Partie 1 : le réveil de l'anti-humanité - 1. Frigg

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D'yeux verts aux cheveux d'or, tels sont les Kili'an. Si grande est leur niaiserie, infini est leur pouvoir. – Journal intime du premier Aar'on –

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– Ou l'aV-vou trouV ?

Intriguée à la vue du jeune Humain qu'on venait de jeter à ses pieds, Magal'i, reine des Frécheurs, avait sommé ses comparses de lui fournir quelques explications à propos de cette étrange prise. Sans la moindre hésitation, la chef des soldats lui répondit, fière de sa capture du jour :

Il rodé dan lé parage avek son robO, C san dout un Spion 2 la Fédérassion ! Torturon-le !

Prisonnier d'une caverne froide tapissée de glace où seule une petite plante inoffensive avait eu le courage et la force de pousser, l'adolescent aux cheveux blonds grinçait des dents. Sa situation semblait assez critique. Il était le Kili'an du vingt-septième Aar'on. Le traiter de la sorte était un manque de respect évident envers sa condition particulière. Et pourtant, le magnifique éclat de ses yeux verts n'empêcha pas plusieurs des monstres sans cervelle qui l'avaient attrapé de se jeter sur son dos pour lui arracher sa combinaison ©Végéscratch et lui passer des chaînes. Malgré cette humiliation, Kili'an se fit la remarque naïve que Frigg était une belle planète. Belle, mais aussi froide.

Septième astre du système planétaire Solgad en partant de son étoile Skoll, cette terre blanche, grise et rouge ne proposait ni le climat le plus accueillant, ni la faune la plus intelligente de toute la Fédération des Douze Systèmes. Cela faisait déjà depuis le dix-huitième Aar'on que Frigg avait rejoint la bannière jaune et verte, suite à une bataille décisive dans la guerre qui avait opposé pendant des centaines d'années l'Humanité aux Ashtars. La planète ne possédait pas de grandes richesses, mais son orbite passant à proximité de plusieurs Vorticos en faisait un point stratégique pour tous ceux qui voulaient dominer Vojolakta. Et sa lune aux milles couleurs, Baldr, était sans doute une des plus belles créations de la galaxie.

Après les fesses du Kili'an.

– Même pas peur ! – grogna le jeune héros. Vous pouvez même me taper, j'en ai vu d'autres ! Dites-moi plutôt pour qui vous travaillez, ça nous fera gagner du temps ! Et rendez-moi mes fringues !

Les complaintes de l'adolescent n'eurent que peu d'effets sur les représentantes de l'espèce locale. Les Frécheurs se montraient bien plus intéressées par son physique que par ses paroles. À leur décharge, si l'humain était la langue officielle et obligatoire dans toute la Fédération, les pauvresses avaient bien du mal à aligner trois mots sans les massacrer. En résultait un accent et une syntaxe que les plus grands experts nommaient « essemessique » et qui avait comme particularité de taper sur le système de tous ceux qui les écoutaient, ce qui n'aidait pas vraiment à la communication.

Les représentantes de cette espèce – composée à quatre-vingt-dix-neuf pour cent de femelles –brillaient bien plus par la taille de leurs lèvres et la démesure de leurs glandes mammaires que par leur malice. Leurs corps parfaitement glabres et dénudés affichaient différents organes reproducteurs plus développés que le reste, particularisme physique qui permettait à quiconque de les reconnaitre sans la moindre difficulté. Leur principale activité ? Entretenir leurs longues griffes tout en ouvrant béatement la bouche pour oxygéner leur pauvre cervelle en attendant de tomber sur un des trop rares mâles de leur espèce, afin d'essayer se reproduire. Leur bêtise, l'absence cruelle de partenaires et leur état de chaleur perpétuel – ce qui leur permettait d'ailleurs de survivre sans problème dans les montagnes enneigées de Frigg – les poussaient souvent à s'en prendre intimement à d'autres individus que ceux que la nature leur avait désignés, au plus grand dam de la cour de justice sexuelle de Thot.

VojolaktaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant