29. Muan

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J'vais la tuer. – Journal intime du premier Aar'on –

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L'atmosphère orange des profondeurs d'Ixtab avait laissé place à une aura bien plus sombre. En moins de temps qu'il n'en fallait pour le dire, l'Aar'on et son armée prirent possession des lieux et firent prisonniers les quelques survivants du massacre perpétré par Clé'o. Levant haut le front et soumettant les lieux à Vortication, le Légitime s'avança en direction de son blond personnel. Grinçant des dents, il ne put que constater son état déplorable de souffrance et d'abandon. Kili'an était plongé en plein chaos. Son corps avait subi la pire des tortures. Son âme détruite lui donnait un regard vide et triste. La teinte verte pétillante de ses yeux avait laissé sa place à un voile pâle. Ses lèvres sèches murmuraient à peine des mots que la voix stridente de Clé'a couvrit de toute sa rage :

– Maître, laissez-moi m'en occuper ! – supplia la Ztékoj en direction du Bottel'ron. Il est à moi !

Faisant face au jeune brun, la rebelle sourit puis cracha de manière provocante sur le corps nu de Kilian, rajoutant une ultime souillure à toutes les autres, rouges et blanchâtres, qui recouvraient son organisme. Pris d'une rage intense, l'Aar'on laissa exploser sa fureur. Croisant son Regard, même le maître des Ashtars se sentit obligé de reculer d'un pas, avant de rire aux éclats.

– Ainsi, tu es l'Aar'on? Le combientième exactement ? Vingt-cinquième ? Vingt-sixième ? Je me suis battu avec nombre de tes prédécesseurs. Beaucoup étaient courageux, plus encore étaient faibles.

Puis, après avoir soulevé Kili'an par les cheveux :

– C'est lui, ta faiblesse, n'est-ce pas ?

– RENDS-LE-MOI – hurla en guise de réponse le maître de Vojolakta. RENDS-LE ! Il est à moi, À MOI ET À MOI SEUL ! Personne... PERSONNE n'a le droit d'y toucher ! Personne !

– Ah bon ? – s'égosilla Clé'a en se tenant le ventre. Monsieur l'Aar'on a un acte de propriété ? À moins qu'il ne veuille parler de ses stupides lois qui ne concernent que lui ! L'ère de la domination de votre stupide Fédération sur mon peuple est terminée ! Demain, c'est toi et les tiens qui nous servirez d'esclave ! Et avant de te tuer, on t'enfermera dans une cage et on donnera sous tes yeux ton petit blond en pâture à tous ceux que vous avez humiliés ! Et tu chialeras en le voyant se faire violer jusqu'à la mort ! Puis on t'arrachera la langue et on la filera à bouffer à ta progéniture !

– Toi, tu vas mourir ! – prophétisa le brun, furieux.

– J'ai peur ! J'ai tellement peur... – s'amusa la Ztékoj avec son air toujours plus provocant. L'Aar'on me menace ! À l'aide ! Il va sauter son blondinet et créer une Résonance ! On va tous mourir ! Ah non c'est vrai, il ne peut pas... Le Kili'an n'est plus en état de recevoir sa divine semence... J'ai cassé son jouet ! Oh, pauvre Aar'on, il doit être tellement malheureux...

– Ça suffit, Clé'a ! – coupa le Bottel'ron. Nous avons autre chose à faire que de perdre du temps ici. Ramasse ton frère ainsi que le garçon source d'énergie et suis-moi.

Puis, jetant le corps brisé du blondinet aux pieds de son véritable propriétaire :

– Tiens, jeune Aar'on. Pour fêter mon retour et ta fin prochaine, laisse-moi t'offrir ce présent. Je n'ai peur ni de toi, ni de lui, et encore moins de vous deux réunis. Ce garçon est profondément faible, ton Regard manque de détermination, et vos sentiments sont trop embrouillés pour représenter le moindre danger. Votre amour est bien pâle à côté de celui qui unissait certains de vos prédécesseurs.

VojolaktaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant