CHAPITRE 15

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CHAPITRE 15

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CHAPITRE 15

— Attends, attends. Si j'ai bien tout compris, tu es en train de me dire que tu penses faire des rêves qui te rappellent un passé oublié, avec un gars qui apparemment est au lycée dans la classe du vampire. En plus de ça, entre-temps, tu as réalisé que tu avais un faible pour Lewis. Puis, en quelques heures, tu t'es déjà remise de son soi-disant rejet. C'est ça ? J'ai bien tout résumé ? demande Ashley en se mordant l'intérieur de la joue pour ne pas craquer.

Je hoche doucement la tête en silence, presque honteuse, alors qu'elle rejette le menton en arrière pour hurler de rire. Il est vrai que maintenant que les faits ont été prononcés à voix haute, ils me semblent beaucoup plus idiots. Cette histoire sonnait bien mieux dans mon esprit. De base, j'avais décidé de ne rien lui dire, surtout concernant mon inclinaison pour Lewis. Mais j'avais désespérément besoin d'une oreille attentive et de conseils sincères.

Assises sur d'énormes pouffes rose bonbon et paquets de confiseries étendus à nos pieds, je viens de raconter tout ce qui me passait sur le cœur à ma meilleure amie. Cela a dû me prendre au moins quelques heures, si bien que je suis abasourdie en jetant un œil par la petite lucarne de sa chambre alors qu'Ashley s'est éclipsée aux toilettes : il fait déjà nuit noire.

Un doux crépuscule plane entre les lampadaires allumés et le ciel obscure ne semble pas daigner laisser s'échapper plus de moiteur qu'actuellement. Les arbres désormais nus se balancent en silence et je devine qu'il doit siffler un vent glacial à l'extérieur.

— Je ne sais pas quoi dire, complète Ashley en pénétrant de nouveau dans la petite pièce. Tu as encore beaucoup à apprendre en amour, ma petite Heavy'.

A son tour, elle lance un regard en direction de la fenêtre, puis revient à moi.

— Je te raccompagne ?

J'acquiesce sans dire un mot et jette un dernier coup d'œil amusé vers la vitrine qui contient la collection de montres d'Ashley. Puis, nous dévalons les marches pour nous rendre dans l'étroit vestibule. Un nombre colossal d'habits d'hiver et d'écharpes en laine sont accrochés au maigre portemanteau, et je plaints intérieurement ce rigide mobilier en bois de devoir supporter une pareille charge tous les jours.

J'enfile mes converses et récupère le sachet qui contient les chaussures de sport que j'avais précédemment prêté à Ashley. Pendant ce temps, celle-ci attrape son coupe-vent. Ainsi, nous saluons ses parents et sortons de la maisonnette.

À peine ai-je posé un pied dehors qu'un froid glacial vient fouetter mes joues et je mets ma capuche en tremblotant. Nous cheminons doucement, les mains enfoncées dans nos poches, entre les vieux mouchoirs et les emballages de gâteaux. Je prends garde à ne pas trébucher entre deux flaques d'eau ou de m'emmêler les pinceaux dans un tas de feuilles glissantes.

Lorsque je scrute Ashley du coin de l'œil, je remarque qu'elle semble plongée dans ses pensées. Ses prunelles obsidiennes sont perdues parmi les nuances obscures de l'horizon, et sa bouche entrouverte laisse parfois échapper quelques paroles étouffées. Elle chante.

Gênée par ce calme totalement inhabituel, je finis par briser le silence.

— Dis-moi...Qu'est-ce que je dois faire ? Avec...Andreas je veux dire.

Ma voix résonne particulièrement plus aigüe à mes oreilles que je ne l'aurais voulu et je me mords la lèvre. De son côté, mon amie sursaute presque et se tourne vers moi, ralentissant d'autant plus notre langoureux déplacement.

— Tout simplement ce que tu voulais faire depuis le début : aller lui parler ! dit-elle en m'offrant un sourire sincère. Tu peux être sûre que vous n'irez pas bien loin si l'un de vous ne fait pas le premier pas. Et à priori, il passe son tour. C'est injuste, mais c'est la dure réalité.

Mes épaules s'affaissent et j'expire faiblement, ce qui provoque un limpide brouillard blanc devant mon visage.

— Tu dois avoir raison, je lâche d'un air songeur en relevant les yeux vers le ciel noir de nuages.

— J'ai toujours raison.

Je laisse échapper un rire silencieux et n'ajoute rien.

Après quelques courtes minutes, nous arrivons finalement devant le perron de ma maison et je lui offre une longue accolade. Son parfum sucré emplit mes narines et j'inspire profondément en ferment les yeux. Son odeur me fait penser à une pomme d'amour.

Soudain, elle s'écarte, m'offre un rapide sourire qui ne remonte pas jusqu'à ses yeux, puis commence à partir. Je la retiens par le bras.

— Si tu as besoin de parler, sache que je suis là pour toi moi aussi !

Un faible gloussement s'échappe de ses lèvres et je croise son regard luisant. Mais, soudain, elle prend un visage sérieux que je n'ai pas l'habitude de côtoyer, et un rictus frustré traverse ses traits désormais crispés. Sa bouche s'ouvre puis se referme sans avoir laissé échapper le moindre son, tel un poisson qui suffoquerait après avoir tourné en rond dans son bocal. Finalement, elle m'offre un faible et fade sourire, et se dégage de mon emprise pour s'éloigner sans me répondre. Elle me laisse donc là, dubitative et profondément troublée.

Mes bras ballants retombent de part et d'autre de mon corps immobile, tandis que j'observe avec impuissance sa silhouette qui disparait peu à peu dans les ténèbres.

Qu'avait-elle à me dire ? Qu'arrive-t-il à Ashley OLIVEIRA pour qu'elle se retrouve à ce point indécise ?

Je la connais assez bien pour savoir qu'elle me cache quelque chose. Quelque chose de très important. Et il n'est pas question que je ne découvre pas ce que c'est. Ce n'est pas seulement par redevance pour tout ce qu'elle fait pour moi, mais parce qu'elle est ma meilleure amie et que je me dois d'être là pour elle, tout comme elle est toujours présente pour moi.

Ainsi, je regagne ma chère demeure et file directement me coucher, trop fatiguée pour rêver. Demain, une longue et fatigante journée s'annonce. Premièrement, j'irai parler à Andreas WALKER. Ensuite, je me pencherai sur le cas d'Ashley.

C'est un serment.

  A suivre ...

  A suivre

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ERASER | ✔Où les histoires vivent. Découvrez maintenant