32. La salle de jeu de l'Aar'on

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Un Aar'on se doit d'être cruel avec ceux qui ont fait du mal à son Kili'an. Il est de son devoir de venger l'honneur de son bien aimé, dût-il pour cela libérer le monstre qui croît dans son cœur. Si t'as pas pigé, ça veut dire que si tu lui touches un cheveu, j'te marave la gueule. – Journal intime du premier Aar'on –

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– Bon, je résume... – soupira le grand Musquin en se pinçant le haut du nez. Si j'en crois vos paroles, votre client a été forcé à une Résonance avec la fugitive connue sous le nom de Clé'a, puis a été vendu au grand criminel Adri'an qui a abusé de sa naïveté avant que son équipage ne le livre en pâture à de hauts représentants de la Fédération, qui forcément s'en sont donné à cœur joie avec son corps hautement désirable !

– Geeeeeb ! – répondit le Chérub sur un ton enjoué en pelotant les nénés de l'assistante du juge. Euh... Oui votre honneur, c'est bien ça ! Et après, il a tué tout le monde. Bon, si vous n'avez plus besoin de moi, hein, je vous laisse, j'ai une demoiselle à raccompagner chez moi ! Kili, sois-gentil, laisse-toi punir et arrête de râler ! C'est pas comme si tu en étais à ta première condamnation ! Et non, je ne paierais pas ta caution, personne ne l'a jamais payée, on va pas commencer aujourd'hui ! J'veux pas le savoir, c'est ton cul, c'est ton problème ! La prochaine fois, tu ne le laisseras pas traîner n'importe où !

Frustré, Kili'an souffla en regardant le sol. Franchement, c'était dégueulasse ! Qu'il soit sous sa forme humaine ou chérubine, Gabri'el avait le droit de faire ce qu'il voulait avec son petit oiseau. Alors que lui, il était soumis à des règles parfaitement injustes. Est-ce que c'était sa faute, s'il était aussi distrait et désirable ? Non. Franchement, il ne méritait pas du tout de se retrouver une nouvelle fois couvert de chaînes, une laisse autour du cou au milieu de l'éternel même tribunal devant le même juge qui poussait les mêmes soupirs d'exaspération à la lecture de l'acte d'accusation. Et sa peluche d'avocat commis d'office était vraiment mauvaise. Ça, c'était une certitude, il fallait qu'il demande à en changer, pour la prochaine fois... En attendant, Geb était déjà parti batifoler en coulisse et il se retrouvait seul pour assurer sa défense. Heureusement, il avait une botte secrète à même de faire chanceler les juges les plus coriaces ! Ou pas.

– Je vous préviens, si vous essayer de me faire encore une seule fois vos yeux de chien battu pour m'apitoyer, je vous juge comme un animal... Rha, il m'énerve ! Capitaine Jéro'èm, grattouillez-lui le ventre jusqu'à ce qu'il arrête, s'il vous plaît !

Tout comme il avait cueilli le Kili'an à la sortie de son vaisseau dès qu'il en avait reçu l'ordre, le militaire obtempéra sans se faire prier. Il adorait cette relation privilégiée qu'il avait nouée avec son prisonnier préféré. L'adolescent avait un air tellement mignon quand il se mettait sur le dos pour se faire caresser le bidon qu'il était impossible de ne pas craquer et de ne pas le trouver adorable. Finalement, au bout de deux minutes, le jeune blond rendit les armes et reprit une expression plus enjouée, ce qui ne l'empêcha pas d'exiger qu'on réexamine son cas dans son intégralité. Enfin, particulièrement la partie relative à ses aventures sur Yaxche.

– Non, parce qu'en fait, j'étais en mission secrète pour l'Aar'on, moi, j'ai tué des méchants pour lui faire plaisir ! Donc ça devrait pas compter ! Et puis, je voulais pas, moi, c'est juste qu'on a eu un problème de synchronisation avec les copains, du coup, ils sont intervenus trop tard et ça a un peu dérapé, mais ça va, après, on s'est rattrapé, on a zigouillé tout le monde. C'est bon, j'peux partir ?

– Certainement pas ! – rétorqua le grand Musquin. Un crime est un crime, et le code sexuel ne comprend pas d'articles faisant part de circonstances atténuantes pour le Kili'an. Merci donc de ne pas perturber le travail de la cour par des élucubrations sans fondement. La mort de certains protagonistes d'une affaire, aussi regrettable soit-elle, ne doit pas nous éloigner de notre devoir, à savoir déterminer s'il y avait une intention reproductive dans cette relation afin de juger de la gravité de la faute.

VojolaktaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant