Chapitre 53

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Shawn et moi marchions depuis une bonne dizaine de minutes. Nos doigts étaient entremêlés. Jamais ils ne s'étaient lâchés. Nous n'avions pas échangés beaucoup de mots car Shawn savait que j'avais besoin de silence dans un tel moment. Il était vraiment compréhensible envers moi. C'était une des qualités que j'aimais chez lui. Il en avait plein, évidemment, mais sa mansuétude me plaisait le plus.

Soudain, notre moment de tranquillité fut interrompu par un attroupement de personnes, débarquant de je ne sais où. Je compris ce qu'il se passait lorsque je vis un homme allongé sur le sol. Le devoir m'appelait et ça, Shawn l'avait assimilé. Il m'aida à traverser cette foule en poussant tous ces curieux. Dès que je fus aux côtés de la victime, j'expliquai que j'étais en étude de médecine et que je pouvais apporter mon aide. Je sentais que tout le monde regardait ce qu'il se passait, complètement rongé par l'appétit de curiosité.

- Comment s'appelle-t-il ?

- Jaeden, répondit une adolescente.

- Pouvez-vous me dire ce qu'il s'est passé ?

- Il avait la tête qui tournait et il s'est écroulé.

Le garçon était conscient, il arrivait à répondre à mes questions mais avec faiblesse. Ce n'était qu'un malaise. Sûrement dû à la chaleur. En même temps, il devait bien faire trente degré. Rien de bien alertant. Je demandai alors à quelqu'un d'aller chercher une bouteille d'eau bien froide dans le restaurant qui se trouvait juste à côté. Une fois qu'elle fut dans ma main, je mis un peu d'eau sur le front du garçon. Peu à peu, il reprenait ses esprits.

- Est-ce que tout va bien, Jaeden ? Pouvez-vous vous mettre debout ?

Il hocha la tête alors je l'aidai à se remettre sur pieds. Ses mouvements restaient chétifs mais il arrivait à tenir sur ses jambes. Je donnai ensuite la bouteille à la femme qui accompagnait le garçon.

- Pensez à bien vous hydrater. C'est important pendant de telles chaleurs. Est-ce que ça va aller ?

Jaeden acquiesça d'un hochement de tête. Alors, les curieux qui avaient vus toute la scène applaudirent. D'un coup, la femme vint me prendre dans ses bras afin de me remercier. J'aimais les moments comme ça. Ma journée était refaite. Ensuite, ce fut au tour de Jaeden de me dire merci. Après cela, je retrouvai Shawn qui m'adressait un large sourire. Il m'embrassa le front pour me féliciter. Je le remerciai tout en rougissant. Mais soudain, il me lâcha et se baissa pour mettre un genou à terre.

- Shawn ? Qu'est-ce que...

- Attends. Laisse-moi parler avant de dire quoique ce soit.

Tous ceux qui avaient vus la scène du malaise de Jaeden étaient restés pour voir ce qui allait se passer. Je me sentais terriblement mal à l'aise de cette situation et je ne comprenais rien à ce qu'il se passait. Il était au sol, à genoux juste devant moi. Je sentais mes battements de cœur redoubler.

- Voilà... Je sais que toi et moi on a mal commencé. Très mal même. Que jamais on n'aurait pensé être en couple. À chaque fois qu'on se voyait, ça partait en insultes et en coups. Mais on a avancé. J'ai été un vrai connard parfois mais j'ai réussi à devenir quelqu'un de bien. Je le sais car tu me le dis tous les jours.

Je sentais mes yeux se remplir peu à peu de larmes. Son discours me touchait. Comment un garçon pouvait-il être aussi adorable ?

- T'as vécu des moments pas cool avec moi et tu sais de quoi je parle. Mais j'ai arrêté d'être un con. Je veux passer le reste de ma vie avec toi. Je t'aime, babe. Donc maintenant, devant tout le monde, est-ce que... est-ce que tu voudrais... m'épouser ?

« Mais quoi ?! »

J'étais complètement abasourdie. Surtout au moment où il sorti une boîte de sa poche avec une bague à l'intérieur. Je n'avais pas du tout prévu cela. Car lui et moi, n'avions jamais fait allusion à un futur mariage. Mais ça ne me freina pas pour dire oui. J'acceptai sa proposition, faisant naître un énorme sourire sur son visage. Dès que Shawn se leva pour venir glisser la bague sur mon annulaire, les personnes autour de nous se mirent à applaudir de nouveau. Doucement, Shawn vint chuchoter un ''je t'aime'' dans le creux de mon oreille, me faisant frissonner. Ensuite, il essuya de son pouce, les quelques larmes qui étaient venues couler sur mon visage.

Je sentais mes jambes trembler tellement j'étais sous le choc. Je n'en revenais pas du chemin que notre couple avait pris. Au départ nous étions ennemis mais désormais nous étions amoureux et prêts à nous marier. Deux ans auparavant, je n'aurai jamais pensé que nous allions devenir ce que nous étions en ce moment. Petite fille, je rêvais de trouver un prince charmant et de me marier avec lui ainsi que d'avoir une grande famille. Et désormais, mon rêve se concrétisait. J'avais trouvé mon prince charmant que j'aimais plus que tout. Je voulais passer le reste de mes jours à ses côtés. Vivre avec lui, continuer à passer de bons moments, voir nos futurs enfants grandir, pleurer ensemble, changer de maison et mourir dans ses bras.

Shawn desserra son étreinte avant de m'embrasser le front à nouveau. Les gens autour de nous avaient commencés à retourner à leurs préoccupations. Mon nouveau fiancé tenait ma main. Il avait son regard de plongé dans le mien. Il était rempli de joie, ce qui me comblait de bonheur. Je ne pouvais m'empêcher de sourire bêtement, telle une enfant.

- On rentre ? souffla Shawn.

J'acceptai, ne tenant plus en place. J'avais envie d'exploser de joie. Shawn semblait l'avoir remarqué car il rigola. Je lui donnai alors une tape sur l'épaule pour qu'il arrête de se moquer de moi. Malheureusement, il ne s'arrêta pas. Au contraire, il redoubla de rire.

- Je te hais, Shawn Mendes.

- Et moi je t'aime, mademoiselle Mendes.

« Mademoiselle Mendes... comment perdre la tête ? »

Shawn me faisait fondre. Totalement. J'étais contente de vivre avec lui. Nous allions passer notre vie ensemble et traverser toutes les épreuves qu'un couple peut rencontrer. Je n'allais jamais m'arrêter de l'aimer. Il comptait vraiment pour moi. Certains diront que nous sommes irraisonnables de s'engager aussi tôt mais nous ne pouvions plus attendre. Car l'amour ne se prédit pas, il se construit. C'était ce que Shawn et moi faisions ; nous construisions notre avenir doucement. Et cette alliance était le début de notre longue histoire.

Si les individus peuvent apprendre à se haïr, ils peuvent apprendre à s'aimer car l'amour touche plus naturellement le cœur humain que son contraire. --- Nelson Mandela ---

Quand les flots, tourmentés par les vents d'hiver, écument et grondent, le pauvre oiseau de mer et sa compagne, réfugiés au creux d'un rocher, se pressent l'un contre l'autre, et s'abritent et se réchauffent mutuellement. Chers couples, il y a bien des tempêtes ainsi dans la vie, prenez donc exemple. --- Félicité Robert de Lamennais ---

Never alone // SMOù les histoires vivent. Découvrez maintenant