'il voulait faire. Nous étions en pleine journée alors il nous était formellement interdit de tuer qui que ce soit.

- Qu'est-ce qu'on fait ?

- Je veux que tu m'emmènes à cette maison.

- Non. Je n'en ai pas envie. Chaque nuit je revois ce qu'il s'est passé alors je ne veux pas retourner là-bas. S'il te plaît.

- Ne t'inquiète pas. Je suis là et tu sais qu'avec moi tu ne crains rien. Je t'en prie, Hailey. Je dois absolument voir ce qu'il y a dans cette maison.

À contrecœur, j'acceptai. J'appréhendais déjà le moment où j'allais mettre de nouveau un pied dans cette maison. Mais heureusement, Shawn était là pour me soutenir. Pendant que nous roulions, je sentais la peur me gagner peu à peu.

- Arrête-toi ici.

- Quoi ? Mais Hailey on doit...

- Je sais. C'est juste que la maison se trouve en plein milieu de la forêt. Et c'est exactement ici que l'homme m'a poursuivie.

Shawn coupa alors le moteur et nous pûmes continuer à pieds. Je marchais le long de la route avant de me rappeler que j'avais tourné ici. Shawn me suivi sans poser de question. Il devait penser que je savais ce que je faisais.

J'essayais de me rappeler où il fallait aller mais en marchant, c'était impossible.

« Peut-être qu'en courant, j'arriverai à retrouver le chemin. »

Je commençai à courir alors que Shawn me hurlait de revenir. Mais je ne l'écoutais pas. Mes souvenirs remontaient rapidement à la surface. Je me rappelais exactement où j'avais posé les pieds, quelles branches j'avais esquivées et celles que j'avais pris en pleine face. Shawn me suivait en continuant de me demander d'arrêter car sa blessure lui faisait mal. Or, je n'entendais rien de ce qu'il disait et peu à peu, je m'éloignais de lui. Shawn ralentissait, il n'arrivait plus à courir.

Finalement, j'arrivais à retrouver la maison. Elle paraissait beaucoup moins effrayante qu'en pleine nuit.

- Voilà Shawn, fis-je, essoufflée. On y est. Shawn ?

Je me rendis compte qu'il n'était plus là. Je pris mon téléphone afin de l'appeler mais malheureusement, il n'y avait aucun réseau. Je tentais de rassembler mes idées, cependant mon essoufflement m'en empêchait.

- Merde. Putain... mais où est-ce que... t'es ?

J'entendis des bruits venant de la maison ce qui me fit faire demi-tour rapidement. Je commençais à chercher Shawn. Je devais absolument le retrouver. Je n'eus pas de mal. Il était adossé contre un arbre, sa main sur sa poitrine.

- Shawn... je... oh putain. J'ai... retrouvé la... maison.

J'étais à bout de souffle. J'avais l'impression d'avoir couru je ne sais combien de temps.

- Pourquoi tu t'es barrée ? J'ai essayé de te rattraper mais... j'arrive pas à courir.

Je pris Shawn dans mes bras et m'excusai. Je m'en voulais de lui avoir infligé cette douleur. Mais lorsque je lui expliquai la raison pour laquelle j'avais couru, il me pardonna. Puis, nous recommencions à marcher. Je guidais Shawn jusqu'à la maison abandonnée.

- J'ai entendu des bruits venant de l'intérieur. J'ai peur qu'il y ait encore quelqu'un.

- S'il y a quelqu'un qui s'en prend à toi, je le tue.

- Non. Je ne veux pas qu'on y aille. Il a tué un homme armé l'autre fois alors il pourrait bien te tuer TOI. Alors s'il te plaît, faisons demi-tour et partons à LA. Je t'en prie.

- Si tu n'y vas pas, j'y vais sans toi. Crois-moi ou non, j'irai à l'intérieur.

Il m'embrassa le front avant de se diriger à l'intérieur de la maison.

- Shawn. Reviens ici. Arrête de faire le héros.

Bien sûr, il faisait comme s'il ne m'entendait pas. Ce qui avait le don de m'énerver. Mais mon agacement laissa place à de l'angoisse lorsque Shawn eut entièrement disparu pour rejoindre l'intérieur de la maison. J'avais peur que la personne qui se trouvait dedans ne fasse du mal à Shawn. Qui sait de quoi elle était capable.

Je fis les cent pas, réfléchissant à ce que je devais faire. Puis, je ne pouvais plus rester là sans rien faire. Je décidai de m'avancer, ma main tenant fermement mon arme, vers cette maison qui me terrifiait et hantait mes cauchemars.